Le président du Faso a quitté Abidjan hier, peu après 18h30, doublement optimiste pour l'évolution du processus électoral et pour l'avenir du projet d'intégration entre son pays et la Côte d'Ivoire. Il l'a fait savoir lors du point de presse qu'il a donné avant son départ, dans l'enceinte du pavillon présidentiel de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny, au terme de visite de travail de quatre jours en terre ivoirienne. « Je repars surtout confiant quant à l'ambition légitime de nos deux peuples de poursuivre l'histoire avec plus de solidarité, avec bien sûr plus d'ambition », a dit l'hôte des Ivoiriens. Il a réitéré la nécessité pour les peuples ivoirien et burkinabé « d'avancer ensemble » pour, dit-il, organiser une meilleure connaissance des deux pays. Outre la paix et la stabilité, Blaise Compaoré attend l’« édification d'une nouvelle histoire » commune. Sur l'autre intérêt, l'élection présidentielle, annoncée pour le 29 novembre, il a partagé la même confiance. Ce qu'il retient, c'est que « les Ivoiriens sont conscients d'une chose, la seule voix pour régler la crise en Côte d'Ivoire c'est d'aller aux élections ». Mais, le vote aura-t-il lieu à la date prévue ? « Il faut que les Ivoiriens se disent qu'il faut aller à des élections propres et crédibles », a répondu le facilitateur. Sans toutefois dire si oui ou non la date annoncée est maintenue. Seulement, il a dit qu'il faut tout faire, « pour que cette date du 29 ne soit pas modifiée ». Le facilitateur a exhorté à ne pas se précipiter pour aller à des élections, si l'on sait qu'après ces élections l'on pourrait se trouver à gérer des contentieux pendant des années encore. Il faut, a-t-il posé comme condition, une « liste électorale fiable, de consensus ». C'est à partir de ce document qu'« on peut être certain que les élections souhaitées seront des élections crédibles ». Ainsi, a espéré Compaoré, on peut redonner confiance à la communauté internationale, qui prépare la certification du vote. Y.J Choi, patron de l'Onuci, avait eu le même ton apaisant, à sa sortie d'audience avec Blaise Compaoré à l'hôtel Pullman, au Plateau. « Les élections sont à portée de main. On peut les toucher cette fois ; soyons optimistes et positifs », a dit le diplomate onusien. Qui s'est cependant désolé de la survenue de « retards techniques » liés notamment au report de l'affichage de liste électorale provisoire. Choi a jugé le progrès encourageant et a invité les électeurs à ne pas se décourager. « Nous devons tout faire pour minimiser les retards techniques », a-t-il exhorté évitant la question du report ou non du scrutin. L'observateur a renvoyé la presse vers la Commission électorale indépendante (Cei), seule habilitée à se prononcer sur le rendez-vous du 29 novembre. Même propos mitigés de la part de Henri Konan Bédié (Pdci), Albert Toikeusse Mabri (Udpci), Mel Eg Théodore (Udcy) et Pascal Affi N'Guessan (Fpi). Tous ont, au terme de leur rencontre avec Compaoré, à l'hôtel Pullman, relevé l'existence de problèmes techniques, la sécurisation du scrutin et l'unité du pays à parfaire, avant de songer à aller aux élections.
Bidi Ignace
Bidi Ignace