Hadj 2009 et les elections : Les pèlerins ivoiriens vont-ils voter ?

Les événements se succèdent. Après le Ramadan, un autre temps fort de la vie du musulman approche. C'est le pèlerinage à la Mecque. Ce n'est un secret pour personne, ce grand rendez-vous de la communauté musulmane coïncide avec l'élection présidentielle ivoirienne prévue pour le 29 novembre 2009. Les pèlerins ivoiriens (3000 selon les prévisions) seront en Arabie Saoudite et en plein rite. Pendant ce temps, leurs compatriotes seront en train de choisir le nouvel homme fort de leur pays. Cette situation délicate emmène à s'interroger sur le cas de ces milliers de citoyens pèlerins en ce qui concerne leur vote. Voteront-ils ou non ? Cela devrait être une préoccupation partagée par toute la communauté musulmane, les institutions impliquées dans l'organisation des élections dont la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les partis politiques. Ces pèlerins sont des potentiels électeurs . Leur nombre est trop important pour être ignoré . Soucieux de cela, le Conseil superieur des imams ( Cosim )a, selon son responsable de communication, El Hadj Sékou Sylla déjà rencontré la CEI pour aborder la question. Mais aucune décision n'a été prise dans ce sens jusqu' à ce jour. Cette information, il l'a donnée le samedi 25 juillet 2009 lors de la 3e édition de la journée socioculturelle Badr du sous comité universitaire de Cocody de l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI). Le thème central de ces journées était « crises nées des violences postélectorale : quelles solutions pour la Côte d'Ivoire ». C'est en faveur de cette conférence que la question est survenue. Comme l’indique le thème, Il s'agissait d'enrayer toutes les sources de frustration susceptibles de créer des conflit et d’intégrer toutes les forces vives au débat national. L’imam a dit que le Cosim a attiré l'attention de la CEI sur la date des élections qui correspond à la Station d'Arafat, le jour qui consacre le hadj. Les citoyens ivoiriens, pèlerins ne seront donc pas en mesure de participer au vote même s'il avait été admis qu'ils le fassent là bas en Arabie Saoudite. L'imam s'était interrogé s'il ne serait pas possible que ces derniers expriment leur choix avant le départ pour le Hadj. Cette proposition, est non seulement une source plausible de contentieux électoral mais a peut de chance d'aboutir pour des raisons de chronogramme. Dans tous les cas, la préoccupation demeure. Il faut nécessairement de trouver le mécanisme qui va permettre à ces citoyens de participer à la vie de leur pays.

Les élections ne sont pas les seuls enjeux ou difficultés qui s'invitent dans le débat du pèlerinage à la Mecque édition 2009. Outre la date des élections en Côte d'Ivoire, Il y a l'obtention du passeport biométrique. En plus d'être un véritable parcours de combattant, c'est une foire de tracasseries et de frustrations. Nous n'allons pas revenir sur ce qui a été dit dans la chronique du vendredi de la précédente parution le n° 201 du mercredi 09 septembre 2009. Inutile de réveiller le chat qui dort en sabotant par des pratiques injustes et méprisables les efforts de chef de l'Etat. Les intéressés n'ont pas signé d'eux-mêmes les documents qu'ils possèdent.
Autre chose non moins important qui concerne les pèlerins est leur âge. Sans l'interdire, le Royaume d'Arabie Saoudite déconseille pour le hadj cette année, les personnes trop âgées et trop jeunes. Et ce à cause de la menace de la grippe A (H1N1). Le hadj approche à grand pas. Les musulmans s'activent eux aussi pour ce rendez-vous important. Les épreuves ne manqueront pas. Mais comme ils savent le faire déjà, ils devront s'armer d'une bonne dose de foi pour les affronter en attendant que toutes ces préoccupations trouvent une issue favorable.

Haroun B