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Politique Publié le mardi 15 septembre 2009 | Notre Voie

Après un communiqué de la CNSI - Soro veut museler les acteurs techniques des élections

«Vous la CNSI, j’aurai besoin de vous parler sérieusement, parce que vous travaillez maintenant dans la presse. La CNSI est structure sous tutelle non ? … A compter de ce jour, je ne veux pas qu’une structure fasse des déclarations à la presse sans l’avis et l’accord de la Primature. Ce n’est pas la presse qui va faire la liste électorale. Il faut qu’on sache communiquer, ce n’est pas le moment de s’accuser mutuellement. Il faut préserver le climat de sérénité pour ne pas jeter le trouble dans l’esprit de la population. Hormis la CEI qui est indépendante, toutes les structures sont sous tutelle du gouvernement. Donc vous nous demandez si vous pouvez parler, si on vous dit vous pouvez, vous parlez. Si on vous dit, vous ne pouvez pas parler, vous ne parlerez pas». Ces propos sont du chef du gouvernement ivoirien, Guillaume Soro Kigbafori. Il les a tenus, samedi dernier, selon Fraternité Matin du lundi 14 septembre, lors d’une importante réunion à la Primature avec toutes les structures nationales et institutions internationales impliquées dans le processus électoral en Côte d’Ivoire. Comme on le voit, Guillaume Soro Kigbaforo n’a pas été tendre avec la Commission nationale de supervision de l’identification (CNSI). Même s’il interpelle également toutes les autres structures sous tutelle, c’est juste pour se donner bonne conscience. Parce qu’à la vérité, Soro supporte mal que des informations qu’il juge sensibles, aient été portées sur la place publique par la CNSI. Dans sa déclaration publiée par Fraternité Matin, le 12 septembre dernier, la CNSI identifiait trois types de cas litigieux dans le traitement des données en cours. Les cas de formulaires qui présentent l’utilisation de la même pièce d’état civil par deux ou plusieurs personnes, les cas d’inscriptions d’une seule et même personne avec deux documents d’état civil présentant soit deux noms différents, soit deux dates de naissance différentes, les cas d’erreurs techniques où manquent les données biométriques ou alphanumériques. Voici le crime de lèse majesté commis par la CNSI et que Soro ne supporte pas. Ces informations concernent le sujet du traitement informatique des données de l’enrôlement. La phase du processus électoral qui permet d’extirper les fraudeurs des listes électorales. Or, tout le monde attend justement ce que sera la liste électorale provisoire. Parce que les Ivoiriens sont convaincus que certains partis politiques ont fait enrôler plusieurs personnes qui n’en avaient pas le droit. Sujet donc sensible. Est-ce cela qui fait perdre à Guillaume Soro sa sérénité habituelle ? Peut-être. Mais si tant était qu’il est soucieux pour que les élections présidentielles se déroulent normalement et en toute transparence, il ne devrait pas s’alarmer pour une structure qui donne des informations pour rendre le processus plus transparent. Or, il nous revient justement que des partis politiques ont peur du croisement. Ainsi bon nombre d’entre eux auraient voulu qu’on le fasse après la publication des listes électorales provisoires. Le lien, c’est que des informations font état de ce que la Primature soutient les partis qui penchent pour le croisement des données après la publication de la liste électorale provisoire. Ceci pourrait expliquer la colère du chef du gouvernement ivoirien en niant aux structures placées sous la tutelle de la Primature, leur liberté d’expression. Une des libertés fondamentales de l’être humain. Une des libertés que devrait en temps et en lieu défendre et garantir Guillaume, vu son histoire de leader syndical estudiantin et son histoire de leader de la rébellion en Côte d’Ivoire qui a été, selon ses animateurs, suscitée pour, entre autres raisons, un déficit de liberté.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
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