La décision a été arrêtée par Laurent Gbagbo en accord avec Blaise Compaoré et il ne reste plus qu`à la porter à la connaissance de tous les Ivoiriens. L`élection présidentielle en Côte d`Ivoire prévue le 29 novembre prochain n`aura plus lieu à la date indiquée, elle sera décalée d`un mois, et finalement, c`est la première quinzaine de janvier 2010 qui serait l`échéance la plus plausible aux yeux des experts. Et pour cause… Au cours de sa récente visite très chargée de sens à Mama, village de Gbagbo Laurent, où il a été intronisé comme chef, le Président Blaise Compaoré, Facilitateur (?) dans la crise ivoirienne, a laissé entrevoir à travers des propos feutrés, l`éventualité d`un report de la présidentielle du 29 novembre. L`illustre hôte de Mama, serviette au cou, a en effet déclaré qu`il fallait se donner le temps qu`il faut pour bien organiser ces élections que tout le monde souhaite transparente. Autrement dit, il ne sert à rien de parer au plus pressé pour tenir absolument ces élections le 29 novembre au risque de la bâcler. Blaise Compaoré avait donc une idée claire derrière la tête. Sinon qu`est-ce qui peut pousser un homme comme lui, dans la position qu`il occupe dans le règlement de la crise ivoirienne, à faire une telle déclaration publique ? Surtout quand, parallèlement et en dépit des difficultés qui ne manquent de surgir au quotidien, les acteurs du processus électoral font des mains et des pieds pour colmater les brèches afin de ne pas prolonger les souffrances du peuple ivoirien ?
En fait, Blaise Compaoré a fini par rejoindre Gbagbo qui n`est pas prêt à aller aux élections en 2009. Le chef des refondateurs veut franchir, peut-être pour le symbole, le pont de 2010. Aussi, après avoir alimenté certaines difficultés, en ne mettant pas notamment à temps des moyens financiers à la disposition de la Cei, Gbagbo veut s`en servir aujourd`hui comme prétexte pour retarder les élections. Dans un premier temps, il manœuvre pour un report d`un mois, ce qui nous renvoie au 29 décembre. Nous sommes donc en pleine période des fêtes de fin d`année. A ce stade, il n`est plus besoin d`être fin négociateur pour convaincre toutes les parties qu`il vaut mieux, dans l`intérêt de tous, décaler encore de quelques semaines la date du scrutin. De sorte que, si l`on en croit des informations de première main, la date finalement envisagée pour la présidentielle serait le 10 ou le 17 janvier 2010.
"Compaoré sous contrôle ?"
Il faut dire que ces derniers temps, Gbagbo a multiplié les opérations de charme à l`endroit du Facilitateur Blaise Compaoré. Un chèque de 500 millions de F Cfa pour aider les victimes des récentes inondations au Burkina Faso (en dépit de la siccité des caisses de l`Etat ivoirien qui peine à trouver pourtant 400 millions quand les agents de la Cei sont en grève), conseil des ministres conjoint pour arrêter un paquet de mesures multisectoriales très bénéfiques pour le Faso. Quand un voisin aussi stratégique montre autant de signes de gratitude, Compaoré, par courtoisie, se doit de renvoyer l`ascenseur au vieil ami que fut Gbagbo quand celui-ci était dans l`opposition. Pour renouer les fils du passé, Gbagbo est allé jusqu`à inviter le Président du Faso chez lui à Mama et l`introniser comme chef Bété. Blaise Compaoré est en effet le premier chef d`Etat à être invité à Mama. Un acte de fraternité dans lequel l`illustre hôte s`est totalement laissé trempé. Pas donc nécessaire de convoquer une réunion du Cpc pour prendre une décision aussi grave que celle du report de la présidentielle. Compaoré est tout à fait disposé à donner un coup de pouce à son vieil ami. Il prend en compte le souci majeur de Gbagbo. Pour que les élections soient incontestables, il faut encore se donner le temps. Un peu de temps. La position du Facilitateur est claire. Elle rejoint en cela, celle de Choi, le représentant du Sg de l`Onu à Abidjan. Aujourd`hui, le Facilitateur "sous contrôle" va essayer de faire partager à Bédié, président du Pdci, ce souci du report de la présidentielle. L`idée de Gbagbo est que si Bédié, Ado, Soro, le Facilitateur et lui sont d`accord pour reporter les élections, personne ne trouverait à redire, notamment la France. Il faut rappeler que, nourri des expériences du passé et connaissant Gbagbo, le président Bédié avait posé à la réunion du Cpc du 18 mai dernier à Ouaga une importante question à Compaoré : “et si le 29 novembre, les élections n`avaient pas lieu, on fait quoi” ?
