Après la remise au chef de l’Etat du coffret contenant la liste électorale provisoire issue du croisement, le Secrétaire national chargé des élections au FPI prend la parole. Martin Sokouri Bohui donne la position de son parti sur les 2,7 millions de personnes n’ayant pas été retrouvées sur les fichiers historiques.
Notre Voie : Il nous revient que Sagem s’apprête à publier une seule liste. Quelle est votre opinion ?
Martin Sokouri Bohui : Ce que vous me dites est extrêmement dangereux. Comment peut-on mettre sur une même liste, les admis et les recalés à un examen ? Ce n’est pas possible. Sagem que nous félicitons pour le travail déjà accompli ne doit être la source de nouveaux troubles. Pour le FPI, si un nouveau logiciel requiert quelque temps pour qu’on ait des listes séparées, il faut attendre. Parce que la transparence des élections se joue là. Le FPI n’acceptera jamais une liste sur laquelle il y a tout le monde.
Notre Voie : Le Premier ministre a remis mardi la liste électorale provisoire au Président de la République après l’avoir reçue du président de la CEI. Quels sentiments sur cet événement ?
Martin Sokouri Bohui : Nous sommes très heureux qu’enfin on voit le bout du tunnel. Ce n’était pas évident. Depuis 9 mois que l’enrôlement a eu lieu, nous voyons enfin la liste électorale provisoire. Je voudrais au nom du FPI féliciter le président de la CEI et les deux opérateurs techniques qui ont travaillé d’arrache-pied pour réaliser l’opération. Nous sommes heureux parce qu’avec cette liste provisoire, nous voyons que les élections sont très proches et qu’elles vont enfin se faire. Or si les élections ont lieu, nous FPI, sommes sûrs de les gagner au premier tour pour reprendre notre gouvernement. C’est cela qui nous réjouit.
N.V : Mais il se trouve que le croisement des données de l’enrôlement avec les fichiers historiques a révélé plus de 2,7 millions de personnes qu’on ne retrouve nulle part. La question que tout le monde se pose, c’est qu’est-ce qu’on fait d’eux ? Quelle est la position du FPI ?
M.S.B. : Avant de répondre à votre question de façon précise, je voudrais faire remarquer que c’était prévisible qu’il y ait un nombre élevé de personnes flottantes. Parce que d’une part, les 11 fichiers historiques utilisés ne sont pas exhaustifs pour déterminer la qualité d’ivoirien. D’autre part, la pièce utilisée, acte de naissance ou jugement supplétif n’indique pas la nationalité du pétitionnaire. De sorte que beaucoup de personnes ne pouvant pas avoir la qualité d’électeurs se sont enrôlées. Soit par propre volonté, soit par la volonté de certains partis politiques, notamment le RDR. Et ce parti y a mis les moyens pour créer les conditions de la fraude. Souvenez-vous de ce directeur d’école militant du RDR à N’Douci qui fabriquait des jugements supplétifs. Il a été pris la main dans le sac. Il détenait 28 cachets indiquant certaines sous-préfectures du pays. Il a été arrêté, jugé et condamné à 2 ans d’emprisonnement ferme. On se souvient également que ce même parti avait même dit aux non ayants droit à qui il demandait de se faire enrôler et qu’au moment venu, il réglerait leur problème de vote par la voie politique et qu’on exclurait personne. C’est pour ça que Ouattara, depuis que le croisement a commencé dit dans ses tournées qu’on n’exclura personne. Mais il est évident que cela ne marchera pas. Parce que nous au FPI, nous sommes pour la transparence et la légalité. Donc il faut trouver un mécanisme pour permettre aux Ivoiriens qui se trouveraient sur cette liste litigieuse de rejoindre la liste provisoire. Et sur ce point, nous sommes d’accord avec la CEI qui demande aux opérateurs techniques d’élargir la base des fichiers historiques pour extraire les Ivoiriens qui sont sur cette liste flottante. Si Nous insistons qu’il ne faut mettre que des Ivoiriens sur la liste électorale définitive, c’est parce que ceux-ci bénéficieront de la carte nationale d’identité. Or personne ne doit frauder par ce biais sur la nationalité. C’est le lieu de dire qu’au moment du contentieux, tous ceux qui doivent produire des pièces justificatives de leur droit d’existence sur la liste électorale soient mis sévèrement en garde.
