La critique est aisée et l`art difficile, écrivait le dramaturge français Destouches au 18e siècle ! Vérité surannée, mais tellement actuelle qu`entre l`opposant historique et le Président Laurent Gbagbo, c`est le jour et la nuit. Voici quelques extraits de son livre édité par L`Harmattan en 1983 : " Un seul mot caractérise le bilan de la gestion de notre pays par Houphouët-Boigny : dictature ! Les Institutions républicaines sont vidées de leurs contenus. Il n`existe aucun contre-pouvoir. Cela signifie une gestion débridée, sauvage, sans planification, au jour le jour ; une gestion qui se fait au gré de l`humeur d`un homme… Aujourd`hui, le Président de la Cour Suprême est membre du PDCI. Cet amalgame doit cesser. Il faut séparer les responsabilités politiques et judiciaires… La démocratie, c`est la naissance d`une vie légale… La Côte d`Ivoire a une constitution. Elle n`est pas très bonne. Mais elle a au moins le mérité d`exister. Or, cette constitution qui a été écrite et adoptée par le PDCI n`est même pas respectée par lui…L`aspiration au changement est profonde. Il nous faut jeter les bases d`un vaste mouvement pour prendre en compte cette aspiration légitime de notre peuple… Faire entrer notre pays dans la république et notre peuple dans la démocratie ; bâtir l`avenir sur le droit et non sur l`arbitraire ; tels sont nos objectifs. Ils sont simples. Ils sont clairs…Ce vaste mouvement démocratique doit être un défi au PDCI… "
Le mardi 1er septembre dernier, celui qui s`installait dans ses nouveaux bureaux au Plateau comme Président du Conseil Constitutionnel, sous le régime du Président Gbagbo et avec une carte de visite politiquement surchargée, c`est Paul Yao N`Dré : baron du Front Populaire Ivoirien (FPI), Député FPI (Parti au pouvoir), Ministre FPI de l`Intérieur, Président FPI du Conseil Général de Divo, Directeur FPI de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA) !
Celui qui vient de le nommer à la tête de cette Institution-clé de la République, c`est le Président Laurent Gbagbo lui-même, hier grand défenseur des valeurs républicaines et démocratiques et surtout grand pourfendeur de cet amalgame entre le politique et le judiciaire ! Ce qu`il a déclaré pour justicier ce choix est plus condamnable que l`amalgame lui-même : " Yao N`Dré est un ami. Je l`ai toujours appelé Pablo. Le Conseil Constitutionnel a été créé par De Gaule. Tous les Chefs d`Etat ont nommé leur ami ou leur partisan. Il y en a un même qui a nommé son beau… Yao N`Dré est mon ami et je le répète pour ceux qui ne le savent pas ! "
Incapable de répondre à l`attente de son peuple, c`est plutôt à de telles sorties de route auxquelles le Président Gbagbo nous habitue chaque jour, ce qui en rajoute aux affres des conditions calamiteuses dans lesquelles il a obtenu son permis de conduire la destinée de la Côte d`Ivoire ! Tous les rendez-vous importants de l`histoire de la Côte d`Ivoire ont été ratés, par la faute de Laurent Gbagbo :
-en Octobre 1990, en prenant unilatéralement la décision d`entrer en compétition avec Félix Houphouët-Boigny pour répondre à des préoccupations politiques égocentriques, Laurent Gbagbo venait de griller cette chance inouïe de construire, avec les opposants de l`époque, ce solide contre-pouvoir dont il avait pourtant tant rêvé !
-en Octobre 2000, l`opportunité s`est offerte à lui de démontrer qu`il était le Président légaliste que le Peuple Ivoirien attendait. Mais, au lieu de porter devant le Conseil Constitutionnel ce contentieux électoral qui l`opposa au Général Guéi, Laurent Gbagbo s`est plutôt autoproclamé Président de la République de Côte d`Ivoire, avant d`orchestrer une insurrection militaro civile pour chasser du pouvoir le Chef de l`Etat qui venait d`organiser l`élection présidentielle !
