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Politique Publié le lundi 7 septembre 2009 | Notre Voie

Ouattara, bel et bien le pion de Sarkozy et de l’Elysée : Voici les preuves

Pour l’élection présidentielle ivoirienne, la Françafrique, Nicolas Sarkozy et l’Elysée ont leur candidat. C’est Alassane Dramane Ouattara. Cela est apparu au grand jour depuis 2002.

Les quotidiens Le Patriote (pro-Ouattara) et Nord Sud (pro-Forces nouvelles) se sont lancés, vendredi et samedi, dans un affrontement à fleurets mouchetés à propos de “Ouattara comme le choix de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle du 29 novembre”. Bien que ce débat ne soit pas fondamentalement déterminant puisque ce sont les Ivoiriens qui choisiront leur nouveau président et non l’Elysée qui le fera à leur place, éclairons l’opinion publique, par des faits, sur les “liens forts” entre l’Elysée et son poulain, Alassane Dramane Ouattara. Des faits qui prouvent sans équivoque que le président du RDR a toujours été le candidat non seulement de l’actuel Chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy mais aussi celui de son prédécesseur, Jacques Chirac, et de la Françafrique, cette nébuleuse politico-économique aux allures mafieuses qui maintient, tels des vassaux, les pays africains francophones sous la domination française. Au dire du philosophe français, feu François Xavier Verschave. Le signal de septembre 2002 Pour des sources bien informées, le choix de l’Elysée et de la Françafrique s’est porté sur Alassane Dramane Ouattara depuis 1991 lorsque celui-ci, alors Premier ministre d’un Houphouët-Boigny agonisant, a privatisé des secteurs vitaux de l’économie ivoirienne au profit des Entreprises françaises. Face à Bédié, il est apparu comme “le pion” qui pouvait, selon l’Elysée, sacrifier les intérêts ivoiriens pour que triomphent ceux de la France dans son “pré-carré ivoirien”. D’où le soutien tous azimuts apporté par Paris à Ouattara dans sa guerre contre Bédié qui a abouti à la chute par coup d’Etat, en décembre 1999, du successeur d’Houphouët. Un coup d’Etat qui n’a toujours pas encore livré ses vrais secrets. L’Elysée ne lâchera pas son poulain, Ouattara. Même si l’on constate un léger “silence” de 2000 à 2001 qu’on pourrait expliquer par la cohabitation droite-gauche qu’a vécue Paris à cette période.

En septembre 2002, lorsque le régime du président ivoirien, Laurent Gbagbo, fait face à une deuxième tentative de coup d’Etat qui se mue en rébellion armée, le Pouvoir en France est totalement contrôlé par les “parrains” de Ouattara. Le 19 septembre 2002, l’on assiste au premier signal grandeur nature du soutien de l’Elysée à son poulain. Alors que tous les Ivoiriens y compris les responsables politiques sont dans l’insécurité criante du fait de l’attaque de rebelles contre le pays, Paris se préoccupe du sort d’une seule personne : Alassane Dramane Ouattara. L’Elysée ne demande pas que d’autres leaders politiques, par exemple, Wodié et Guéï soient mis en lieu sûr. Il menace même le ministre d’Etat, ministre de la Défense d’alors, Moïse Lida Kouassi, pour que Ouattara soit sauf. “Monsieur le ministre d`Etat, je viens d`avoir à l`instant le président Chirac au téléphone, il vous tient pour personnellement responsable de la sécurité de M. Ouattara. Vous savez, s`il arrive malheur à Ouattara, vous risquez de passer devant le tribunal pénal international (TPI)”, soutient, l’Ambassadeur de France, Renaud Vignal, qui s’adressait ainsi, le 19 septembre 2002, au ministre Lida. “Je lui ai répondu que j`étais étonné que moi, ministre d`Etat en exercice dans mon pays, il (Renaud Vignal) vienne me voir en me proférant des menaces. Et je lui ai demandé de sortir de mon bureau. Il est revenu toute la journée plusieurs fois. Mais principalement, vers 16 h, il est venu, en me disant : “Voilà Monsieur le ministre d`Etat, le président Gbagbo a donné sa parole au président Chirac. Il nous autorise à prendre M. Ouattara à la résidence de France. Maintenant, vous devez vous exécuter, devant les instructions de votre président”.

