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Politique Publié le mardi 8 septembre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Gabon : Au nom du Père… du Fils et du ‘’Saint-esprit’’ français

Même si les Gabonais ne l’avaient pas élu Président de la République du Gabon, il est probable que la France installerait Ali Ben Bongo à la tête du Gabon. De gré ou de force, par la grâce du mystère ambigu des relations Omar Bongo avec la France. Qu’on ne soit donc pas surpris de l’installation de Ali Ben Bongo pour continuer « l’exotisme » économique français, depuis Omar Bongo le père, qui avait tout fait, et tout conjuguer pour faire du Gabon le plus précieux ‘’atout-Etat’’ de l’économie française en Afrique centrale. Omar Bongo avait bel et bien prévu cette continuité. C’est la raison pour la quelle Ali Ben Bongo avait été présenté à François Mitterrand puis à Jacques Chirac, il y a quelques années, par Omar Bongo lui-même comme le successeur idéal pour gérer les intérêts économiques et politiques français au Gabon. Dans cette modulation ‘’ secrète’’ du paysage successoral et politique du Gabon, Ali Ben Bongo, alors 30 ans, est présenté à l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny influent à l’époque et comme une ‘’oreille’’ de Paris dans la gestion de la francophonie en Afrique. Et c’est heureux. Ali Ben Bongo est à 30 ans nommé ministre des Affaires étrangères du Gabon puis ministre de la Défense. A Libreville, personne ne s’inquiète de la montée fulgurante du « petit » Bongo. Mais le père Omar Bongo ne navigue pas à vue. La vieille flotte du Parti démocratique gabonais quadrille le pays et s’installe confortablement. Jusqu’à sa mort cette année, Omar Bongo a été un ‘’poison’’ pour ses adversaires politiques, refusant en 1994 le partage du pouvoir avec l’opposition gabonaise, après la médiation française dans une crise électorale. En réalité, Bongo était le chef d’Etat le plus imprévisible. Ondimba Bongo, c’était vraiment son nom. Albert Bernard Bongo était un autre nom, avant d’être El Hadj Omar Bongo, allié de l’islam. De cet homme d’Etat africain, l’on saura qu’il avait opté pour le dernier nom pour faire plaisir à Muammar Kadhafi, pour des précieux services rendus au Gabon. Mais la France à l’époque n’avait pas pris au sérieux la profonde mutation ‘’religieuse’’ de Ondimba Bongo. Elle conseilla simplement à El Hadj Omar Bongo de limiter son usage diplomatique et économique avec la Libye. Cette ‘’leçon’’ de conduite dictée à l’Etat du Gabon, va créer une ‘’terrible’’ émotion ‘’ de colère, jamais éprouvée à Libreville, depuis l’indépendance du Gabon. Mais la France, qui n’a jamais changé sa façon de s’asseoir en Afrique va continuer sur des marches à coopérer avec El Hadj Omar Bongo. C’est dans ces relations « Je t’aime… moi non plus’’ que le Président Bongo disparaît dans un total mystère, laissant toutes les ressources économiques et politiques à ‘’la merci’’ de la France. A Paris et à Libreville, personne ne dira le contraire. Même pas le Français Bernard Kouchner, grand humanitaire, travaillant à l’époque pour Bongo Ondimba qui démentira cette réalité. En tout état de cause, et c’est la vérité, la meilleure manière de prolonger le ‘’charme’’ économique et diplomatique de la France au Gabon, c’était d’installer de gré ou de force Ali Ben Bongo Ondimba, le fils de El Hadj Omar Bongo Ondimba, à la tête du Gabon et embarquer les intérêts français dans la croisière nouvelle à l’ancienne, au nom de la longue histoire franco-gabonaise. C’est dans ce sens et en réalité, que la ‘’victoire’’ de Ali Ben Bongo n’est pas une surprise. Aux ministères des Affaires étrangères et de la Défense, Ali Bongo avait déjà une longue ‘’fraternité’’ entre lui et l’Elysée. Et le ‘’petit’’ Bongo s’amusait de cette distinction qui lui a fait la grosse tête. En toute sincérité, Ali Bongo ne faisait pas le poids au sein du bureau politique du Pari démocratique gabonais. Mais le voici au devant de la scène politique, au nom du Père et du ‘’Saint Esprit français’’. Autrement, dit Ali Ben Bongo est en toute vérité le produit des alliances de son père El Hadj Omar Bongo avec la France; et Ali Ben Bongo est aujourd’hui à la tête du Gabon par une technologie électorale… dont la diplomatie française a le secret. C’est pourquoi, je ne crois pas à la neutralité de la France et aux déclarations de Bernard Kouchner qui joue à la comédie diplomatique. Bernard Kouchner parle de neutralité. Mais que fait l’armée française basée à Libreville, depuis l’indépendance du Gabon ? Avec une bonne dose de respectabilité, 10 mille Français dans une population de 1 million 200 mille habitants ? Voilà l’essentiel des ingrédients qui nous font croire que la France a bel et bien pesé, comme partout en Afrique francophone, dans les résultats électoraux au Gabon. Parce que tout simplement, la France a besoin de Ali Ben Bongo, qu’elle transformera en ‘’outil’’ dynamique pour assurer la promotion de ses intérêts au Gabon. Pauvre diplomatie française… malade, dont personne n’ose dire qu’elle souffre d’une maladie.

Par Ben Ismaël
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