Le 29 novembre hypothéqué - Sagem et Cei bloquent le processus électoral

Sagem sécurité, placée sous la responsabilité de la Commission électorale indépendante (Cei), n`est pas prête à fournir sa part de données afin que le croisement avec celles de l`Institut national des statistiques, se fasse. Il y a eu à la Cei, le jeudi 10 septembre dernier, une réunion en vue de faire l`Etat des lieux pour s`assurer que le dispositif est prêt et que l`institution de Beugré Mambé pourra tenir sa promesse d`afficher les listings provisoires le 15 septembre 2009. Or, pour parvenir à l`affichage, il y a trois étapes à franchir. La première étape est la numérisation des données. Il s`agit du traitement des informations mentionnées sur le formulaire, de la photo, des empreintes digitales et leur stockage dans la morpho valise. On part donc du formulaire manuel, à des données électroniques. C`est le travail de Sagem sécurité. La seconde étape concerne la constitution de la base de données à partir de la numérisation. Cette tâche, c`est-à-dire l`élaboration de la base de données primaire, revient également à Sagem sécurité. La troisième étape est celle du croisement des fichiers. A ce niveau, Sagem sécurité confronte ses données à la base de données " historiques " de l`Ins. Ins qui, en tant qu`opérateur national, a toujours eu la statistique de la population ivoirienne avec tous les registres existant en Côte d`Ivoire. Cette opération a pour vocation de filtrer les fichiers et donner les listes provisoires à afficher. Il s`agit de s`assurer qu`on va aux élections avec des listes propres et fiables, donc débarrassées des doublons et autres déchets. Mais il se trouve que jeudi 10 septembre, à l`heure de l`état des lieux, Sagem sécurité n`a pas été en mesure de fournir à l`Ins les données nécessaires au croisement devant aboutir au listing promis aux Ivoirien le 15 septembre. Sagem sécurité met alors l`Ins en difficulté dans l`accomplissement de tâche. En face à cette défaillance de Sagem sécurité, la Cei propose un affichage sectoriel, comme s`étaient déroulées les audiences foraines et pendant l`enrôlement: afficher les listings secteur après secteur, au fur et à mesure que les données seront prêtes. En d`autres termes, si la liste de Bangolo est prête, on l`affiche ; si celle de Korhogo est achevée, on la placarde, sans se soucier des autres régions en retard. Or, il est question là, d`identifier une population mouvante, en perpétuel déplacement. L`Ins, quant à cet Institut, a opté pour un affichage global et national, quitte à Sagem sécurité d`accomplir sa part de contrat. L`Ins n`a donc pas cautionné l`affichage sectoriel proposé par la Cei. Face à cette situation, tous ceux qui avaient été sceptiques relativement à l`efficacité de Sagem sécurité, n`ont-ils pas raison ? Le constat actuel semble leur donner raison. Ensuite, l`incompétence de Sagem sécurité, remet en cause, le rôle même de la Cei. L`institution de Beugré Mambé devrait veiller au grain et aider vite à lever les blocages. Mais au regard de ce qui précède, on se demande si Sagem et Beugré Mambé n`ont pas choisi de saboter le rendez-vous électoral du 29 novembre 2009. Doute que seule, leur attitude à venir, pourra lever.

Germain Séhoué
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