N.V. : Qu’est-ce à dire ? M.S.B. : Nous demandons qu’avant la procédure, il faut faire une conférence de presse pour indiquer clairement que ceux qui viendront avec des fausses pièces pour tromper la justice seront arrêtés et jetés en prison sans aucune autre forme de procès. En tout état de cause, le FPI n’acceptera jamais de mettre sans tri les personnes qui ne figurent sur aucun fichier. Je voudrais faire remarquer qu’il y a des gens qui, à l’opposé de la position du RDR demandent que, compte tenu de ce que les élections sont proches, il faut carrément mettre de côté tous les 2,7 personnes pour aller aux élections. Il y a donc deux positions extrêmes. D’un côté, celle du RDR qui veut qu’on les inscrive tous, et de l’autre, ceux qui veulent qu’on les élimine tous. Le FPI prend donc le juste milieu en adhérant à la position de la CEI qui veut qu’on élargisse les données des fichiers historiques pour voir si on n’a pas omis des Ivoiriens. Le FPI demande à tous les partis politiques de s’aligner sur la position consensuelle susceptible d’apporter la paix. Parce que dire qu’on ne doit exclure personne, c’est soutenir les fraudeurs. Et tous ceux qui le disent sont justement ceux qui ont fait enrôler des gens qui n’ont pas le droit de figurer sur la liste électorale. Je souhaite qu’ils abandonnent cette position. Car, après avoir envoyé la guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens, il faut qu’ils entrent au moins une fois dans la légalité pour que les Ivoiriens les prennent au sérieux au moins un jour. Dire en revanche qu’il faut les élimer tous, c’est frustrer tous les Ivoiriens qui pourraient se trouver sur cette liste litigieuse. Des gens qui se sont pourtant battus en parcourant quelques fois plusieurs kilomètres pour se faire enrôler. N’oubliez pas que les positions extrémistes conduisent souvent à des situations de conflits meurtriers. Et la Côte d’Ivoire qui sort d’une guerre injustifiée n’a pas besoin d’un autre conflit meurtrier.
N.V. : Justement, sur ce point, Ouattara dit ,au cours de ses tournées que personne ne sera exclue de la liste électorale. M.S.B. : Je viens de dire que certains partis politiques soutiennent les fraudeurs et j’ai nommément cité le RDR. Or celui qui dirige le RDR c’est Ouattara. C’est donc de lui que je parlais. Et pourtant cet homme, après tout ce qui s’est passé et se passe devrait maintenant montrer qu’il peut changer. Lui qui traîne toutes les tares devrait être humble. Mais c’est lui qui est arrogant et suffisant. D’abord, il est le seul Ivoirien qui n’est pas de souche et qui n’a pas de décret de naturalisation. D’ailleurs à cause de ses origines douteuses, Ouattara est rejeté par plus de la moitié des Ivoiriens. Ensuite c’est lui qui a envoyé la guerre non pas parce que le régime en place gérait mal le pays mais juste parce qu’il voulait être candidat à l’élection présidentielle. Mais s’il n’est pas candidat, ça fait quoi ? Il devrait donc être habité par la sagesse et l’humilité. Mais c’est dommage que c’est lui qui s’adonne à la surenchère. C’est regrettable. Il doit savoir qu’à vouloir trop tirer sur la corde elle finit par se casser. Ouattara sait que nous savons qu’il a fait enrôler beaucoup de fraudeurs et que nous n’allons jamais l’accepter. Malgré cela, il dit qu’il faut faire voter tout le monde. Le combat du FPI c’est la transparence des élections. Il n’acceptera jamais les fraudeurs du RDR qui sont un électorat captif. Ouattara ne peut pas avoir fait la guerre et prétendre triompher aux élections par la fraude. Cela n’est pas possible. Hier, aujourd’hui et demain.
N.V. : Ouattara dit aussi : “votez-moi si vous voulez la paix.” Qu’est-ce que cela vous inspire ?
M.S.B. : Je pense que ce sont des propos de campagne et Ouattara n’est pas au sérieux quand il dit ça.
