L'élection présidentielle est prévue le 29 novembre en Côte d'Ivoire mais des inquiétudes persistent quant à la tenue d'un scrutin ajourné à plusieurs reprises depuis 2005
Les progrès enregistrés dans le recensement des électeurs et les efforts de dernière minute entrepris pour mener à bien le démantèlement des milices entretiennent l'espoir.
Or, en l'absence de solutions aux problèmes économiques et militaires, de nombreux observateurs craignent que le scrutin, loin de tourner la page de la guerre civile (2002-2003), ne donne lieu à une nouvelle crise.
Les tâches à accomplir d'ici-là sont légion et rien ne dit que le calendrier électoral pourra être respecté. Les Nations unies se sont émues du report de la publication des listes électorales préliminaires. Prévues pour la fin août, elles sont maintenant attendues pour le 15 septembre.
Une fois dressées, ces listes sur lesquelles devraient figurer quelque six millions de noms, seront soumises à l'approbation des partis. Les cartes électorales devront ensuite être imprimées et distribuées.
Lorsqu'elles n'ont pas été affectées par le manque de moyens, toutes les étapes du processus électoral ont jusqu'ici donné lieu à des contestations.
"ENCORE ASSEZ RISQUÉ"
Les précédents reports qu'elles ont entraînés n'ont suscité que peu de réaction dans la population.
L'opposition, en revanche, accuse le président Laurent Gbagbo de freiner délibérément le processus pour prolonger son mandat. Le parti au pouvoir affirme en retour qu'aucune consultation ne sera possible tant que les ex-rebelles des Forces nouvelles, qui tiennent la moitié nord du pays, n'auront pas déposé les armes.
"La probabilité de la tenue du scrutin est en hausse, mais beaucoup de problèmes subsistent, c'est donc encore assez risqué. Le danger n'est plus tant dans un nouveau report que dans la tenue d'un scrutin dans des circonstances défavorables", estime Richard Moncrieff, directeur de l'International Crisis Group pour l'Afrique de l'Ouest.
Malgré les différents plans de démobilisation mis en oeuvre depuis 2003, le désarmement, qui doit théoriquement être achevé deux mois avant le scrutin, continue à menacer le calendrier électoral .
Huit mille hommes des Forces nouvelles ont déposé les armes, mais 18.000 autres miliciens doivent encore leur emboîter le pas en commençant par renoncer aux revenus que leur assurent les barrages routiers et autres prélèvements illégaux.
Sur le front financier, la communauté internationale s'est acquittée de sa part des 36,7 milliards de francs CFA (56 millions d'euros) promis pour l'organisation des élections, mais le doute pèse encore sur les dix milliards à puiser dans les finances ivoiriennes.
"Le manque d'argent pourrait poser problème", observe Charles Yaovi Djekpo, chef de file de la mission d'observation de l'Institut démocratique national, qui ne redoute toutefois pas un nouvel ajournement du scrutin.
"J'ai l'impression que les étrangers s'inquiètent plus de la date que les Ivoiriens (...) Je ne crois pas que cela ait beaucoup d'importance que ce soit en 2009 ou en 2010. Il ne faut pas être obsédé par ça", dit-il.
Version française Jean-Philippe Lefief
Les progrès enregistrés dans le recensement des électeurs et les efforts de dernière minute entrepris pour mener à bien le démantèlement des milices entretiennent l'espoir.
Or, en l'absence de solutions aux problèmes économiques et militaires, de nombreux observateurs craignent que le scrutin, loin de tourner la page de la guerre civile (2002-2003), ne donne lieu à une nouvelle crise.
Les tâches à accomplir d'ici-là sont légion et rien ne dit que le calendrier électoral pourra être respecté. Les Nations unies se sont émues du report de la publication des listes électorales préliminaires. Prévues pour la fin août, elles sont maintenant attendues pour le 15 septembre.
Une fois dressées, ces listes sur lesquelles devraient figurer quelque six millions de noms, seront soumises à l'approbation des partis. Les cartes électorales devront ensuite être imprimées et distribuées.
Lorsqu'elles n'ont pas été affectées par le manque de moyens, toutes les étapes du processus électoral ont jusqu'ici donné lieu à des contestations.
"ENCORE ASSEZ RISQUÉ"
Les précédents reports qu'elles ont entraînés n'ont suscité que peu de réaction dans la population.
L'opposition, en revanche, accuse le président Laurent Gbagbo de freiner délibérément le processus pour prolonger son mandat. Le parti au pouvoir affirme en retour qu'aucune consultation ne sera possible tant que les ex-rebelles des Forces nouvelles, qui tiennent la moitié nord du pays, n'auront pas déposé les armes.
"La probabilité de la tenue du scrutin est en hausse, mais beaucoup de problèmes subsistent, c'est donc encore assez risqué. Le danger n'est plus tant dans un nouveau report que dans la tenue d'un scrutin dans des circonstances défavorables", estime Richard Moncrieff, directeur de l'International Crisis Group pour l'Afrique de l'Ouest.
Malgré les différents plans de démobilisation mis en oeuvre depuis 2003, le désarmement, qui doit théoriquement être achevé deux mois avant le scrutin, continue à menacer le calendrier électoral .
Huit mille hommes des Forces nouvelles ont déposé les armes, mais 18.000 autres miliciens doivent encore leur emboîter le pas en commençant par renoncer aux revenus que leur assurent les barrages routiers et autres prélèvements illégaux.
Sur le front financier, la communauté internationale s'est acquittée de sa part des 36,7 milliards de francs CFA (56 millions d'euros) promis pour l'organisation des élections, mais le doute pèse encore sur les dix milliards à puiser dans les finances ivoiriennes.
"Le manque d'argent pourrait poser problème", observe Charles Yaovi Djekpo, chef de file de la mission d'observation de l'Institut démocratique national, qui ne redoute toutefois pas un nouvel ajournement du scrutin.
"J'ai l'impression que les étrangers s'inquiètent plus de la date que les Ivoiriens (...) Je ne crois pas que cela ait beaucoup d'importance que ce soit en 2009 ou en 2010. Il ne faut pas être obsédé par ça", dit-il.
Version française Jean-Philippe Lefief