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Politique Publié le samedi 26 septembre 2009 | L’expression

Contentieux sur la liste électorale provisoire: A Bouaké, les formations politiques ont mis leurs structures en éveil pour attaquer la bataille du contentieux sur la liste électorale. La guerre des nerfs a commencé à Bouaké

« Nous avons mis nos jeunes en rang de bataille pour vérifier chaque nom. Nous allons remonter toutes les incohérences. » Adjoua Hemos, fédérale Fpi de Bouaké-Ahouagnassou, ne ménage aucun effort pour faire aboutir son idée. Depuis le 16 août, elle multiplie les séances d’explication et de sensibilisation.
En face, les autres responsables sont aussi à la manoeuvre pour gagner la « bataille du contentieux ». Ouattara Zoumana, président de la commission technique locale du Rassemblement des républicains (Rdr), met en garde ceux qui, pendant la période des contentieux, se livreront à des dénonciations calomnieuses.
« Que celui qui projette de dénoncer un de nos militants se prépare bien en produisant des preuves de ses accusations car s’il ne convainc pas, nous allons le convaincre avant de le vaincre », prévient-il. A Bouaké, chaque camp (Pdci, Rdr, Fpi, Udpci, Mfa, Pit…) affûte ses armes et attend, avec impatience,
l’affichage de la liste provisoire électorale. Conscient de l’enjeu, les états-majors ne lésinent sur aucun moyen. Appels à la vigilance, séminaires et ateliers de formation des structures de base se multiplient pour négocier le virage. Il s’agit pour les chapelles de ne pas compromettre « la victoire».

Le Fpi sur le pied de guerre

Le Directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo dans le « V » Baoulé a donné le ton. Le 25 juillet, en marge d’un séminaire de la jeunesse du Front populaire ivoirien, tenu au foyer Jeune Viateur de Bouaké, Konan K. Ahoutou, a relevé la nécessité pour le Fpi d’« enfiler, à nouveau,
le manteau de parti de combat pour reprendre le pouvoir à Bouaké, au soir du 29 novembre ». La Vallée du Bandama revêt un enjeu capital aux yeux du parti présidentiel. Pour le Ddc de Gbagbo, le vainqueur des élections à Bouaké, aura une longueur d’avance sur les autres candidats au plan national. « Nous sommes sur le point de livrer un match de football. On considère Bouaké comme le milieu du terrain. Celui qui gagne la bataille du milieu est sûr de remporter le match », analyse M.
Ahoutou qui fonde son espoir sur les jeunes. Venus de Béoumi, Brobo, Botro, Sakassou et des
quatre nouvelles fédérations de Bouaké (Belle ville, Ahougnanssou, Gbékèkro, et Koko), la jeunesse du Fpi est entrée au labo dans les ex-zones assiégées pour «préparer la réélection de Laurent Gbagbo ». Le président de l’Ulptci, Eugène Djué, et le secrétaire national du Fpi, chargé de communication et du marketing politique, Dr Guehoun Augustin, ont invité les jeunes à intensifier leurs actions sur le terrain. Aen croire Adjoua Hemos, les jeunes ont eu pour mission de vérifier chaque nom sur la liste électorale provisoire pour mettre à l’écart d’éventuels requérants indélicats. « La Cei a avancé près de six millions d’enrôlés. Nous ferons en sorte que la liste qui sortira, soit celle des
électeurs ivoiriens qui permettront au président Gbagbo d’être élu au premier tour », a soutenu la fédérale d’Ahougnassou. Le fédéral de Bouaké Koko, N’Da
Kouakou, se veut serein. « Dans toutes les localités, relève-t-il, on a des représentants dans les structures de recours. Si les noms des fraudeurs échappent au croisement des données pour apparaître sur la liste provisoire,
nos représentants vont se mettre automatiquement en branle.»