N.V. : Mais c’est le même Ouattara qui avait dit qu’il mélangerait le pays et il l’a fait. Il dit d’ailleurs qu’il fait ce qu’il dit
M.S.B. : Il fait quoi ? Les coups d’Etat, la guerre, la rébellion ? Si un homme est fier de faire des choses aussi abominables au 21ème siècle, il n’est pas digne de confiance et ne peut donc pas gouverner un pays. Parce qu’un tel homme entre toujours dans l’histoire par la petite porte. De toutes les façons, il ne nous surprendra plus. Car en tout état de cause, il sera proprement battu aux élections et il le sait très bien. Les Ivoiriens ne sont pas prêts à donner leur pays à celui qui leur a envoyé la guerre, qui a défiguré leur pays. Et il ne fera pas une deuxième guerre car là aussi, ceux qu’il a trompés hier ne sont plus prêts à le suivre. C’est le même Ouattara qui dit qu’il faut abréger la misère des Ivoiriens. Or c’est bien la guerre qu’il a envoyée qui a coupé le pays en deux, qui est la cause de cette misère. Ici aussi, nous disons que ce sont des propos de campagne. Sinon il sait que cette guerre a détruit de nombreuses vies humaines dont celles d’éminentes personnalités. Cette guerre a aussi détruit en un jour tant de biens acquis pendant de longues années de dures labeurs par des familles. C’est la même chose quand il dit que les Refondateurs n’ont pas construit d’école. Encore des propos de campagne qui ne peuvent être pris au sérieux. Mais au fait, voulait-il qu’on construise alors qu’il a envoyé la guerre ? A-t-il compté le nombre d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux et d’édifices d’Etat que cette guerre a détruit. Aujourd’hui le célèbre Lycée des jeunes filles de Bouaké n’existe plus. L’Université de Bouaké a été transféré à Abidjan. Tout ça à cause de la guerre de Ouattara. C’est dire que, tout ce qu’il dit concernant le bien-être des Ivoiriens ne sont que des propos de campagne. On ne peut pas aimer une population et lui envoyer la guerre. Dans cette campagne, Ouattara peut dire qu’il peut aller sur la lune mais aucun Ivoirien ne le prendra au sérieux parce qu’il fait tant de mal à ce pays qu’il prétend aimer. On ne peut pas défigurer un pays et vouloir le gouverner. Ce n’est pas possible. La seule personne qui est passée de capitales en capitales pour résoudre cette crise provoquée par Ouattara et par son génie politique a inventé le dialogue direct qui a abouti à l’Accord politique de Ouagadougou,lequel accord nous apporte la paix aujourd’hui, c’est bien Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens savent donc que la seule personne capable de les sortir de la misère dans laquelle Ouattara les a plongés avec sa guerre c’est bien le Président Gbagbo. C’est le seul qui peut amener le pays à une Nation démocratique, indépendante et prospère.
Interview réalisée par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Notre Voie : Il nous revient que Sagem s’apprête à publier une seule liste. Quelle est votre opinion ?
Martin Sokouri Bohui : Ce que vous me dites est extrêmement dangereux. Comment peut-on mettre sur une même liste, les admis et les recalés à un examen ? Ce n’est pas possible. Sagem que nous félicitons pour le travail déjà accompli ne doit être la source de nouveaux troubles. Pour le FPI, si un nouveau logiciel requiert quelque temps pour qu’on ait des listes séparées, il faut attendre. Parce que la transparence des élections se joue là. Le FPI n’acceptera jamais une liste sur laquelle il y a tout le monde.
Notre Voie : Le Premier ministre a remis mardi la liste électorale provisoire au Président de la République après l’avoir reçue du président de la CEI. Quels sentiments sur cet événement ?
Martin Sokouri Bohui : Nous sommes très heureux qu’enfin on voit le bout du tunnel. Ce n’était pas évident. Depuis 9 mois que l’enrôlement a eu lieu, nous voyons enfin la liste électorale provisoire. Je voudrais au nom du FPI féliciter le président de la CEI et les deux opérateurs techniques qui ont travaillé d’arrache-pied pour réaliser l’opération. Nous sommes heureux parce qu’avec cette liste provisoire, nous voyons que les élections sont très proches et qu’elles vont enfin se faire. Or si les élections ont lieu, nous FPI, sommes sûrs de les gagner au premier tour pour reprendre notre gouvernement. C’est cela qui nous réjouit.
N.V : Mais il se trouve que le croisement des données de l’enrôlement avec les fichiers historiques a révélé plus de 2,7 millions de personnes qu’on ne retrouve nulle part. La question que tout le monde se pose, c’est qu’est-ce qu’on fait d’eux ? Quelle est la position du FPI ?
