Comme un sorcier connu dans le village pour ses actions occultes qui veut se donner une nouvelle virginité, le conseil constitutionnel de Paul Yao N’Dré n’a pas de répits. Rencontre avec le premier ministre, la commission électorale indépendante, les forces de défense et de sécurité, les religieux…déclarations de bonne intention et appel aux ivoiriens à croire en l’indépendance de ce juge du contentieux électoral. Jamais dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, une institution du domaine judiciaire n’aura au tant fait d’effort pour attirer le regard sur lui. Yao N’Dré c’est sûr veut rassurer les ivoiriens. Lui le directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo nommé par celui-ci à la tête du Conseil constitutionnel devient l’arbitre d’une compétition avec son bienfaiteur dans l’arène. De façon normale, les yeux sont suspicieux en se dirigeant vers l’homme qui tient le sifflet. Yao N’Dré le sait, et il essaie par sa course folle vers ses concitoyens et ses appels multiples à soutenir son institution de sortir de cette position inconfortable. Retrouver un apriori favorable ne sera guère possible cependant pour l’institution qu’il dirige. Laurent Gbagbo lui-même a fermé la porte à cette possibilité lorsqu’ila voulu coup court aux critiques. « J’ai nommé mon ami au conseil constitutionnel et après ? Tout le monde nomme ses amis » a-t-il lancé à la face de ceux qui lui reprochaient le choix de son directeur de campagne à Divo à la tête du conseil constitutionnel. Une ligne de défense qui a davantage fragilisé la position de Yao N’Dré et accru la méfiance des ivoiriens à l’égard de son institution. Aujourd’hui cette institution sera son propre avocat. Les rencontres et les professions de foi, c’est bon. Mais les ivoiriens attendent des jugements libres pour redonner du crédit à N’Dré.
D. Al Seni
D. Al Seni