Pour toute réponse, le Facilitateur aurait déclaré en substance que en temps opportun, on trouvera une solution. Aujourd`hui, l`on comprend le sens de cette réponse. La solution de Blaise Compaoré, c`est la décision de Gbagbo. Si en tout état de cause, le Cpc avait été saisi, les échanges auraient certainement permis de réajuster ce qui doit l`être et résoudre beaucoup de problème. Or, que valent les audiences séparées avec les membres du Cpc quand on arrive à un moment aussi crucial du processus de sortie de crise et que les décisions à prendre engagent la vie de tous les Ivoiriens ? Un fait important qui mérite aussi d`être souligné. Gbagbo a réussi à "domestiquer" Soro Guillaume. Les Forces nouvelles, c`est presque fini. Militaires et politiques, chacun va là où ses intérêts le poussent. La solidarité autour de Soro n`est plus aussi forte. Tout le monde cherche la porte de sortie. L`entourage du Premier ministre est même miné par la présidence qui contrôle certains collaborateurs influents de Soro. Il a besoin de lui. De même que Blaise Compaoré envers qui il essaye de se familiariser à nouveau. Mais tout cela n`est pas gratuit. Vivement que le Rhdp se réveille pour réévaluer la situation s`il veut conserver toutes ses chances de gagner les élections.
Akwaba Saint Clair
En fait, Blaise Compaoré a fini par rejoindre Gbagbo qui n`est pas prêt à aller aux élections en 2009. Le chef des refondateurs veut franchir, peut-être pour le symbole, le pont de 2010. Aussi, après avoir alimenté certaines difficultés, en ne mettant pas notamment à temps des moyens financiers à la disposition de la Cei, Gbagbo veut s`en servir aujourd`hui comme prétexte pour retarder les élections. Dans un premier temps, il manœuvre pour un report d`un mois, ce qui nous renvoie au 29 décembre. Nous sommes donc en pleine période des fêtes de fin d`année. A ce stade, il n`est plus besoin d`être fin négociateur pour convaincre toutes les parties qu`il vaut mieux, dans l`intérêt de tous, décaler encore de quelques semaines la date du scrutin. De sorte que, si l`on en croit des informations de première main, la date finalement envisagée pour la présidentielle serait le 10 ou le 17 janvier 2010.
"Compaoré sous contrôle ?"
Il faut dire que ces derniers temps, Gbagbo a multiplié les opérations de charme à l`endroit du Facilitateur Blaise Compaoré. Un chèque de 500 millions de F Cfa pour aider les victimes des récentes inondations au Burkina Faso (en dépit de la siccité des caisses de l`Etat ivoirien qui peine à trouver pourtant 400 millions quand les agents de la Cei sont en grève), conseil des ministres conjoint pour arrêter un paquet de mesures multisectoriales très bénéfiques pour le Faso. Quand un voisin aussi stratégique montre autant de signes de gratitude, Compaoré, par courtoisie, se doit de renvoyer l`ascenseur au vieil ami que fut Gbagbo quand celui-ci était dans l`opposition. Pour renouer les fils du passé, Gbagbo est allé jusqu`à inviter le Président du Faso chez lui à Mama et l`introniser comme chef Bété. Blaise Compaoré est en effet le premier chef d`Etat à être invité à Mama. Un acte de fraternité dans lequel l`illustre hôte s`est totalement laissé trempé. Pas donc nécessaire de convoquer une réunion du Cpc pour prendre une décision aussi grave que celle du report de la présidentielle. Compaoré est tout à fait disposé à donner un coup de pouce à son vieil ami. Il prend en compte le souci majeur de Gbagbo. Pour que les élections soient incontestables, il faut encore se donner le temps. Un peu de temps. La position du Facilitateur est claire. Elle rejoint en cela, celle de Choi, le représentant du Sg de l`Onu à Abidjan. Aujourd`hui, le Facilitateur "sous contrôle" va essayer de faire partager à Bédié, président du Pdci, ce souci du report de la présidentielle. L`idée de Gbagbo est que si Bédié, Ado, Soro, le Facilitateur et lui sont d`accord pour reporter les élections, personne ne trouverait à redire, notamment la France. Il faut rappeler que, nourri des expériences du passé et connaissant Gbagbo, le président Bédié avait posé à la réunion du Cpc du 18 mai dernier à Ouaga une importante question à Compaoré : “et si le 29 novembre, les élections n`avaient pas lieu, on fait quoi” ?
Pour toute réponse, le Facilitateur aurait déclaré en substance que en temps opportun, on trouvera une solution. Aujourd`hui, l`on comprend le sens de cette réponse. La solution de Blaise Compaoré, c`est la décision de Gbagbo. Si en tout état de cause, le Cpc avait été saisi, les échanges auraient certainement permis de réajuster ce qui doit l`être et résoudre beaucoup de problème. Or, que valent les audiences séparées avec les membres du Cpc quand on arrive à un moment aussi crucial du processus de sortie de crise et que les décisions à prendre engagent la vie de tous les Ivoiriens ? Un fait important qui mérite aussi d`être souligné. Gbagbo a réussi à "domestiquer" Soro Guillaume. Les Forces nouvelles, c`est presque fini. Militaires et politiques, chacun va là où ses intérêts le poussent. La solidarité autour de Soro n`est plus aussi forte. Tout le monde cherche la porte de sortie. L`entourage du Premier ministre est même miné par la présidence qui contrôle certains collaborateurs influents de Soro. Il a besoin de lui. De même que Blaise Compaoré envers qui il essaye de se familiariser à nouveau. Mais tout cela n`est pas gratuit. Vivement que le Rhdp se réveille pour réévaluer la situation s`il veut conserver toutes ses chances de gagner les élections.
Akwaba Saint Clair