-en 2001, en crachant sur les résolutions du Forum pour la Réconciliation Nationale, Laurent Gbagbo venait de faire perdre à la Côte d`Ivoire cette occasion inespérée de réconcilier l`ensemble de ses fils après trois années de brouille : " Le Forum n`est ni une Assemblée bis, ni un Gouvernement bis ! "
-à partir du 25 octobre 2009, Laurent Gbagbo va boucler son deuxième mandat à la tête de la Côte d`Ivoire, sans avoir organisé d`élection et ceci, en violation flagrante de la Nouvelle Constitution à l`élaboration de laquelle ses partisans et lui-même ont été largement impliqués !
-le 29 novembre 2009, Laurent Gbagbo aura la lourde charge de régler définitivement ce problème de succession du Président Félix Houphouët-Boigny en organisant des élections suffisamment transparentes et crédibles pour situer le poids réel de chacun des prétendants. Mais, pour avoir nommé son ami intime à la tête d`une Institution de la République aussi capitale que le Conseil Constitutionnel, sans avoir été capable de dissiper la suspicion légitime qui pèse sur celui-ci quant à sa neutralité, son impartialité et son équité, Laurent Gbagbo vient de décevoir à nouveau son peuple !
Le rôle du Conseil Constitutionnel est d`autant plus grand qu`il est chargé, entre autres, de :
-statuer sur l`éligibilité des candidats aux élections présidentielle et législative ;
-statuer également sur les contestations relatives à l`élection du Président de la République et des Députés ;
-proclamer les résultats définitifs des élections présidentielles.
L`article 98 de la Constitution Ivoirienne stipule même que ses décisions sont susceptibles d`aucun recours et qu`elles s`imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique et morale.
C`est John F. Kennedy qui faisait remarquer à juste titre qu`on peut tromper tout le Peuple une partie du temps, qu`on peut tromper une partie du Peuple tout le temps, mais qu`on ne peut pas tromper tout le Peuple tout le temps ! Même les Français qui ont accueilli Laurent Gbagbo, qui l`ont formé, qui lui ont même trouvé une femme blanche, afin de l`utiliser contre le Président Félix Houphouët-Boigny n`y croient plus : " Cet homme n`est pas digne de confiance ! "
Pour sortir finalement la Côte d`Ivoire d`une si longue période de crise, Paul Yao N`Dré est aujourd`hui seul face à l`histoire de ce pays. Il est condamné à traduire dans les actes les mérites de ce Professeur agrégé de droit passé Président du Conseil Constitutionnel. Le Peuple ivoirien dans son entièreté retient son souffle pour voir comment il ira traiter le dossier de son ami Le Président, candidat déclaré du FPI depuis Août dernier, que le RPP de Laurent Dona Fologo exhorte à quitter le starting-block pour aller déposer sa candidature.
Laurent Gbagbo vient de griller ses deux mandats et l`article 35 de la Nouvelle Constitution n`en autorise pas un troisième ! N`étant pas non plus signataire des Accords de Marcoussis, comme il se plaît lui-même à le dire, Laurent Gbagbo n`est pas exempté des conditions d`éligibilité prescrites dans la Constitution : " Il y a les candidats de Marcoussis et il y a nous, les autres candidats ! "
Faut-il le rappeler, le camp présidentiel a toujours reproché à AFFI N`Guessan d`avoir apposé sa signature sur lesdits Accords, ce qui lui valut la gifle magistrale de la Première Dame à sa descente d`avion à l`aéroport de Port-Bouët en Janvier 2003 !
Comme l`on voit, celui qui faciliterait la tâche de Paul Yao N`Dré, s`il ne déposait pas sa candidature, c`est bien Laurent Gbagbo, son ami, et non Bédié ! C`est un candidat inéligible, au regard de l`article 35 de la Nouvelle Constitution.
