“Tel que nous avons travaillé, il serait inconcevable que nous ne puissions pas avoir des élections. Notre préoccupation, à partir du moment où nous tenons à notre crédibilité, c`est de faire en sorte que la date de l`élection présidentielle soit tenue. " Ces propos, le Premier ministre Guillaume Soro les a tenus, mercredi dernier, face aux représentants des partis et groupements politiques au palais présidentiel. Et il ne croyait pas si bien dire ! Car, que de chemin parcouru pour arriver aujourd`hui à la publication de la liste électorale certes provisoire pour l`heure. Même si pressés d`aller aux élections, parce qu`assaillis par les difficultés d`ordre existentiel, les Ivoiriens ont, dans leur grande majorité, tiré à boulets rouges quelquefois sur la Cei, principal organisateur des élections en Côte d`Ivoire. A froid, on fait l`analyse que du travail a été fait et bien fait. Qui aurait cru que les tâches principales à accomplir pour avoir des élections propres, transparentes seraient effectives ? Ceux qui, à l`entame des audiences foraines, pouvaient parier que cette opération allait connaître son terme se comptaient bien évidemment du bout des doigts. On se souvient encore des heurts dans certaines localités du pays ayant occasionné malheureusement des pertes en vie humaine. Malgré tout, l`opération a été menée jusqu`à son terme. De même que la reconstitution des registres d`état civil détruits ou perdus. On a décrié la lenteur de cette opération, décrié la lourdeur du processus. Mais avec satisfaction, là aussi, il a été noté au finish que les citoyens se trouvant dans ce cas ont pu avoir leur extrait d`acte de naissance et ont pu se faire identifier et enroler. Cette autre phase importante du processus électoral qu`est l`identification et l`enrôlement électoral a été couronnée de succès en dépit de nombreux reports qu`elle a enregistrés. Prévue pour durer au départ 45 jours, elle s`est déroulée sur neuf mois avec quatre reports successifs. Un peu plus de six millions et demi de personnes ont été recensées et c`est le résultat du travail fait qui a été rendu public mardi dernier. Ainsi donc, on envisage avec beaucoup de sérénité maintenant la tenue du scrutin présidentiel. Parce qu`à la vérité, plus aucun obstacle majeur ne jalonne le chemin de l`élection présidentielle. Les tâches principales pour avoir des élections ont été franchies, rien ne peut expliquer aujourd`hui la tenue de cette élection présidentielle. C`est vrai que la liste provisoire n`a pas encore été affichée même si ses caractéristiques ont été dévoilées, donc le temps du contentieux n`est pas ouvert. Mais il est important de savoir que le temps imparti, contrairement à l`opinion de certains individus qui se complaisent dans la souffrance des Ivoiriens, est largement suffisant pour régler et l`affichage des listes, le contentieux, la fabrique et la distribution des cartes d`identité et des cartes d`électeur. Au besoin comme le Premier ministre et le président de la Cei l`ont signifié, on pourrait arriver à une contraction du temps des autres tâches à accomplir. C`est-à-dire que le temps de la campagne pourrait être réduit, celui du contentieux également. Le tout, bien entendu, est que les Ivoiriens soient aux urnes cette année au bout du compte. Il est bon que par la voie des urnes, la classe dirigeante soit renouvelée. Si le processus tel que mené va jusqu`à son terme, le prochain président a l`assurance qu`il bénéficiera du soutien de tous les Ivoiriens sans exception. Et dans l`unité, tous les fils de ce pays pourront envisager avec sérénité la reconstruction de la Côte d`Ivoire. Aller à ces élections sonne donc comme un impératif pour tous les Ivoiriens.
Paul Koffi
Paul Koffi
