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Politique Publié le samedi 19 septembre 2009 | Nord-Sud

Election présidentielle : La guerre des dates est-elle utile ?

C'est reparti pour une nouvelle guerre des nerfs ! Le sujet est le même : l'élection présidentielle. La pomme de discorde, la date. D'un côté ceux qui s'accrochent au 29 novembre. De l'autre, ceux qui expliquent que le plus important est sans doute de réussir un scrutin le plus apaisé et le moins contesté possible, quitte à y consacrer un peu plus de temps. Le même face-à-face avait eu lieu en 2008 autour du 30 novembre. Depuis, l'identification des populations a pu se dérouler normalement, les audiences foraines ont permis à des milliers d'Ivoiriens de retrouver un visage. Aujourd'hui, un an après ce débat, les données collectées pendant l'opération d'identification et d'enrôlement ont été traitées à 95%.

Certes, ceux qui exigent des élections ici et maintenant peuvent avoir des raisons d'être impatients. Aucun candidat ne peut tenir une campagne électorale sans terme précis. Peut-être serait-il mieux indiqué d'interroger les techniciens sur la réalité du terrain. L'on se rappelle qu'il y avait eu beaucoup de vagues autour de la date du 11 octobre proposée par la Commission électorale indépendante qui regroupe l'ensemble des acteurs politiques. Réuni au mois de mai dernier, le directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) avait même lancé un ultimatum concernant cette date. Affirmant que le chef de l'Etat n'avait pas à se substituer à la Cei sur la question. Si la date du 11 octobre avait été validée, nous serions aujourd'hui à 22 petits jours du premier tour de l'élection présidentielle. Ce constat devrait conduire à plus d'humilité et de réalisme face aux enjeux qui attendent le pays.

A cet effet l'on devrait prêter une grande attention aux conseils du facilitateur qui vient de boucler une visite d'Etat historique en Côte d'Ivoire. Blaise Compaoré a invité les Ivoiriens à privilégier une organisation minutieuse des élections pour ne pas engager le pays dans l'impasse.

L'ambassadeur de la France a réitéré le même conseil jeudi, au sortir d'une audience chez le chef de l'Etat. Jean-Marc Simon a indiqué qu'un « processus bien préparé » était meilleur à « quelque chose de bâclée ».

Et, tous les observateurs s'accordent à dire que la qualité de l'élection commence par celle de la liste électorale. Selon une source proche du dossier, le léger report accordé aux techniciens devrait leur permettre de fournir une liste électorale provisoire au plus tard le 15 octobre. Bien sûr, techniquement, rien n'exclut alors le respect de la date du 29 novembre. Car, en l'absence de contraintes, la liste définitive pourrait être disponible au 30 octobre. Il faut toutefois reconnaître qu'il s'agira d'une vraie course contre la montre qui exige que les techniciens mettent les bouchées doubles. La préparation des opérations électorales devrait donc commencer dès à présent et ne souffrir d'aucun retard. Formations des chefs de centres et des assesseurs, bouclage de la cartographie électorale, distribution des cartes d'électeur et cartes d'identité,…Tout cela après avoir bien négocié évidemment le tournant du contentieux. Beaucoup de capacité d'anticipation en perspective pour les structures techniques.

La tâche s'annonce ardue. Elle obligera sans doute le Premier ministre à prendre des initiatives pour maintenir le cap. Il est vrai que certains candidats donnent de la voix. Mais, pour assurer les conditions d'une élection apaisée, Guillaume Soro devra aussi faire recours à plusieurs intermédiations. Selon une source bien informée, le locataire de la primature envisage de faire venir à Abidjan une pléiade de chefs d'Etat et de personnalités internationales.

Kesy B. Jacob
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