Elle avait été annoncée pour lundi 28 septembre dernier. Mais elle n’a pas été effective. La publication de la liste électorale provisoire qui reste la pierre angulaire du processus de sortie de crise, tarde à l’être. Toute chose qui laisse la place au pessimisme quant au respect du chronogramme, notamment de la tenue le 29 novembre prochain de la présidentielle. Mais il convient de lever toute équivoque et de préciser que les structures en charge du processus de sortie de crise font des mains et des pieds pour tenir dans le délai imparti. Selon de bonnes sources, la publication de la liste électorale provisoire se fera faite demain. Mais en réalité, il ne s’agit pas de cela en tant que tel. Demain ne sera pas la date indiquée où les Ivoiriens pourront se rendre dans les centres pour consulter la liste afin de savoir si oui ou non, leurs noms y sont inscrits. Ce dont il sera question par contre demain, c’est la remise à la Commission électorale indépendante (CEI) par l’Institut national de la statistique (INS) de la liste électorale provisoire, en format électronique. En plus simple, la CEI recevra des mains de l ‘INS, une clé USB sur laquelle se trouve les noms et prénoms de tous ceux qui sont inscrits sur la liste en question. Une fois en sa possession, l’équipe de Beugré Mambé la remettra au Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, au Premier ministre Guillaume Soro et aux différents partis politiques. Par la suite, la CEI mettra la liste en ligne. C’est-à-dire sur son site Internet où tout le monde pourra la consulter. A condition d’avoir accès à Internet. Mais la CEI ne s’arrête pas là. Elle sait qu’Internet n’est pas accessible à tous. Pour ce faire, elle rendra public d’autres canaux pouvant permettre aux uns et autres de vérifier si effectivement ils sont inscrits sur la liste. Selon des sources dignes de foi, la consultation se fera soit par centre d’appel soit par sms. Il faudra attendre, selon toujours nos sources, la première quinzaine du mois d’octobre pour voir les noms et prénoms des électeurs affichés publiquement dans les différents centres. Mais là encore, il faut croiser les doigts pour qu’un ‘’grain de sable’’ ne vienne pas ‘’déglinguer’’ tout le système. Car il y a des certitudes qu’il en soit ainsi. Et il y a de fortes chances que ce ‘’grain de sable’’ vienne de la Sagem. L’opérateur privé a posé en effet des conditions devant le Premier ministre lors de l’audience que celui-ci a accordée à ses responsables. Sagem a rappelé à Soro que l’Etat lui doit de l ‘argent. Cette préoccupation, la Sagem l’a été exposée aussi au Facilitateur à l’occasion de son séjour en Côte d’Ivoire. L’argument de Sagem est que, si la liste électorale provisoire est publiée, elle n’aura plus de moyens de pressions pour exiger son dû. Le Premier ministre et le Facilitateur leur ont donné des gages. Mais cela suffit-il? Rien n’est moins sûr. Ce qui l’est par contre, c’est que l’INS n’a pas pu procéder au dédlonnage à l’aide des photos. L’appareil qui était censé le faire a été acheté aux USA. Mais il se trouve qu’il a été fabriqué pour un certain nombre de personnes. Or il se trouve que ce sont 6,5 millions de personnes qui sont en jeu. Donc ce système a été abandonné. Il n’est resté que le dédlonnage ou le contrôle par données alphanumériques, c’est-à-dire par les empreintes digitales. En tout état de cause, la publication de la liste électorale provisoire n’a pas encore fini de livrer tous ses mystères.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET