Jacqueline Lohouès-Oble, la seule candidature féminine déclarée à la prochaine élection présidentielle, met en place son dispositif. Un dispositif qui pèche par manque de directeur de campagne.
Mme Jacqueline Lohouès-Oble, candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle, a revêtu sa tunique de guerrière. Et est de plain-pied dans la préparation de cette joute électorale, qui s'annonce historique. Selon des informations de première main, elle a pris un quartier général de campagne à la Rue des jardins, non loin de l'Eglise Sainte Cécile et de la pharmacie du même nom, dans la commune de Cocody. Hier, elle procédait jusque tard dans la soirée, à la nomination de ses 19 Directeurs régionaux de campagne (Drc). Ensuite, elle s'attellera à nommer son directeur national de campagne. Le Dr Béhira Marc, juriste, spécialiste en droit Ohada, qui avait été pressenti par elle pour occuper cette charge, n'a pas recueilli un consensus maximum autour de son nom. Certains membres de son équipe le trouvent tiède, tandis que d'autres pensent qu'il a un défaut de charisme. En définitive, il a été décidé de trouver un autre directeur de campagne. Facile à dire ! Trouver la perle rare est un exercice de haute voltige, tant les facteurs entrant en ligne de compte sont nombreux et multiformes. D'abord, il faut que ce soit un homme, pour ne pas donner l'impression que la candidature de Jacqueline Oble est une affaire de femme. Sous nos soleils, un tropisme bien africain veut que quand des femmes se rencontrent, c'est pour parler de lingeries, de verroterie et de leurs déboires conjugaux. Ensuite, le directeur de campagne doit venir compléter le profil de la candidate, sans lui faire de l'ombre. Ainsi, il doit avoir du charisme pour être sûr de mobiliser et d'être obéi, mais il ne doit pas être omniprésent au risque d'éclipser la candidate et sa campagne. Les chasseurs de têtes de la candidate sont à pied d'œuvre pour le dénicher. En attendant, la stratégie se base essentiellement sur un travail d'équipe. Jacqueline Oble sait qu'elle part dans cette campagne avec un certain nombre de handicaps, dont le moindre n'est pas son manque de visibilité. Tous les «grands candidats» sont en campagne depuis au moins quatre mois. Laurent Gbagbo, lui est en campagne pré-électorale déguisée depuis six mois, sous couvert de visites d'Etat dans les grandes régions du pays. Le Pr Oble n'a pas le soutien d'un appareil politique et toute la mécanique de mobilisation de masse qui va avec. Elle n'a pas non plus le sérail politique et administratif dont disposent ses principaux adversaires dans l'appareil d'Etat. Elle n'a pas le contrôle d'un média, au contraire de ses adversaires. Elle n'est ni à la Cei, ni au Cnsi, nulle part. On ne peut pas dire non plus qu'elle dispose d'un matelas financier consistant, lequel lui aurait permis de combler ses handicaps. La solution que son staff a trouvé, c'est jouer à fond la carte de la communication. Ainsi, selon des sources proches de la candidate, elle compte énormément sur une jeune dame, Mme Sita Kignelman née Coulibaly pour donner un écho à son message. La dame en question, experte en communication -diplômée de grandes écoles françaises- a été directrice de la communication d'une importante maison de téléphonie cellulaire en Côte d'Ivoire. Avant de se mettre à son propre compte. On lui prédit, avec apparemment beaucoup de certitude, un rôle clef dans la campagne. Porte-parole de la candidate ? Pourquoi pas, susurre-t-on. Un axe fort, c'est l'utilisation massive et intensive des nouvelles technologies de la communication. Une jeune dame, bourrée de talents et rentrée récemment d'Europe a été recrutée pour créer un buzz sur internet, notamment sur tous les sites sociaux (facebook, twitter, netlog, myspace …) autour de la candidature de Jacqueline Oble. Un membre de sa cellule de communication annonce même qu'ils envisagent d'entrer en contact avec le cinéaste ivoirien Owell A. Brown (réalisateur des films «100% Black», « No Way ») pour faire les clips de la campagne. Qui financera tout cela ? Personne pour nous répondre, ou du moins les regards se détournent. Tout au plus, on nous annonce, qu'elle ira très prochainement en France où elle rencontrera la communauté ivoirienne de la diaspora européenne, qui va lui apporter un concours financier important.
A l'approche de la présidentielle, la première femme à avoir déclaré sa candidature et qui est entrée dans l'histoire pour cela, a bien du mal à faire démarrer sa machine.