M.S.B. : Avant de répondre à votre question de façon précise, je voudrais faire remarquer que c’était prévisible qu’il y ait un nombre élevé de personnes flottantes. Parce que d’une part, les 11 fichiers historiques utilisés ne sont pas exhaustifs pour déterminer la qualité d’ivoirien. D’autre part, la pièce utilisée, acte de naissance ou jugement supplétif n’indique pas la nationalité du pétitionnaire. De sorte que beaucoup de personnes ne pouvant pas avoir la qualité d’électeurs se sont enrôlées. Soit par propre volonté, soit par la volonté de certains partis politiques, notamment le RDR. Et ce parti y a mis les moyens pour créer les conditions de la fraude. Souvenez-vous de ce directeur d’école militant du RDR à N’Douci qui fabriquait des jugements supplétifs. Il a été pris la main dans le sac. Il détenait 28 cachets indiquant certaines sous-préfectures du pays. Il a été arrêté, jugé et condamné à 2 ans d’emprisonnement ferme. On se souvient également que ce même parti avait même dit aux non ayants droit à qui il demandait de se faire enrôler et qu’au moment venu, il réglerait leur problème de vote par la voie politique et qu’on exclurait personne. C’est pour ça que Ouattara, depuis que le croisement a commencé dit dans ses tournées qu’on n’exclura personne. Mais il est évident que cela ne marchera pas. Parce que nous au FPI, nous sommes pour la transparence et la légalité. Donc il faut trouver un mécanisme pour permettre aux Ivoiriens qui se trouveraient sur cette liste litigieuse de rejoindre la liste provisoire. Et sur ce point, nous sommes d’accord avec la CEI qui demande aux opérateurs techniques d’élargir la base des fichiers historiques pour extraire les Ivoiriens qui sont sur cette liste flottante. Si Nous insistons qu’il ne faut mettre que des Ivoiriens sur la liste électorale définitive, c’est parce que ceux-ci bénéficieront de la carte nationale d’identité. Or personne ne doit frauder par ce biais sur la nationalité. C’est le lieu de dire qu’au moment du contentieux, tous ceux qui doivent produire des pièces justificatives de leur droit d’existence sur la liste électorale soient mis sévèrement en garde.
N.V. : Qu’est-ce à dire ? M.S.B. : Nous demandons qu’avant la procédure, il faut faire une conférence de presse pour indiquer clairement que ceux qui viendront avec des fausses pièces pour tromper la justice seront arrêtés et jetés en prison sans aucune autre forme de procès. En tout état de cause, le FPI n’acceptera jamais de mettre sans tri les personnes qui ne figurent sur aucun fichier. Je voudrais faire remarquer qu’il y a des gens qui, à l’opposé de la position du RDR demandent que, compte tenu de ce que les élections sont proches, il faut carrément mettre de côté tous les 2,7 personnes pour aller aux élections. Il y a donc deux positions extrêmes. D’un côté, celle du RDR qui veut qu’on les inscrive tous, et de l’autre, ceux qui veulent qu’on les élimine tous. Le FPI prend donc le juste milieu en adhérant à la position de la CEI qui veut qu’on élargisse les données des fichiers historiques pour voir si on n’a pas omis des Ivoiriens. Le FPI demande à tous les partis politiques de s’aligner sur la position consensuelle susceptible d’apporter la paix. Parce que dire qu’on ne doit exclure personne, c’est soutenir les fraudeurs. Et tous ceux qui le disent sont justement ceux qui ont fait enrôler des gens qui n’ont pas le droit de figurer sur la liste électorale. Je souhaite qu’ils abandonnent cette position. Car, après avoir envoyé la guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens, il faut qu’ils entrent au moins une fois dans la légalité pour que les Ivoiriens les prennent au sérieux au moins un jour. Dire en revanche qu’il faut les élimer tous, c’est frustrer tous les Ivoiriens qui pourraient se trouver sur cette liste litigieuse. Des gens qui se sont pourtant battus en parcourant quelques fois plusieurs kilomètres pour se faire enrôler. N’oubliez pas que les positions extrémistes conduisent souvent à des situations de conflits meurtriers. Et la Côte d’Ivoire qui sort d’une guerre injustifiée n’a pas besoin d’un autre conflit meurtrier.