Le Peuple de la diaspora, dont Laurent Gbagbo est le parrain, enseigne que le mauvais chemin débouche toujours au domicile de celui qui le trace ! Sarko le Gaulois, excellent technicien de surface que l`Etat d`Eburnie vient de recruter en remplacement de Papa Roméo, dira autrement pour rendre la même réalité : " Quand on crache en l`air, il faut s`attendre à recevoir les postillons dans le visage ! " En effet, ayant reproché à Félix Houphouët-Boigny de s`être éternisé au pouvoir, Laurent Gbagbo a pesé de tout son poids dans l`élaboration de cette Nouvelle Constitution de la deuxième République pour limiter le nombre de mandats présidentiels à deux !
Arthur GUIAGNINI
Le mardi 1er septembre dernier, celui qui s`installait dans ses nouveaux bureaux au Plateau comme Président du Conseil Constitutionnel, sous le régime du Président Gbagbo et avec une carte de visite politiquement surchargée, c`est Paul Yao N`Dré : baron du Front Populaire Ivoirien (FPI), Député FPI (Parti au pouvoir), Ministre FPI de l`Intérieur, Président FPI du Conseil Général de Divo, Directeur FPI de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA) !
Celui qui vient de le nommer à la tête de cette Institution-clé de la République, c`est le Président Laurent Gbagbo lui-même, hier grand défenseur des valeurs républicaines et démocratiques et surtout grand pourfendeur de cet amalgame entre le politique et le judiciaire ! Ce qu`il a déclaré pour justicier ce choix est plus condamnable que l`amalgame lui-même : " Yao N`Dré est un ami. Je l`ai toujours appelé Pablo. Le Conseil Constitutionnel a été créé par De Gaule. Tous les Chefs d`Etat ont nommé leur ami ou leur partisan. Il y en a un même qui a nommé son beau… Yao N`Dré est mon ami et je le répète pour ceux qui ne le savent pas ! "
Incapable de répondre à l`attente de son peuple, c`est plutôt à de telles sorties de route auxquelles le Président Gbagbo nous habitue chaque jour, ce qui en rajoute aux affres des conditions calamiteuses dans lesquelles il a obtenu son permis de conduire la destinée de la Côte d`Ivoire ! Tous les rendez-vous importants de l`histoire de la Côte d`Ivoire ont été ratés, par la faute de Laurent Gbagbo :
-en Octobre 1990, en prenant unilatéralement la décision d`entrer en compétition avec Félix Houphouët-Boigny pour répondre à des préoccupations politiques égocentriques, Laurent Gbagbo venait de griller cette chance inouïe de construire, avec les opposants de l`époque, ce solide contre-pouvoir dont il avait pourtant tant rêvé !
-en Octobre 2000, l`opportunité s`est offerte à lui de démontrer qu`il était le Président légaliste que le Peuple Ivoirien attendait. Mais, au lieu de porter devant le Conseil Constitutionnel ce contentieux électoral qui l`opposa au Général Guéi, Laurent Gbagbo s`est plutôt autoproclamé Président de la République de Côte d`Ivoire, avant d`orchestrer une insurrection militaro civile pour chasser du pouvoir le Chef de l`Etat qui venait d`organiser l`élection présidentielle !
-en 2001, en crachant sur les résolutions du Forum pour la Réconciliation Nationale, Laurent Gbagbo venait de faire perdre à la Côte d`Ivoire cette occasion inespérée de réconcilier l`ensemble de ses fils après trois années de brouille : " Le Forum n`est ni une Assemblée bis, ni un Gouvernement bis ! "
-à partir du 25 octobre 2009, Laurent Gbagbo va boucler son deuxième mandat à la tête de la Côte d`Ivoire, sans avoir organisé d`élection et ceci, en violation flagrante de la Nouvelle Constitution à l`élaboration de laquelle ses partisans et lui-même ont été largement impliqués !