Le Rdr est sur ses gardes

Chez les supporteurs du président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, la gestion du contentieux sur de la liste électorale provisoire est confiée à la Commission
technique électorale (Cte). Sous l’impulsion de son président Ouattara Zoumana,
elle n’a pas perdu de temps pour se mettre à l’ouvrage. La Cte a pris son bâton de pèlerin pour sillonner le département.
Les commissaires politiques, les Cte, les responsables Rfr et Rjr des sous-préfectures, les secrétaires de section et les présidents de comité de base ont reçu les ‘‘armes’’ pour la gestion du contentieux électoral. Les militants analphabètes seront encadrés par des tuteurs qui seront tenus de déterminer la nature du problème qui pourrait se poser à eux. « Les militants du Rdr doivent se considérer comme des soldats réquisitionnés pour servir le parti », conseille-t-il.
Pour parer à toute éventualité, une cellule chargée des questions juridiques et institutionnelles a été mise sur pied. Elle est dirigée par Touré Yaya. Au
besoin, la cellule pourra traîner devant la justice les auteurs des
calomnies. Outre les tuteurs et la cellule juridique, des Comités de
mobilisation de proximité (Cmp) ont été installés. Ils ont pour tâche de vérifier les noms sur les listings, de relever les omissions, les radiations, les décès, les irrégularités sur les filiations, les erreurs de photos ou de
noms.

Le Pdci observe

Dans le camp du parti doyen, les responsables locaux affichent la sérénité. Comme pour dire qu’il n’y a pas d’urgence. Et qu’on attend de voir la liste, avant de se mettre en branle. Les véritables appels à la mobilisation remontent
au 8 août à la permanence du Pdci où le délégué départemental, Kouamé Kra Joseph, a instruit ses secrétaires généraux de section quant à la conduite. « 226. 040 personnes ont été enrôlées dans le département. A la fin des croisements de fichiers, nos parents doivent aller consulter la liste électorale pour corriger les éventuelles erreurs (inversion ou omission de noms). Vous devez sensibiliser les militants dans ce sens. Il y aura un délai
pour les réclamations. Il ne faut pas traîner pour ne pas perdre de voix », a-t-il ordonné. Kouamé Kra et son équipe projettent de faire appel à des experts pour former les secrétaires généraux de section. « Il s’agira d’instruire les chefs de section sur les aspects techniques, nécessaires
pour mener à bien la gestion du contentieux électoral. Ils seront
également formés sur les techniques de vote », ajoute notre source.

L’Udpci dans la danse

Le parti arc-en ciel n’est pas en marge de cette campagne pour la gestion du contentieux électoral dans la Vallée du Bandama. « La liste électorale provisoire est notre premier cheval de bataille pour l’accession de notre président à la magistrature suprême », confie Jean-Baptiste Hili, secrétaire général de la coordination de l’Udpci dans le « V » Baoulé. Pour éviter de pénaliser le candidat de l’Udpci, Mabri Toikeusse, la coordination
a sillonné ses dix sections pour sensibiliser la base sur l’importance de cette opération.
Les responsables locaux doivent servir de relais dans la circulation de l’information. Une permanence a été installée au sein du bureau régional à cet effet. A en croire Jean-Baptiste Hili, des équipes s’y relayeront en vue de
porter les éventuelles anomalies à la connaissance de la Commission électorale indépendante locale.

Le Mfa à l’écoute de Bondoukou

Selon le secrétaire départemental du Mfa, l’heure est aux réunions périodiques habituelles pour entretenir la flamme militante des partisans d’Anaky Kobena à Bouaké. Fanny Brahima et ses hommes ont le regard et les oreilles tournés vers
Boudoukou où se tient la convention d’investiture du candidat du Mfa à la présidentielle. « C’est au retour de la convention (Ndlr, samedi 26 septembre) que le dispositif pour la gestion du contentieux électoral va se mettre en place », a indiqué Fanny Brahima.


Par Marcel Konan, Correspondant régional
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