Quand le chef de l’Etat invite son Premier ministre, la CEI et les opérateurs techniques à une réunion d’urgence sur la suite à donner aux problèmes soulevés par la liste électorale provisoire, il s’agit essentiellement de réfléchir sur la question des 2.752.181 personnes enrôlées mais dont les noms et prénoms ne se retrouvent sur aucun fichier historique. Selon les informations en notre possession, la tendance serait à demander aux opérateurs techniques de chercher un autre fichier historique avec lequel un autre croisement pourrait se faire avec les suspects. Tout cela pour donner une chance réelle à la paix qui se construit sous nos yeux. Car avant de les inviter à venir se justifier devant la loi, il faut épuiser toutes les voies qui mènent au croisement. Si, avec ce dernier croisement que beaucoup souhaitent voir se faire, ils sont toujours introuvables, on pourrait alors décider soit de les écarter soit de les soumettre à l’étape de croisement avec la justice. Et c’est ici que se posera un autre problème plus complexe pour eux. Car si, comme tout porte à le croire, ils sont des fraudeurs et qu’ils s’abstiennent de venir devant la justice, celle-ci pourra toujours les poursuivre puisqu’elle dispose aujourd’hui de toutes les informations et de tous les éléments indispensables pour formuler son accusation. Il s’agit des empreintes digitales (les dix doigts) des pétitionnaires et de leurs photos laissées sur place lors de l’enrôlement. Si les pétitionnaires prennent leur courage à deux mains pour se rendre devant les tribunaux et qu’ils n’arrivent pas à prouver leur appartenance à la nationalité ivoirienne, ils iront en taule pour y passer au moins cinq ans.
Le problème de ces 2.752.181 individus est un véritable casse-tête pour tout le monde : les gouvernants, les techniciens et les suspects eux-mêmes. On attend cependant de savoir ce que vont décider les autorités compétentes qui auront sans doute le souci de ne pas marginaliser les 70% de jeunes (entre 18 et 26 ans) qui peuplent ce corps spécial de la liste électorale.
Abdoulaye Villard Sanogo
Le problème de ces 2.752.181 individus est un véritable casse-tête pour tout le monde : les gouvernants, les techniciens et les suspects eux-mêmes. On attend cependant de savoir ce que vont décider les autorités compétentes qui auront sans doute le souci de ne pas marginaliser les 70% de jeunes (entre 18 et 26 ans) qui peuplent ce corps spécial de la liste électorale.
Abdoulaye Villard Sanogo