-le 29 novembre 2009, Laurent Gbagbo aura la lourde charge de régler définitivement ce problème de succession du Président Félix Houphouët-Boigny en organisant des élections suffisamment transparentes et crédibles pour situer le poids réel de chacun des prétendants. Mais, pour avoir nommé son ami intime à la tête d`une Institution de la République aussi capitale que le Conseil Constitutionnel, sans avoir été capable de dissiper la suspicion légitime qui pèse sur celui-ci quant à sa neutralité, son impartialité et son équité, Laurent Gbagbo vient de décevoir à nouveau son peuple !
Le rôle du Conseil Constitutionnel est d`autant plus grand qu`il est chargé, entre autres, de :
-statuer sur l`éligibilité des candidats aux élections présidentielle et législative ;
-statuer également sur les contestations relatives à l`élection du Président de la République et des Députés ;
-proclamer les résultats définitifs des élections présidentielles.
L`article 98 de la Constitution Ivoirienne stipule même que ses décisions sont susceptibles d`aucun recours et qu`elles s`imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique et morale.
C`est John F. Kennedy qui faisait remarquer à juste titre qu`on peut tromper tout le Peuple une partie du temps, qu`on peut tromper une partie du Peuple tout le temps, mais qu`on ne peut pas tromper tout le Peuple tout le temps ! Même les Français qui ont accueilli Laurent Gbagbo, qui l`ont formé, qui lui ont même trouvé une femme blanche, afin de l`utiliser contre le Président Félix Houphouët-Boigny n`y croient plus : " Cet homme n`est pas digne de confiance ! "
Pour sortir finalement la Côte d`Ivoire d`une si longue période de crise, Paul Yao N`Dré est aujourd`hui seul face à l`histoire de ce pays. Il est condamné à traduire dans les actes les mérites de ce Professeur agrégé de droit passé Président du Conseil Constitutionnel. Le Peuple ivoirien dans son entièreté retient son souffle pour voir comment il ira traiter le dossier de son ami Le Président, candidat déclaré du FPI depuis Août dernier, que le RPP de Laurent Dona Fologo exhorte à quitter le starting-block pour aller déposer sa candidature.
Laurent Gbagbo vient de griller ses deux mandats et l`article 35 de la Nouvelle Constitution n`en autorise pas un troisième ! N`étant pas non plus signataire des Accords de Marcoussis, comme il se plaît lui-même à le dire, Laurent Gbagbo n`est pas exempté des conditions d`éligibilité prescrites dans la Constitution : " Il y a les candidats de Marcoussis et il y a nous, les autres candidats ! "
Faut-il le rappeler, le camp présidentiel a toujours reproché à AFFI N`Guessan d`avoir apposé sa signature sur lesdits Accords, ce qui lui valut la gifle magistrale de la Première Dame à sa descente d`avion à l`aéroport de Port-Bouët en Janvier 2003 !
Comme l`on voit, celui qui faciliterait la tâche de Paul Yao N`Dré, s`il ne déposait pas sa candidature, c`est bien Laurent Gbagbo, son ami, et non Bédié ! C`est un candidat inéligible, au regard de l`article 35 de la Nouvelle Constitution.
Le Peuple de la diaspora, dont Laurent Gbagbo est le parrain, enseigne que le mauvais chemin débouche toujours au domicile de celui qui le trace ! Sarko le Gaulois, excellent technicien de surface que l`Etat d`Eburnie vient de recruter en remplacement de Papa Roméo, dira autrement pour rendre la même réalité : " Quand on crache en l`air, il faut s`attendre à recevoir les postillons dans le visage ! " En effet, ayant reproché à Félix Houphouët-Boigny de s`être éternisé au pouvoir, Laurent Gbagbo a pesé de tout son poids dans l`élaboration de cette Nouvelle Constitution de la deuxième République pour limiter le nombre de mandats présidentiels à deux !
Arthur GUIAGNINI