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Politique Publié le vendredi 4 septembre 2009 | Nord-Sud

Présidentielle en Côte d`Ivoire : Sarkozy a-t-il choisi son camp ?

La réception du président des républicains à l'Elysée par le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy est diversement commentée au sein de l'opinion.


Au sein du Rassemblement des républicains (Rdr), l'information a enchanté plus d'un. Selon le bimensuel d'informations confidentielles «La Lettre du Continent», Alassane Dramane Ouattara, leur leader a pris l'apéro mardi en fin d'après-midi à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes auraient eu un long entretien en tête-à-tête duquel rien n'a filtré. Quel sens donner à cette réception?

Le leader des républicains, ancien Premier ministre est, on le sait, un vieil ami du président français. Une amitié que les deux hommes partagent également avec plusieurs industriels français dont Bolloré, Bouygues, etc. D'ailleurs, leurs liens dépassent le cadre d'une amitié quelconque puisqu'en 1990, c'est Nicolas Sarkozy alors maire de Neuilly qui a célébré le mariage de Alassane Ouattara et Dominique Nouvian Folleroux. Autant d'éléments qui laissent penser qu'à priori, la rencontre privée à l'Elysée porte une seule coloration. Celle de retrouvailles entre un couple et son ami devenu aujourd'hui premier des Français. Donc, pas de quoi à jacasser et chercher la petite bête, s'empressent d'arguer des proches de Ouattara.

Mais, il y a le contexte. Celui des élections présidentielles de novembre en Côte d'Ivoire. Et qui veut qu'un homme politique ne fasse rien au hasard. Surtout à 86 jours du jour J. C'est certainement ce qui, plus que toute autre chose, provoque les avalanches de questions autour de la réception d'Ado à l'Elysée. Lorsqu'il quitte Abidjan le 9 août pour Paris, l'ancien Premier ministre, avouons-le, n'était pas au mieux de sa forme. Tant politique que physique. Il avait d'abord reçu les résultats du sondage d'opinion réalisé par l`institut français Tns-Sofres, entre le 31 mai et le 16 juin 2009, à Abidjan-Lagune et dans dix régions (sur dix-huit) de l`intérieur du pays. Publiée dans le journal français Le Point du 23 juillet, cette enquête lui prédisait (au premier tour) une situation peu confortable. Seulement 28% de ses compatriotes lui promettaient leurs faveurs contre 43% pour son rival Laurent Gbagbo et 29% pour son «allié houphouétiste» Henri Konan Bédié. Ensuite, en plein meeting à Gagnoa le lundi 3 août, au stade Biaka Boda, M. Ouattara avait été victime d'un malaise devant ses militants. Le 23 août alors qu'il se trouve à Paris pour, dit-on «un repos médical» une rumeur le donnant pour mort envahit Abidjan. Un véritable lot de «mauvaises nouvelles». Vu donc sur cet angle, analysent plusieurs observateurs, «l'apéro» de Sarkozy apparaît comme un sérieux coup de main à un candidat dans les cordes. Mieux, les tenants de cette thèse y voient un signal. Celui qui laisse subtilement transparaître le choix de l'hexagone parmi les prétendants au perchoir. Surtout, argumentent-ils, que le «tête-à-tête» avec Ado intervient au moment où l'Elysée tient en laisse le chef de l'Etat ivoirien, favori selon le sondage. Depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, son homologue ivoirien et lui n'ont échangé qu'une poignée de main suivie d'un très bref échange le 25 septembre 2007 à New York, à l'occasion de la réunion du Conseil de sécurité. Qualifiant de «promesses fallacieuses» les dates fixées pour les élections en Côte d'Ivoire, le président de l'ancienne puissance coloniale ne cesse d'envoyer des piques à Laurent Gbagbo affirmant qu'il «n'est pas digne de confiance».

Il y a aussi, rappellent les tenants de la thèse du parti-pris français, que le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Henri Konan Bédié, a séjourné pendant plus d'un mois en Europe (du 3 juillet au 5 août). Loin du velours de l'Elysée. Le Premier ministre aussi n'a pas été reçu par Sarkozy lors de son précédent séjour parisien. Contrairement à une certaine tradition qui a vu ses prédécesseurs, Seydou E. Diarra et Charles Konan Banny, recevoir l'appui public de Paris.


Djama Stanislas
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