Touré Moussa
Mme Jacqueline Lohouès-Oble, candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle, a revêtu sa tunique de guerrière. Et est de plain-pied dans la préparation de cette joute électorale, qui s'annonce historique. Selon des informations de première main, elle a pris un quartier général de campagne à la Rue des jardins, non loin de l'Eglise Sainte Cécile et de la pharmacie du même nom, dans la commune de Cocody. Hier, elle procédait jusque tard dans la soirée, à la nomination de ses 19 Directeurs régionaux de campagne (Drc). Ensuite, elle s'attellera à nommer son directeur national de campagne. Le Dr Béhira Marc, juriste, spécialiste en droit Ohada, qui avait été pressenti par elle pour occuper cette charge, n'a pas recueilli un consensus maximum autour de son nom. Certains membres de son équipe le trouvent tiède, tandis que d'autres pensent qu'il a un défaut de charisme. En définitive, il a été décidé de trouver un autre directeur de campagne. Facile à dire ! Trouver la perle rare est un exercice de haute voltige, tant les facteurs entrant en ligne de compte sont nombreux et multiformes. D'abord, il faut que ce soit un homme, pour ne pas donner l'impression que la candidature de Jacqueline Oble est une affaire de femme. Sous nos soleils, un tropisme bien africain veut que quand des femmes se rencontrent, c'est pour parler de lingeries, de verroterie et de leurs déboires conjugaux. Ensuite, le directeur de campagne doit venir compléter le profil de la candidate, sans lui faire de l'ombre. Ainsi, il doit avoir du charisme pour être sûr de mobiliser et d'être obéi, mais il ne doit pas être omniprésent au risque d'éclipser la candidate et sa campagne. Les chasseurs de têtes de la candidate sont à pied d'œuvre pour le dénicher. En attendant, la stratégie se base essentiellement sur un travail d'équipe. Jacqueline Oble sait qu'elle part dans cette campagne avec un certain nombre de handicaps, dont le moindre n'est pas son manque de visibilité. Tous les «grands candidats» sont en campagne depuis au moins quatre mois. Laurent Gbagbo, lui est en campagne pré-électorale déguisée depuis six mois, sous couvert de visites d'Etat dans les grandes régions du pays. Le Pr Oble n'a pas le soutien d'un appareil politique et toute la mécanique de mobilisation de masse qui va avec. Elle n'a pas non plus le sérail politique et administratif dont disposent ses principaux adversaires dans l'appareil d'Etat. Elle n'a pas le contrôle d'un média, au contraire de ses adversaires. Elle n'est ni à la Cei, ni au Cnsi, nulle part. On ne peut pas dire non plus qu'elle dispose d'un matelas financier consistant, lequel lui aurait permis de combler ses handicaps. La solution que son staff a trouvé, c'est jouer à fond la carte de la communication. Ainsi, selon des sources proches de la candidate, elle compte énormément sur une jeune dame, Mme Sita Kignelman née Coulibaly pour donner un écho à son message. La dame en question, experte en communication -diplômée de grandes écoles françaises- a été directrice de la communication d'une importante maison de téléphonie cellulaire en Côte d'Ivoire. Avant de se mettre à son propre compte. On lui prédit, avec apparemment beaucoup de certitude, un rôle clef dans la campagne. Porte-parole de la candidate ? Pourquoi pas, susurre-t-on. Un axe fort, c'est l'utilisation massive et intensive des nouvelles technologies de la communication. Une jeune dame, bourrée de talents et rentrée récemment d'Europe a été recrutée pour créer un buzz sur internet, notamment sur tous les sites sociaux (facebook, twitter, netlog, myspace …) autour de la candidature de Jacqueline Oble. Un membre de sa cellule de communication annonce même qu'ils envisagent d'entrer en contact avec le cinéaste ivoirien Owell A. Brown (réalisateur des films «100% Black», « No Way ») pour faire les clips de la campagne. Qui financera tout cela ? Personne pour nous répondre, ou du moins les regards se détournent. Tout au plus, on nous annonce, qu'elle ira très prochainement en France où elle rencontrera la communauté ivoirienne de la diaspora européenne, qui va lui apporter un concours financier important.
A l'approche de la présidentielle, la première femme à avoir déclaré sa candidature et qui est entrée dans l'histoire pour cela, a bien du mal à faire démarrer sa machine.
Touré Moussa