Le Facilitateur de la crise ivoirienne, Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, était mercredi dernier à Mama, village natal de Laurent Gbagbo. Devant les populations de ce petit village qui a été, le temps d’une visite, le centre de l’actualité politique ivoirienne, Compaoré s’est prononcé sur le processus de sortie de crise. Notamment sur la présidentielle du 29 novembre prochain: « (…) Ça et là, l’on a parlé, et vous l’avez suivi, du rythme de progression du processus. Mais pour nous, l’important ce n’est pas de bâcler un processus aussi important pour l’avenir de nos deux pays. L’essentiel, c’est vraiment d’être sûr que nous allons avancer sûrement vers l’objectif principal qui est le scrutin présidentiel. Etre sûr de ce que l’on tirera de ce scrutin. Avoir la certitude que nos deux pays auront des chances historiques pour sceller à jamais cette amitié et cette fraternité», a fait savoir l’hôte des populations de ce village. Cet argumentaire a fait dire à ceux qui ne veulent pas aller aux élections que Compaoré était pour le report de la présidentielle. Pourtant, tout le monde sait que tout est fin prêt pour que les Ivoiriens se rendent aux urnes. Selon la Commission électorale indépendante, (CEI) 95 % des dossiers sont déjà traités. Il ne reste juste que 5% qui ne le sont pas encore dans les villes de Bouna, Duekoué, Daloa, et au Canada. En outre, l’identification est terminée et s’est bien déroulée. La seule étape qui est susceptible de ‘’retarder les choses’’, est la publication de la liste provisoire et la période des réclamations. Mais là, il n’y pas de quoi fouetter un chat. Lors de sa conférence de presse à l’issue du meeting au stade de Bouaflé, ADO a été clair: «Je ne pense pas que les élections puissent être bâclée en Côte d’Ivoire. On nous promet que la liste provisoire sera prête avant la fin du mois. Deux mois, après nous pouvons faire les élections. Le Nigeria a sorti sa liste provisoire un mois avant les élections, je ne prends le Gabon en exemple compte tenu de sa population. Là-bas c’était 8 jours. Deux mois suffisent pour faire le contentieux. On me dit que les cartes d’électeur et les cartes d’identité sont en train d’être confectionnées. Il n’y a aucun obstacle. S’il y a un problème maintenant, c’est qu’il y a quelqu’un qui bloque. Cette personne doit être identifiée, indiquée au Conseil de sécurité de l’ONU». L’on a pensé que le Facilitateur mettrait son séjour à profit pour mettre les points sur les ‘’i’’ et demander à ceux qui tirent le processus vers le bas de se rendre à l’évidence. Et de voir la misère des Ivoiriens. Ceux-ci n’en peuvent plus. La galère est devenue leur vécu quotidien et seules des élections peuvent clarifier les choses. Bien au contraire, c’est de ne pas y aller le plus vite qui pourrait s’avérer très difficile pour le processus. Avec la crainte que les populations ne veulent plus d’un régime qu’ils pourraient juger illégitime. En tout état de cause, les élections ont permis de stabiliser les pays les plus instables. C’est par les élections que les pays comme l’Irak, le Liban, l’Afghanistan et plus près de nous, la Sierra Léone, et le Togo, ont retrouvé plus ou moins leur stabilité. Si cela a été possible ailleurs, pourquoi ne le serait-il pas ici? En outre, tous les candidats le disent. ADO, Bédié, Anaky, Wodié et Gbagbo lui-même sont formels que le 29 novembre, est possible. Alors pourquoi ne pas aller aux élections à cette date?
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
