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Politique Publié le mardi 29 septembre 2009 | Le Temps

Processus électoral : La Cei prise à son propre piège

Le mois de septembre est fini sans la moindre liste électorale. Pendant ce temps, la Cei fait toujours croire que le 29 novembre est tenable. Mais comment ? La Cei se fera prendre à son piège

Il y a forcément du sable dans l'évolution du processus électoral, que le président de la Commission électorale (Cei), Robert Beugré Mambé, considère comme huilé. Au point d'affirmer, au regard de ce qui est donné de constater, que la Cei est prise à -ce qu'on peut qualifier de- son propre piège. Depuis trois jours, la Cei a communiqué la date de clôture des dépôts de candidature à la présidentielle en Côte d'Ivoire. Une fois que cette date du 16 octobre 2009 est respectée par les candidats, il ne reste plus qu'un mois à la Cei, pour régler tous les problèmes techniques liés à ce processus.

En vue d'aller au premier tour de la présidentielle, fixée au 29 novembre 2009. Or, pour y arriver et permettre "une élection crédible, transparente et démocratique", selon les propres termes de Beugré Mambé, des étapes indispensables et non négociables, au nombre de quatre (4), s'imposent aux techniciens et experts du processus électoral, avant le vote au premier tour. Ce n'est pas le représentant spécial de Ban Ki-Moon, Yung Yi Choi qui dira le contraire. C'est même lui qui les a révélés au public ivoirien en mars 2009, après une séance de travail avec le président de la Cei.

Ainsi, il est à retenir qu'avant le scrutin du 29 novembre prochain, il faut que la liste électorale provisoire soit disponible. Ce qui confirmera la fin effective de l'opération de l'enrôlement. Cette liste est d'autant plus importante, qu'elle constitue inévitablement, le maillon crucial dans la dynamique du processus électoral.


L'impossible délai

Avec cette première liste électorale, l'élection attendue par tous les Ivoiriens sera précédée de quatre étapes incontournables. Il s'agit premièrement, de la publication de la liste électorale définitive ; deuxièmement, de la confection des cartes d'identité et des cartes d'électeurs. Troisièmement, de la distribution des cartes, ainsi que la préparation des 11000 lieux de vote; quatrièmement, de la campagne électorale. De l'avis des experts, chacune de ses étapes prendra quelques semaines. Etant retenu que c'est seulement après satisfaction des 4 étapes mentionnées plus haut que les Ivoiriens iront aux urnes le 29 novembre. Permettons-nous des calculs hors normes, pour voir si, de la date du 16 octobre, au 29 novembre, il est encore possible de tenir dans le délai fixé pour la présidentielle. Plus de dépôts de candidature au lendemain du 16 octobre 2009. A partir de cette date, l'on est à un mois et demi, soit à six (6) semaines, de la présidentielle. Si l'on admet que chacune des étapes va durer deux semaines, il en faut forcément huit. Là encore, rien ne présume que les trois premières étapes -à part la période de la campagne électorale qui est effectivement de deux semaines-, tiendront toutes en un mois, donc en 4 semaines. Parce que c'est à ce niveau qu'interviennent les traitements de données. Le président Mambé lui-même qui l'a expliqué dernièrement.


Les traitements des données, selon Mambé

“… Les traitements informatiques ont commencé et qui vont aller crescendo à un rythme de croisière dans les jours qui suivent, comprennent plusieurs types d'opérations que je voudrais vous énumérer. Sans aller dans les détails parce que c'est vraiment trop technique. Il y aura le rapprochement des données alphanumériques et biométriques. C'est-à-dire, rapprocher les noms, prénoms, les dates et lieux de naissance, tailles, noms des parents etc. ces éléments constituent les données alphanumériques qui seront rapprochés aux données biométriques, à savoir : les photos et les doigts. Voici le premier type de traitement qui sera fait dans les centres de coordination.

Le deuxième type de traitement concerne les statistiques d'enrôlement : quels sont ceux qui ont 18 ans au 31 mars 2009 ? Quels sont ceux qui ont plus de 18 ans ? Quels sont les femmes, les hommes et quels sont les ressortissants étrangers hors Cedeao qui se sont fait enrôler ? Dans chaque centre de coordination, ces éléments vont apparaître.

Troisièmement, on va rechercher des doublons. A ce niveau, on peut utiliser une même pièce pour deux personnes. On va mette en évidence, les deux personnes qui ont utilisé la même pièce. Parce qu'il semble que certains sont partis à l'école avec les extraits d'autres personnes, à l'époque où il y avait quelques réglages à faire. Si les deux se sont présentés avec la même pièce, nous allons détecter cela. Mais on va régler, parce qu'il ne faut pas effrayer les Ivoiriens.
Ensuite, il y aura des personnes qui se seront fait enrôler deux fois. On se fait enrôler à Abidjan et ensuite on s'en va se faire enrôler dans son village, sous le prétexte qu'on veut voter là-bas. Avec les mêmes données alphanumériques et biométriques. Cela va apparaître. Cela aussi, nous allons le régler fraternellement au plan administratif, avec beaucoup de sérénité. Mais on a prévenu de ne pas faire cela.

Nous allons aussi faire ce qu'on appelle le "matching" qui est composé de deux éléments : le "matching" avec les données alphanumériques et le " matching " avec les données biométriques. On prend par exemple, celui qui s'est fait enrôler à Abidjan et on compare son nom, ses prénoms, ceux du père et de la mère, sa photo, son doigt etc, avec ceux de tous ceux qui se sont fait enrôler à Abidjan. On vous compare avec tout le monde. C'est donc le "matching" au niveau alphanumérique et le "matching" au niveau biométrique. C'est ce travail qui va nous permettre de mettre en évidence les données. Ensuite, nous allons faire des rapprochements qu'on appelle en terme technique, les "orphelins". Par exemple, vous pouvez être enrôlé, mais votre formulaire peut passer quelque part. On verra donc que vous vous êtes enrôlés, mais il n'y a pas de formulaire. Pour ça, on va faire des recherches. Ou bien alors, il y a des formulaires qui ont été rendus, mais dont on ne retrouve pas les traces sur la base des données. Ça aussi, on va régler. Je voudrais vous donner ces exemples pour vous annoncer les traitements informatiques qui sont prévus".


Le piège

N'est-ce pour éviter d’être surpris que M. Choi a donné de la voix pour dire qu'il est impossible de tenir dans le délai du 29 novembre ? Apparemment si. L'onusien a toujours espéré être remis en confiance sur le sujet. En proposant à la Cei que " les données soient traitées avant fin août 2009 ". Parce que pour lui, le mois de septembre était un mois décisif. Au cours duquel, toutes les étapes citées plus haut devraient connaître un succès. " Il y a le défi de la logistique et de la liste définitive à relever en septembre, qui est un mois décisif. Où nous allons avoir l'état du progrès de Ouaga 4, avant l'échéance du 29 novembre 2009. Il faut aussi que les données soient traitées avant fin août 2009 ", disait-il. Mais la Cei a vécu le mois de septembre, sans afficher aucune liste. Même la liste provisoire. " Les traitements des données continuent ", à en croire lesresponsables de la Cei. Qui continuent, malgré tout, de croire au 29 novembre 2009. Oubliant que cela se présente à eux comme un piège dans lequel ils seront pris, une fois qu'ils se verront légitimement obligés de décaler cette date, même légèrement.

Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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