Elections présidentielles : Les préoccupations des religieux

Le Premier ministre a rencontré hier dans l'après-midi les chefs religieux et les chefs traditionnels. Soro Guillaume tenait à féliciter les guides pour leur contribution à l'avancée de la sortie de crise depuis les audiences foraines jusqu'à la constitution de la liste provisoire. Le locataire de la primature et le président de la Commission électorale indépendante (Cei) ont surtout informé les chefs religieux et traditionnels sur les caractéristiques de la liste électorale provisoire et l'élection du 29 novembre. Au cours des échanges les interlocuteurs du PM ont évoqué trois préoccupations majeures. L'imam Koné Daouda, président du Conseil de l'imamat, s'est inquiété du sort de plus d'un millier d'Ivoiriens que la date du 29 novembre trouvera en Arabie Saoudite pour le pèlerinage. « Quelles sont les dispositions prises pour que nos frères et sœurs qui sont là-bas puissent voter ? », s'est-il soucié. Le président de la Cei a plutôt laissé ses auditeurs sur leur faim: « Il y aura une discussion avec le Premier ministre sur la question ». La deuxième préoccupation est venue du représentant des chefs traditionnels, Nana Dodo. Qui a voulu rentrer chez lui avec en tête la date de publication de la liste électorale provisoire. Beugré Mambé a été prudent sur la question : « Vous savez, à chaque fois qu'on donne une date et qu'il y a deux jours de décalage, il y a problème. Ça ne va pas tarder. La publication des listes sur fichier électronique est déjà faite». Au nom des chrétiens, Mgr Jean-Pierre Koutouan, archevêque d'Abidjan a posé la troisième question sur la liste électorale: « Il reste 2,7 millions de personnes dont la situation n'est pas claire et on nous dit que les élections auront lieu le 29 novembre. Sera-t-il possible de donner une liste définitive avant cette date pour aller aux élections ? ». Le président de la Cei rassure que tout est mis en place à leur niveau pour finir avant le 29 novembre, date des élections présidentielles. Trois listes seront affichées : la liste des personnes reconnues ivoiriennes, celle des personnes retrouvées sur les listes des étrangers et enfin la liste de ceux qui ne sont pas dans les fichiers. Il demande néanmoins aux chefs religieux et aux chefs traditionnels de les aider à calmer les esprits. Mambé insiste que tous ceux qui auront des problèmes avec leurs noms pourront chercher à comprendre plutôt que de troubler le climat. Car, dit-il, la Côte d'Ivoire est dans une phase de paix. Guillaume Soro s'est appesanti sur la qualité de la liste. « Une liste bâclée nous rattrapera », a-t-il prévenu. Avant de préciser que, de même qu'il n'accepte pas qu'un Ivoirien soit mis de côté, il refuse d'accepter les fraudeurs sur la liste. Mais, pour réussir tout ceci, il a besoin du soutien des chefs religieux et des chefs traditionnels.

Raphaël Tanoh