Le Premier ministre, Guillaume Soro, a présenté, hier, la liste électorale provisoire, aux responsables des partis politiques, au cours d’une rencontre à la salle des pas perdus du palais présidentiel. Satisfecit des acteurs politiques ivoiriens décerné à la Commission électorale indépendante (CEI) et aux structures techniques impliquées dans la confection du listing électoral. C’est ce qui ressort de la rencontre entre le Premier ministre et les dirigeants des partis politiques, hier, à la salle des pas perdus du Palais présidentiel. “Le RHDP vous exprime, à vous et à toutes les structures techniques impliquées dans le travail qui vient d’être fait, toute notre admiration. Vous avez avec les structures que vous avez sous vos ordres, fait un travail rigoureux, transparent. Vous avez les remerciements du RHDP”, a déclaré Alassane Salif N’Diaye, porte-parole du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), à la suite des exposés du président de la CEI et du directeur général de l’INS, sur les résultats partiels de l’enrôlement. Ce point de vue a été soutenu par tous les dirigeants politiques qui ont pris la parole. Ainsi Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), a salué ce “succès”, malgré toutes les difficultés. “Ce n’était pas évident. Et le résultat qui vient de nous être présenté est un résultat qui mérite d’être salué, lorsque nous savons toutes les difficultés qui ont émaillé le processus au début : les problèmes de financement, les problèmes de ressources humaines. Nous devons nous réjouir d’avoir atteint cette étape du processus électoral”, dira-t-il. Le Parti ivoirien des travailleurs (PIT), l’Union démocratique et citoyenne (UDCY), pour ne citer que ces plus connus, ont abondé dans le même sens. Aucun responsable de parti politique n’a mis en cause la qualité des résultats provisoires présentés par la CEI et les structures techniques. Satisfaits du travail, les dirigeants des partis politiques ont demandé à la CEI et ses partenaires de poursuivre sur cette lancée, jusqu’à la tenue d’élections justes et transparentes, le 29 novembre. Pour la phase des réclamations, le président du FPI a demandé à Robert Beugré Mambé de faire preuve de sérénité et de responsabilité. “De notre point de vue, le processus en cours est d’abord technique. Il s’agit d’identifier les Ivoiriens par rapport aux lois et documents. Pour y parvenir, une procédure réglementaire existe. Nous, au FPI, souhaitons que ces structures fassent leur travail, sans état d’âme, sans sentimentalisme et sans émotions”, a-t-il proposé. Sur les 2 millions 750 mille personnes qui ne figurent sur aucune liste, Pascal Affi N’Guessan a proposé que le travail de recherche supplémentaire se fasse sans complaisance, de sorte qu’au finish “si après cette deuxième phase du traitement informatique, on trouve que ces personnes sont des Ivoiriens qui méritent de figurer sur la liste, on les verse dans la liste, et si on ne trouve aucune personne comme Ivoirien, on ne fait passer personne”. Le patron du FPI a souhaité que cette deuxième phase, se fasse rapidement pour que l’on aborde, la phase administrative, qui s’annonce plus ardue. “Il faut que le fichier qui va sortir soit un fichier fiable. Nous avons un impératif de temps, mais aussi, un impératif de fiabilité. C’est avec un fichier incontestable que nous irons à des élections incontestables”, a indiqué le président du FPI. Affi N’Guessan a souhaité que la CNSI joue un rôle de plus en plus important. Le RHDP et le PIT ont interpellé le Premier ministre et la CEI sur la nécessité de respecter la date du 29 novembre. “La date qui trotte dans les esprits est celle des élections, c’est-à-dire le 29 novembre... Je pense qu’il y va de la crédibilité de tous et cela va rassurer les populations et la communauté internationale”, a relevé Alassane Salif N’Diaye. Le porte-parole du RHDP a interpellé la presse sur sa responsabilité dans cette période cruciale. “Avant la publication de la liste provisoire, le RHDP en appelle à la presse, aux médias : le moment serait mal choisi pour les interprétations, les commentaires qui troubleront les esprits. Les médias ont à partir de maintenant un devoir extrêmement important, une mission délicate qu’ils devraient honorer”, a-t-il dit. Autres griefs soulevés par les responsables politiques, la sécurisation des biens et des personnes ; la sécurisation du financement des élections ; la date d’affichage de la liste électorale provisoire. “Nous ne transigerons pas sur la qualité de la liste’’ Le Premier ministre a rassuré les acteurs politiques sur la bonne avancée du processus électoral. Guillaume Soro a expliqué que le tout n’est pas d’organiser des élections, mais “des élections apaisées qui ouvrent de véritables perspectives pour la réconciliation”. Le chef du gouvernement a indiqué que rien ne sera fait qui va contre la crédibilité des élections. “Sur la qualité de la liste électorale, nous ne transigerons pas. Nous ne mettrons aucun Ivoirien de côté, qui a droit d’être sur la liste électorale. Ni la constitution, aucun texte n’autorise le président de la CEI, a fortiori le Premier ministre ou le président de la République à mettre quelqu’un de côté. Mais en même temps, notre intégrité interdit qu’il y ait des fraudeurs sur la liste”, a souligné le chef du gouvernement. Respect strict du 29 novembre Robert Beugré Mambé, président de la CEI, a une fois encore soutenu que les élections se tiendront comme prévu, le 29 novembre prochain. “Nous militons au respect strict du 29 novembre”, a-t-il affirmé. Pour la date d’affichage de la liste électorale provisoire, il a entretenu le suspense en avançant que ce sera pour très bientôt. Le président de la CEI a fait savoir que les Ivoiriens auront quatre possibilités pour vérifier leur inscription sur la liste électorale. Ils pourront le faire sur internet, à travers des SMS (avec le numéro du récépissé),à travers le Call center (un numéro vert) et l’affichage physique. Dans son exposé, le directeur général de l’Institut national de la statistique a expliqué que la liste provisoire comporte moins d’électeurs comparativement aux listes pour les élections précédentes parce que, pour cette fois-ci, les décédés ont été extirpés. Cela pourrait s’expliquer également par le fait que pour le présent enrôlement, l’on exigeait la présence physique des pétitionnaires. Sur les 2 millions 752 mille personnes qui ne figurent pas sur les fichiers historiques, il a dit que cela pourrait s’expliquer par la fraude mais aussi par le “changement de variables” chez certaines personnes. Ainsi, il a annoncé qu’un travail de recherche supplémentaire sera fait pour tenter de récupérer quelques personnes. Entre autres techniques, les ascendances qui vont s’étendre à toutes les personnes de tous âges et la recherche d’autres fichiers. César Ebrokié
Politique Publié le jeudi 8 octobre 2009 | Notre Voie