N.V. : Justement, sur ce point, Ouattara dit ,au cours de ses tournées que personne ne sera exclue de la liste électorale. M.S.B. : Je viens de dire que certains partis politiques soutiennent les fraudeurs et j’ai nommément cité le RDR. Or celui qui dirige le RDR c’est Ouattara. C’est donc de lui que je parlais. Et pourtant cet homme, après tout ce qui s’est passé et se passe devrait maintenant montrer qu’il peut changer. Lui qui traîne toutes les tares devrait être humble. Mais c’est lui qui est arrogant et suffisant. D’abord, il est le seul Ivoirien qui n’est pas de souche et qui n’a pas de décret de naturalisation. D’ailleurs à cause de ses origines douteuses, Ouattara est rejeté par plus de la moitié des Ivoiriens. Ensuite c’est lui qui a envoyé la guerre non pas parce que le régime en place gérait mal le pays mais juste parce qu’il voulait être candidat à l’élection présidentielle. Mais s’il n’est pas candidat, ça fait quoi ? Il devrait donc être habité par la sagesse et l’humilité. Mais c’est dommage que c’est lui qui s’adonne à la surenchère. C’est regrettable. Il doit savoir qu’à vouloir trop tirer sur la corde elle finit par se casser. Ouattara sait que nous savons qu’il a fait enrôler beaucoup de fraudeurs et que nous n’allons jamais l’accepter. Malgré cela, il dit qu’il faut faire voter tout le monde. Le combat du FPI c’est la transparence des élections. Il n’acceptera jamais les fraudeurs du RDR qui sont un électorat captif. Ouattara ne peut pas avoir fait la guerre et prétendre triompher aux élections par la fraude. Cela n’est pas possible. Hier, aujourd’hui et demain.
N.V. : Ouattara dit aussi : “votez-moi si vous voulez la paix.” Qu’est-ce que cela vous inspire ?
M.S.B. : Je pense que ce sont des propos de campagne et Ouattara n’est pas au sérieux quand il dit ça.
N.V. : Mais c’est le même Ouattara qui avait dit qu’il mélangerait le pays et il l’a fait. Il dit d’ailleurs qu’il fait ce qu’il dit
M.S.B. : Il fait quoi ? Les coups d’Etat, la guerre, la rébellion ? Si un homme est fier de faire des choses aussi abominables au 21ème siècle, il n’est pas digne de confiance et ne peut donc pas gouverner un pays. Parce qu’un tel homme entre toujours dans l’histoire par la petite porte. De toutes les façons, il ne nous surprendra plus. Car en tout état de cause, il sera proprement battu aux élections et il le sait très bien. Les Ivoiriens ne sont pas prêts à donner leur pays à celui qui leur a envoyé la guerre, qui a défiguré leur pays. Et il ne fera pas une deuxième guerre car là aussi, ceux qu’il a trompés hier ne sont plus prêts à le suivre. C’est le même Ouattara qui dit qu’il faut abréger la misère des Ivoiriens. Or c’est bien la guerre qu’il a envoyée qui a coupé le pays en deux, qui est la cause de cette misère. Ici aussi, nous disons que ce sont des propos de campagne. Sinon il sait que cette guerre a détruit de nombreuses vies humaines dont celles d’éminentes personnalités. Cette guerre a aussi détruit en un jour tant de biens acquis pendant de longues années de dures labeurs par des familles. C’est la même chose quand il dit que les Refondateurs n’ont pas construit d’école. Encore des propos de campagne qui ne peuvent être pris au sérieux. Mais au fait, voulait-il qu’on construise alors qu’il a envoyé la guerre ? A-t-il compté le nombre d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux et d’édifices d’Etat que cette guerre a détruit. Aujourd’hui le célèbre Lycée des jeunes filles de Bouaké n’existe plus. L’Université de Bouaké a été transféré à Abidjan. Tout ça à cause de la guerre de Ouattara. C’est dire que, tout ce qu’il dit concernant le bien-être des Ivoiriens ne sont que des propos de campagne. On ne peut pas aimer une population et lui envoyer la guerre. Dans cette campagne, Ouattara peut dire qu’il peut aller sur la lune mais aucun Ivoirien ne le prendra au sérieux parce qu’il fait tant de mal à ce pays qu’il prétend aimer. On ne peut pas défigurer un pays et vouloir le gouverner. Ce n’est pas possible. La seule personne qui est passée de capitales en capitales pour résoudre cette crise provoquée par Ouattara et par son génie politique a inventé le dialogue direct qui a abouti à l’Accord politique de Ouagadougou,lequel accord nous apporte la paix aujourd’hui, c’est bien Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens savent donc que la seule personne capable de les sortir de la misère dans laquelle Ouattara les a plongés avec sa guerre c’est bien le Président Gbagbo. C’est le seul qui peut amener le pays à une Nation démocratique, indépendante et prospère.
Interview réalisée par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr