L`information fait le tour de certaines chancelleries. Gbagbo envisage sérieusement de créer la surprise du siècle en se retirant de la course à la présidentielle en Côte d`Ivoire si cette élection devait se dérouler en 2010, c`est-à-dire au terme du mandat de fait qu`il exerce depuis 2005. Une annonce qui devrait faire l`objet d`une grande déclaration publique à la nation. Il y a quelque chose d`assez curieux dans cette affaire. Depuis que l`on parle d`élection le 29 novembre 2009 et que lui-même dit se battre pour que le scrutin se tienne effectivement à cette date, Gbagbo Laurent n`a pas encore été investi comme le candidat du Fpi ou du Cnrd, il n`a pas encore désigné son directeur de campagne, il ne s`est même pas déclaré candidat à cette élection. Pis, alors que la Cei a ouvert la période de réception des dossiers de candidature de tous ceux qui désirent postuler pour l`élection du 29 novembre, Gbagbo ne donne aucun signal. Au moment où ses adversaires les plus sérieux, Bédié et Ouattara, sont sur le terrain, le candidat présumé du Fpi semble avoir la tête ailleurs. Gbagbo semble préoccupé par autre chose que par sa campagne ou sa réélection. Certains observateurs ont voulu lire dans cette attitude une certaine conviction de Gbagbo qui est persuadé que les élections n`auront pas lieu à la date indiquée et qu`il était tout à fait inutile de courir ou de parer au plus pressé en désignant son équipe de campagne ou en allant déposer sa candidature à la Cei. Pour ces mêmes observateurs, si Bédié et les autres ont sacrifié à ces exigences, c`est parce que non seulement ils veulent aller aux élections, mais surtout ils croient que celles-ci se tiendront comme promis le 29 novembre. Gbagbo, lui, est dans un autre schéma, il regarde un autre chronogramme. Parce qu`une campagne électorale ne s`exécute pas sur une période de trois à quatre semaines. Dans quelques jours, nous serons en octobre et l`équipe qui doit conduire cette campagne n`est même pas encore connue. Le nom de celui qui doit organiser cette campagne n`est pas encore connu. Si dans le meilleur des cas, ce dernier était enfin désigné au début de ce mois de novembre, il devra prendre une à deux semaines pour organiser les Ddc avant d`établir un programme d`activités et aller sur le terrain. Tout cela manque de cohérence et semble procéder d`une logique que Gbagbo ne veut pas dévoiler pour l`instant. En effet, selon des informations émanant de certains milieux diplomatiques, Gbagbo traîne volontairement les pas pour retarder jusqu`en 2010. Date à laquelle il aura bouclé ses dix ans à la tête de l`Etat de Côte d`Ivoire. Gbagbo manifestera alors son désir de se retirer de la scène politique et prendre sa retraite. Mais qu`est-ce qui peut bien expliquer cette posture, cette volte-face ?
On avance des pressions internes au sein du Fpi et la volonté de Gbagbo de se refaire une image politique en montrant aux Ivoiriens qu`il n`est pas aussi obnubilé par le pouvoir qu`on le pense. Mais la vraie raison de ce recul est à rechercher ailleurs. Gbagbo n`aime pas les défaites, pour lui, l`échec résonne comme une humiliation. Or, il est convaincu que face à des adversaires de la trempe de Bédié et Ouattara, ses chances de remporter les prochaines élections sont aussi minces que celles qu`il a d’entrer à la Maison Blanche par la porte de service ou d`avoir un déjeuner en tête-à-tête avec Obama. Se retirer de la course en 2010 lui parait plus honorable qu`une défaite devant ses "ennemis jurés".
Paul Koudou
On avance des pressions internes au sein du Fpi et la volonté de Gbagbo de se refaire une image politique en montrant aux Ivoiriens qu`il n`est pas aussi obnubilé par le pouvoir qu`on le pense. Mais la vraie raison de ce recul est à rechercher ailleurs. Gbagbo n`aime pas les défaites, pour lui, l`échec résonne comme une humiliation. Or, il est convaincu que face à des adversaires de la trempe de Bédié et Ouattara, ses chances de remporter les prochaines élections sont aussi minces que celles qu`il a d’entrer à la Maison Blanche par la porte de service ou d`avoir un déjeuner en tête-à-tête avec Obama. Se retirer de la course en 2010 lui parait plus honorable qu`une défaite devant ses "ennemis jurés".
Paul Koudou