Tout en critiquant la gestion de la « refondation » à la tête de l'Etat, le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire n'en est pas moins soucieux de la cohésion au sein de sa famille politique. Hier, à Anyama, deuxième étape de la tournée qui le conduit dans les principales localités de la région des Lagunes, Henri Konan Bédié a placé le meeting qu'il a animé sous le signe de l'union. « Je voudrais placer le rassemblement de ce jour sous le signe de l'élan nouveau qu'il faut à notre pays afin de lui donner une nouvelle chance de rebondir et de se soustraire au destin funeste que le régime actuel lui impose. Le 29 novembre, c'est la date fixée pour changer le destin de la Côte d'Ivoire », a déclaré l'ancien chef de l'Etat, regrettant au passage la mésentente qui a, à l'en croire, d'une manière ou d'une autre, fait le lit du coup de force de décembre 1999. « Nous devons raviver les valeurs et les vertus de l'union et du dialogue, avec la conviction que la volonté d'union et de progrès nous ouvrira à la plus grande espérance. Sans notre union sacrée d'antan autour du Pdci-Rda et de ses leaders, qui aurait parié sur l'ampleur des changements et mutations ? L'histoire présente donne tord à ceux qui pensaient faire œuvre utile en brisant cette union sacrée, en arrachant par les armes le pouvoir au Pdci-Rda. En conséquence de cette désunion, ils ont infléchi le rythme de progression de notre société et de notre économie, au point d'en inverser le sens», a-t-il déploré. Pour le « sphinx » de Daoukro, aucun doute ne devrait exister concernant sa participation à l'élection présidentielle du 29 novembre. « A l'élection présidentielle de 2000, la coalition des putschistes a arbitrairement exclu le Pdci-Rda. Mais pour l'élection présidentielle de 2009, le Pdci-Rda sera bel et bien en lice et entend l'emporter avec votre soutien ». D'où l'appel lancé aux militants et aux cadres du Pdci-Rda qu'il invite à « arracher » à la refondation l'organisation des élections à la date convenue. « Cette date, parce qu'elle contient les germes d'espérance pour le futur de notre nation, de notre jeunesse, de nos populations, nous devons nous mobiliser pour la rendre effective. Cette élection revêt une importance capitale. C'est pourquoi le geste qui va consister à confier à l'urne votre choix, devra être mûrement car l'enjeu est de mettre fin à la situation tragique que vit notre pays depuis que par la force des armes, on a retiré le pouvoir au Pdci », a exhorté Henri Konan Bédié, tout en dénonçant le mensonge partout répandu par le régime au pouvoir qui n'aurait posé aucun acte de développement. « Ce régime a oublié le développement. Il est préoccupé à piller les ressources de l'Etat, à interpréter de façon partisane la constitution dans le but d'asseoir la dictature en répondant partout, mensonge et promesses non tenues. Ici à Anyama, ils n'hésitent pas à faire croire que nous sommes contre certains groupes ethniques », a-t-il dénoncé.
Marc Dossa
Marc Dossa
