L`élection présidentielle, censée mettre fin à la corrida millitaro-politique ivoirienne qui dure depuis 2002, est jusqu`à nouvel ordre prévue pour le dimanche 29 novembre 2009. Date annoncée par le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo lui-même. Mais, à moins de 66 jours de cette importante date, les chances de la tenir s`amenuisent. Pis, les laboratoires de la réfondation sont à nouveau mis en branle pour fomenter le coup fatal contre les principaux partis de l`opposition, notamment ceux du RHDP. Depuis quelques semaines, il souffle comme un vent de l`éventualité d`un nouveau report de la date du premier tour de la présidentielle ivoirienne. Pendant que certains parlent d`un report probable d`un mois, d`autres parlent de février 2010. Mais personne, à la vérité, ne maîtrise les données réelles, encore moins les intentions des tenants du pouvoir. Un constat est cependant très clair. Pendant que ces principaux adversaires on déjà formé leurs staffs de campagne et sont en pré-campagne, par rapport à la date du 29 novembre, Laurent Gbagbo fait comme s`il ne se préoccupait pas du tout de la présidentielle. Il n`a pas encore déclaré officiellement sa candidature. Il n`a pas encore déposé sa candidature à la CEI comme la plus part des autres candidats, tel Henri Konan Bédié qui a déposé son dossier le mercredi 02 septembre, avant d`entamer son périple des 3A. Pourquoi, le Chef de l`Etat, cet "enfant des élections" est le moins chaud de tous les candidats ? La réponse évolue d`un staff à un autre, mais la constance est que chacun sait que tant que Gbagbo n`est pas prêt, il ne saurait y avoir élection. Déduction, si jusque-là, Laurent Gbagbo n`a pas encore mis sur pied une quelconque équipe de campagne, c`est parce qu`il estime que la campagne est encore loin. Et s`il n`a pas encore déposé sa candidature, c`est parce qu`il estime que le 29 novembre n`est peut-être pas la date du premier tour de la présidentielle. Si Laurent Gbagbo ne croit pas encore au 29 novembre qu`il a lui-même annoncé, c`est bien parce qu`il n`est pas prêt. Et c`est bien là que résident les inquiétudes de la classe politique. Surtout que le chef de l`Etat a déjà des directeurs départementaux et locaux de campagne qui font feu de tous bois depuis plus d`un an. D`ici que Gbagbo soit prêt, que se passera-t-il ? Selon des sources crédibles, le FPI ne baisse pas les bras : " Gbagbo ne sera prêt que par nous ", a dit improprement un baron du FPI la semaine dernière au cours d`une réunion au siège du FPI en zone 4. Cette phrase, à elle seule, résume la période de tango politique et d`intrigues autour de la date que nous vivons. Elle annonce également des heures d`incertitude pour la suite. Les laboratoires de la refondation, sont de ce fait au travail. Après le parti au pouvoir au Burkina Faso, Blaise Compaoré vient d`être coopté dans le cercle des amis profitables des refondateurs. Dans l`immédiat, le facilitateur doit faciliter l`obtention du report de la présidentielle. Le lobbying s`est poursuivi à l`ONU en marge de l`Assemblée générale patronnée par le Libyen Kadhafi. Une fois le report obtenu, la machine sortira la phase deux du plan : celle de faire en sorte que les principaux adversaires Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara) soient mis hors course. Les idées ne manquent pas pour ce faire.
La première consistera à financer des individus à l`intérieur du PDCI-RDA et du RDR pour qu`ils réclament la révision des décisions des différents congrès ou conventions, puisque 2010 coïncide avec une autre mandature. Cela veut dire que " si MM Bédié et Ouattara avaient été désignés candidats de leurs partis, c`était bien pour la mandature 2005-2010. S`ils n`ont rien fait pour obtenir des élections à cette période, c`est leur problème ", soutient-on déjà dans certains cercles du régime. De fait, avec l`argent des refondateurs, les nouveaux contestataires internes feront feu de tous bois pour mettre à mal la cohésion de leurs formations respectives. Mais cette fois-ci, pas question qu`ils quittent leurs partis pour en créer d`autres. Le régime ayant compris que les chevaux de Troie ne sont utiles qu`en nuisant à leurs partis de l`intérieur. La deuxième est d`actionner une fois de plus les parties de la Constitution qui arrangent le régime contre les candidats Bédié et Ouattara. Cette fois-ci avec l`argument qu`à partir de 2010, on a retrouvé le cycle normal des élections et donc plus questions d`arrangement politique. Et dans cette perspective, la galaxie se réveillera pour réclamer que le ministère de l`Intérieur ait un droit de regard dans l`organisation du scrutin, tout en demandant tant au facilitateur et à l`ONUCI de rester en retrait, avec tout ce que cela suppose comme remise en selle de toutes les béquilles du régime.
Que reserve donc, l`après novembre 2009 à la classe politique ivoirienne ? Si les élections devraient être reportées encore, c`est la situation hybride qui se prolongera, c`est la banqueroute de l`Etat qui se poursuivra, c`est l`enfoncement des finances publiques qui se renforcera. Devant une telle situation, les Ivoiriens resteront-ils les bras croisés ? Il est à craindre que le report des élections n`accentue les mécontentements et donc le déchirement social qui exposerait tout le monde. Mais le plus grand danger pourrait être la décapitation programmée de l`opposition.
Eddy PEHE
La première consistera à financer des individus à l`intérieur du PDCI-RDA et du RDR pour qu`ils réclament la révision des décisions des différents congrès ou conventions, puisque 2010 coïncide avec une autre mandature. Cela veut dire que " si MM Bédié et Ouattara avaient été désignés candidats de leurs partis, c`était bien pour la mandature 2005-2010. S`ils n`ont rien fait pour obtenir des élections à cette période, c`est leur problème ", soutient-on déjà dans certains cercles du régime. De fait, avec l`argent des refondateurs, les nouveaux contestataires internes feront feu de tous bois pour mettre à mal la cohésion de leurs formations respectives. Mais cette fois-ci, pas question qu`ils quittent leurs partis pour en créer d`autres. Le régime ayant compris que les chevaux de Troie ne sont utiles qu`en nuisant à leurs partis de l`intérieur. La deuxième est d`actionner une fois de plus les parties de la Constitution qui arrangent le régime contre les candidats Bédié et Ouattara. Cette fois-ci avec l`argument qu`à partir de 2010, on a retrouvé le cycle normal des élections et donc plus questions d`arrangement politique. Et dans cette perspective, la galaxie se réveillera pour réclamer que le ministère de l`Intérieur ait un droit de regard dans l`organisation du scrutin, tout en demandant tant au facilitateur et à l`ONUCI de rester en retrait, avec tout ce que cela suppose comme remise en selle de toutes les béquilles du régime.
Que reserve donc, l`après novembre 2009 à la classe politique ivoirienne ? Si les élections devraient être reportées encore, c`est la situation hybride qui se prolongera, c`est la banqueroute de l`Etat qui se poursuivra, c`est l`enfoncement des finances publiques qui se renforcera. Devant une telle situation, les Ivoiriens resteront-ils les bras croisés ? Il est à craindre que le report des élections n`accentue les mécontentements et donc le déchirement social qui exposerait tout le monde. Mais le plus grand danger pourrait être la décapitation programmée de l`opposition.
Eddy PEHE
