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Politique Publié le samedi 12 septembre 2009 | Notre Voie

Election présidentielle du 29 novembre -Sokouri Bohui, SNCE au FPI : “Nous n`accepterons jamais une liste électorale provisoire n`ayant pas subi de croisement”

Martin Sokouri Bohui, Secrétaire national chargé des Elections au FPI, s’est ouvert à Notre Voie pour donner les raisons des séminaires éclatés des Directions départementales de campagne (DDC) du candidat Laurent Gbagbo. Par ailleurs, il se prononce sur des rumeurs relatives à d’éventuels tripatouillages en cours d’organisation sur la liste électorale provisoire. Interview. Notre Voie : Depuis quelques semaines, l’on constate l`organisation de séminaires par les Directions départementales de campagne (DDC) du candidat Laurent Gbagbo. A quel souci répondent ces assises ? Martin Sokouri Bohui : Vous savez, nous voulons gagner la présidentielle au premier tour mais nous sommes conscients que les élections ne sont jamais gagnées d`avance. Il faut se battre, se retrousser les manches pour atteindre l`objectif qu`on s`est fixé. Le FPI va organiser un séminaire national sur la stratégie électorale. Alors, nous avons demandé à toutes les directions départementales de campagne d`organiser des séminaires sectoriels pour faire l`état des lieux dans leurs zones respectives. Chaque département a ses spécificités. Or, nous voulons dans nos propositions de campagne être plus proches des populations. Donc nous recueillerons les résultats des séminaires départementaux pour en tenir compte au séminaire national. N.V. : Le FPI prépare donc les élections. Mais celles-ci auront-elles vraiment lieu le 29 novembre ? M.S.B. : Cela fait près de sept ans que les Ivoiriens souffrent. Il faut abréger leur souffrance. Tous les observateurs s`accordent à dire qu`on sortira de la crise par des élections transparentes. Et les acteurs techniques sont à pied d`œuvre pour que ces élections se tiennent à la date indiquée. Le FPI attend donc impatiemment cette échéance pour qu`il retrouve l’entièreté de son mandat perturbé par la sale guerre qui lui a été imposée en même temps qu’à la Côte d’Ivoire parce que quelqu’un veut être candidat. Ces élections doivent donc se tenir à la date indiquée. Mais tout ce que nous demandons est que ces élections-là soient transparentes, afin que le vainqueur soit vraiment le vainqueur et que le vaincu accepte sa défaite. N.V. : Parlons-en donc : Vous vous battez pour la transparence du scrutin, mais des rumeurs soutiennent que, le 15 septembre, sera affichée une liste provisoire alors que le croisement des données n’a pas encore débuté… M.S.B. : J`ai aussi eu vent de ces rumeurs et je souhaite que ce ne soit que des rumeurs. Elles ne peuvent que rester au niveau de rumeurs… N. V. : Mais il n’y a pas de fumée sans feu… M. S. B. : (Il coupe, l’air grave et solennel). Je dis que cela ne peut être que des rumeurs. Voyez-vous, avant le début de l`enrôlement, un mode opératoire a été adopté après d`âpres discussions entre les acteurs politiques. Un consensus a été trouvé. Ce mode opératoire prévoit le croisement des listes électorales avant l`affichage de la liste provisoire. Et c`est parce qu`il y a croisement que le FPI a accepté que l`enrôlement se fasse avec l`extrait d`acte de naissance ou le jugement supplétif qui n’indiquent pas a priori la nationalité du pétitionnaire. Avec le croisement, on aura une liste dépouillée de tous les fraudeurs. On aura donc une liste propre. Tout le monde sait et admet que la transparence des élections commence par des listes propres. Toute la Côte d`Ivoire a intérêt à ce qu`on ait une liste électorale propre. Ne l’oubliez pas : certains ont justifié la guerre du 19 septembre 2002 par des élections, selon eux, mal organisées. Alors, il faut qu`à toutes les étapes nous ayons la transparence. Nous pensons que ce que nous avons entendu, ce ne sont que des rumeurs. N.V. : Et si ces rumeurs se confirmaient le 15 septembre ? M.S.B. : Ces rumeurs ne peuvent pas se confirmer parce que, pour ce que nous savons, les techniciens de SAGEM-Sécurité n’ont pas encore fini de numériser les données recueillies sur les lieux d’enrôlement. C’est-à-dire que les informations obtenues sur chaque pétitionnaire ne sont pas encore transformées en données informatiques. C’est quand