“Je lui ai répondu que j`obéis toujours aux instructions que le président Gbagbo me donne, mais que le président Gbagbo n`avait pas pour habitude de me donner des instructions par personnes interposées. Je l`ai prié encore de sortir de mon bureau”, précise le ministre Lida qui visiblement s’étonnait du vif intérêt de Paris pour Ouattara (lire l’interview entière sur le site officiel du ministre Moïse Lida Kouassi). L’Ambassadeur Renaud Vignal (il n’est plus de ce monde) était en définitive allé chercher, lui-même, Ouattara au domicile de l’Ambassadeur d’Allemagne pour l’installer à la “résidence de France” sous protection des soldats français. Paris exfiltre Ouattara vers le Gabon Après septembre 2002, c’est en novembre 2002 que l’Elysée et le Quai d’Orsay démontrent encore aux Ivoiriens que Ouattara est leur homme. En visite à Abidjan, fin novembre 2002, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique Galouzeau De Villepin, fait exfiltrer Ouattara d’Abidjan par l’armée française en direction de Libreville, au Gabon. Omar Bongo Ondimba, parrain africain de la Françafrique, accepte d’accueillir le “poulain” Ouattara qui possède, avec sa bénédiction, depuis quelque temps, un cabinet de lobbying à Libreville que dirige Ibrahim Ouattara, son frère cadet. Le troisième signal fut incontestablement la création du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Né à l’instigation du Chef d’Etat français d’alors, Jacques Chirac, ce mouvement avait pour véritable cheville ouvrière, Michel de Bonnecorse, le “Monsieur Afrique” de Chirac. Le RHDP vise deux objectifs fondamentaux : réconcilier Bédié et Ouattara que le coup d’Etat de décembre 1999 avait divisé, et unir les forces des “héritiers” d’Houphouët pour vaincre dans les urnes, Laurent Gbagbo, “la bête noire” de l’Elysée et de la Françafrique. Pour tenter de camoufler le véritable visage du RHDP, ses inspirateurs recrutent deux “accompagnateurs” : l’UDPCI, le parti de feu le général Guéï, et le MFA d’Anaky Kobena, un ex-proche de Gbagbo. En réalité, le RHDP se veut un instrument au profit de Ouattara. L’Elysée et la Françafrique voudraient ainsi briser l’image qui présente leur “poulain” Ouattara comme le candidat des étrangers. Les médias français à la disposition de Ouattara Personne ne l’ignore. Depuis plusieurs années, les médias français sont à la disposition de Ouattara. Quand ils ne lui donnent pas la parole, ils sont constamment en campagne pour lui. Récemment, l’on a suivi comment ces médias ont tenté de discréditer les sondages produits par TNS-Sofres et Opinionway sur les intentions de vote des Ivoiriens pour l’élection présidentielle prochaine. Les résultats de ces Instituts français de sondages ont été voués aux gémonies parce qu’ils démontraient clairement que Ouattara serait battu par Gbagbo au premier tour. Même Bédié ferait un meilleur score que Ouattara. Sarkozy et son “poulain” Alassane Dramane Ouattara ont assurément parlé de ces sondages et de bien d’autres sujets relatifs à la présidentielle. Au cours de l’apéro suivi du “long tête-à-tête” qu’ils ont eu, selon l’hebdomadaire français La Lettre du Continent, Sarkozy a sans doute rassuré son “poulain” sur les résultats des sondages et lui a donné des instructions. A preuve, dès sa descente d’avion, mercredi dernier en provenance de Paris, Ouattara s’en est automatiquement pris au président de la République, Laurent Gbagbo, qui a nommé le professeur Paul Yao N’Dré au poste de Président du Conseil constitutionnel. A coups d’amalgames, Ouattara a royalement oublié que l’Etat de Côte d’Ivoire est un Etat organisé. Et que Gbagbo en qualité de chef de cet Etat dispose de prérogatives que lui donne la Constitution, en tout temps et en tout lieu. Ouattara qui a embouché la trompette de son “maitre” Sarko ne s’est pas rendu compte qu’il était hors gamme. Comme quoi, les marionnettes ne décident pas de leur destin.

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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