Le président de la République, Laurent Gbagbo, a reçu hier en audience l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon. Actualité oblige, le report de la date d'affichage de la liste provisoire électorale a été au centre des échanges. Pour le représentant de Nicolas Sarkozy, «mieux vaut un processus bien préparé plutôt que quelque chose de bâclé. Car, il aurait été fâcheux de publier des listes incomplètes». Le diplomate français a tout de même «regretté que tous les croisements des listes n'ont pas pu être effectués à la date qui avait été envisagée». Il reste cependant optimiste quant au respect de la date prévue pour les élections lorsqu'il affirme que «rien ne dit qu'on ne pourra pas tenir le 29 novembre». Selon Jean-Marc Simon, les bonnes relations pourraient être remises sur les rails entre Abidjan et Paris, «sitôt le processus électoral achevé». Le successeur de André Janier s'est également réjoui de la visite d'Etat qu'entreprend en ce moment en Côte d'Ivoire, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, par ailleurs facilitateur dans la crise ivoirienne, en vue de resserrer les liens de fraternité entre les deux pays. «C'est une visite importante qui ouvre la voie à une coopération dans tous les domaines. C'est une avancée très importante», a-t-il commenté. Mercredi en visite dans le village du chef de l'Etat, le président Compaoré avait tenu quasiment le même discours que le diplomate Français en affirmant que les acquis, l'accord politique de Ouagadougou (Apo) et la paix ne doivent être bafoués au nom d'une urgence d'aller aux urnes. «Certes, on peut çà et là, parler du rythme de progression de l'Accord, mais, pour nous, il ne s'agit pas de bâcler un processus aussi important pour l'avenir de nos pays. Il s'agit pour nous, de nous assurer que nous allons progresser surement vers l'objectif principal qui est le scrutin présidentiel», a-t-il souhaité. Même son de cloche du côté de l'Union européenne à travers Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères française et européenne. Mercredi, ce dernier a encouragé les acteurs politiques et techniques à «tout mettre en œuvre pour que les retards dans la confection de la liste électorale soient résorbés, tout en assurant un déroulement irréprochable des opérations visant à sa constitution, afin qu'elle soit acceptée par tous».
BKI
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