toutes les données sur l’ensemble du territoire et à l’extérieur du pays seront numérisées ou transformées en données informatiques que le croisement proprement dit commencera. Or, il faut sept jours aux techniciens de l’Institut national de la Statistique (INS) et de SAGEM, l’opérateur technique, pour faire le croisement. Il leur faut encore une semaine pour tirer la liste provisoire. Il faut quatorze jours à partir du début du croisement pour que les listes soient affichées. N. V. : A quoi conduisent ces calculs ? M.S.B. : A des données simples : nous sommes aujourd’hui samedi 12 septembre. Si la numérisation prenait fin ce jour, c’est dans deux semaines, le 26 septembre, que les listes pourraient être affichées. Or, nous ne savons pas encore quand prendra fin la numérisation. Il est donc évident que la CEI ne peut pas tenir son délai du 15 septembre. Si tant est qu’elle veut des élections propres, la CEI devrait communiquer sur cette difficulté et les Ivoiriens peuvent comprendre. Parce qu’il ne s’agit plus d’un blocage politique. C’est tout simplement des difficultés techniques. La CEI doit se souvenir qu’elle organise les élections non pas pour les gens qui font la pression sur elle, mais elle les organise pour les Ivoiriens. Et les ivoiriens bien qu’ils aient hâte d’aller aux élections pour mettre fin à leurs souffrances, veulent dans leur grande majorité des listes propres. Ils veulent des élections transparentes, gage de paix et de stabilité. Or, c’est le croisement des données qui conduira à des listes propres. Aujourd’hui, les Ivoiriens ont besoin de paix et de stabilité. Il faut donc que la CEI ne change pas les règles du jeu au cours du match. Je vous assure que les Ivoiriens et le FPI, n’accepteront jamais des listes truffées de fraudeurs. N.V. : L`on parle d`afficher la liste avec tous ceux qui ont été enrôlés, quitte à extraire les fraudeurs plus tard. N`est-ce pas une solution fiable ? M.S.B. : Non, pas du tout ! Nous savons qu`il y a des gens qui ont fraudé. Ces fraudeurs savent eux-mêmes qu`ils ont fraudé. Mais s`ils retrouvent leurs noms sur la liste provisoire et qu`après on veut les en extraire, cela va occasionner des troubles graves de part et d’autre. Les fraudeurs se diront exclus injustement après avoir vu leurs noms sur la liste électorale et les gens comme nous, qui rejetons systématiquement la fraude, allons opposer un refus catégorique à une telle liste et retirer notre confiance en la CEI. N.V. :Monsieur le Secrétaire national, posons le problème autrement. La CEI est coincée dans le chronogramme qu’elle s’est librement fixée. Que peut proposer le FPI pour la tirer d’affaire ? M.S.B. : Nous, au FPI, nous disons qu’il vaut mieux retarder de quelques jours cet affichage pour avoir une liste consensuelle, gage du bon déroulement du reste des étapes. La CEI et tous ceux qui sont impliqués dans l`organisation des élections peuvent attendre quelques jours, aller au-delà du 15 septembre, le temps de finir le croisement afin d`afficher une liste provisoire sans source de conflit. Il vaut mieux retarder de quelques jours cet affichage de la liste provisoire pour avoir une liste consensuelle, gage du bon déroulement du processus. Il vaut mieux réaliser le croisement, même si on perd quelques jours, que de vouloir se cramponner à tout prix au 15 septembre, provoquer des troubles et ne jamais avoir d`élections. Car, s`il n`y a pas d’élections, la souffrance des Ivoiriens va continuer. N.V. : A cette allure, qu’est-ce qui devient la priorité ? M.S.B. : Ecoutez, le plus important, pour nous, ce n`est pas le 15 septembre. Le plus important, c`est la tenue des élections. C`est le 29 novembre. L’essentiel, c’est de tout mettre en œuvre pour que le 29 novembre soit respecté. A cette étape du processus électoral, la CEI joue gros. Elle joue sa crédibilité. Ou bien elle sort des listes provisoires propres et le processus continue, ou bien elle sort des listes provisoires truffées de fraudeurs et le processus s’arrête. En tout cas, le FPI espère que les rumeurs resteront des rumeurs. Que la sagesse habitera la CEI pour donner le temps aux techniciens de donner à la Côte d’Ivoire, une liste propre pour que nous allions aux élections dans la paix et la tranquillité. Interview réalisée par Dan Opéli
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