Le président de la République, candidat désormais officiel à sa propre succession cherche à transcender les limites du parti qui l'a porté au pouvoir en 2000.
C'est Simone Ehivet Gbagbo qui a eu l'honneur d'annoncer la candidature de son mari. Une annonce pleine de symboles. Elle a eu lieu à Abobo et Anyama, loin du clinquant d'Abidjan. Devant des populations anonymes, qui ont apporté leur caution dans un langage qui sied aux populations peu instruites. En somme, une déclaration de candidature de simple, de proximité pour un homme qui a les moyens de s'offrir une vraie fête à l'américaine. Fait notable, les couleurs du Front populaire ivoirien (Fpi) étaient peu visibles lors de cette déclaration. Même si Mme Gbagbo occupe de hautes fonctions au sein de ce parti. (Voir réaction de Dr Guehoun).
Les habitudes politiques laissaient croire en une réponse officielle de Laurent Gbagbo au Fpi.
Lors d'une convention extraordinaire à Yamoussoukro le 30 août 2008, ce parti avait choisi le chef de l'Etat comme son candidat à l'élection présidentielle du 30 novembre 2008. Une convention d'investiture était même souhaitée par une partie du parti.
En choisissant l'annonce familiale-Une délégation a été envoyée à l'Ouest pour le même objectif-, Gbagbo cherche visiblement à jouer sur plusieurs tableaux. D'un, il n'apparaît plus comme le candidat d'un camp. Cette volonté d'élargir sa base l'avait déjà poussé à recruter, notamment au Nord. L'on se rappelle que cette partie du pays a mal digéré le ton des tournées de Simone qui avaient un arrière-goût de provocation. Depuis, l'aile réputée dure du camp présidentiel n'occupe plus les avant-postes. Une tournée dans le Bafing a même été annulée. La camarade Simone étant encore très présente au CNRD, d'autres chevaux moins marqués sont lancés dans la course. Car, le camarade Gbagbo a aujourd'hui plus besoin d'électeurs que de militants. Il n'oublie sans doute pas qu'en 2000, alors qu'il avait obtenu 59,36% des suffrages à la présidentielle, son parti n'en avait récolté que 41,47% soit à peine 11% de l'électorat. En chiffres bruts cela donne 1 065 000 voix contre 650 000 soit une perte de 40%. L'autre avantage à ne pas être sous l'emprise d'un parti, c'est que le Fpi a marqué son premier mandat. La refondation annoncée par le parti à la rose a vite virée en « Refondation », selon le mot du président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. L'opinion retient l'image de ces nouveaux riches qui roulent carrosse, et les excès en tout genre. Le chef de l'Etat avait commencé le nettoyage des écuries d'Augias. Des têtes tombèrent au Palais pour donner une image plus respectable à l'entourage immédiat. Puis, il s'attaqua à la filière café cacao, où la mauvaise gouvernance était devenue la règle depuis 2000. Jetant en prison des barons du parti qui l'a porté au pouvoir. Le candidat a-t-il eu le sentiment d'aller trop vite dans sa volonté de changement ? Toujours est-il que la lutte contre la mauvaise gouvernance semble marquer le pas depuis des semaines. Comment le Fpi réagit-il à toutes ces manœuvres de son ancien président ? Ce parti, faut-il le rappeler, n'a pas toujours accepté facilement les greffes. L'arrivée massive de soutiens non issus du sérail provoque assurément quelques grincements de dents. Un reflexe de protection en somme. Mais qui ne devrait pas peser lourd face à l'enjeu qui est de garder le pouvoir d'Etat. Après, sans doute, viendra-t-il le temps des retrouvailles entre camarades. Si le candidat Gbagbo met éventuellement fin à sa volonté de s'offrir une nouvelle virginité politique après son élection.
Selon Dr Guehoun Augustin, Secrétaire national du Fpi chargé de la Communication et du marketing politique, le fait que Simone Gbagbo annonce la candidature de son époux n'a rien de particulier.
Simone Ehivet Gbagbo est vice-présidente du Fpi. Elle est secrétaire générale du CNRD, vice-présidente du groupe parlementaire Fpi. Pour lui, ce débat ne devrait même pas avoir lieu. « Savez-vous qu'un directeur de campagne a déjà été choisi ? », interroge-t-il. Histoire de bien montrer que le parti a un plan d'activité élaboré qui n'est pas sur la place publique. « Retenez bien que l'annonce de la candidature de Laurent Gbagbo est un indice déterminant de la tenue de l'élection cette année, je dis bien cette année », a-t-il assuré.
Kesy B. Jacob
C'est Simone Ehivet Gbagbo qui a eu l'honneur d'annoncer la candidature de son mari. Une annonce pleine de symboles. Elle a eu lieu à Abobo et Anyama, loin du clinquant d'Abidjan. Devant des populations anonymes, qui ont apporté leur caution dans un langage qui sied aux populations peu instruites. En somme, une déclaration de candidature de simple, de proximité pour un homme qui a les moyens de s'offrir une vraie fête à l'américaine. Fait notable, les couleurs du Front populaire ivoirien (Fpi) étaient peu visibles lors de cette déclaration. Même si Mme Gbagbo occupe de hautes fonctions au sein de ce parti. (Voir réaction de Dr Guehoun).
Les habitudes politiques laissaient croire en une réponse officielle de Laurent Gbagbo au Fpi.
Lors d'une convention extraordinaire à Yamoussoukro le 30 août 2008, ce parti avait choisi le chef de l'Etat comme son candidat à l'élection présidentielle du 30 novembre 2008. Une convention d'investiture était même souhaitée par une partie du parti.
En choisissant l'annonce familiale-Une délégation a été envoyée à l'Ouest pour le même objectif-, Gbagbo cherche visiblement à jouer sur plusieurs tableaux. D'un, il n'apparaît plus comme le candidat d'un camp. Cette volonté d'élargir sa base l'avait déjà poussé à recruter, notamment au Nord. L'on se rappelle que cette partie du pays a mal digéré le ton des tournées de Simone qui avaient un arrière-goût de provocation. Depuis, l'aile réputée dure du camp présidentiel n'occupe plus les avant-postes. Une tournée dans le Bafing a même été annulée. La camarade Simone étant encore très présente au CNRD, d'autres chevaux moins marqués sont lancés dans la course. Car, le camarade Gbagbo a aujourd'hui plus besoin d'électeurs que de militants. Il n'oublie sans doute pas qu'en 2000, alors qu'il avait obtenu 59,36% des suffrages à la présidentielle, son parti n'en avait récolté que 41,47% soit à peine 11% de l'électorat. En chiffres bruts cela donne 1 065 000 voix contre 650 000 soit une perte de 40%. L'autre avantage à ne pas être sous l'emprise d'un parti, c'est que le Fpi a marqué son premier mandat. La refondation annoncée par le parti à la rose a vite virée en « Refondation », selon le mot du président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. L'opinion retient l'image de ces nouveaux riches qui roulent carrosse, et les excès en tout genre. Le chef de l'Etat avait commencé le nettoyage des écuries d'Augias. Des têtes tombèrent au Palais pour donner une image plus respectable à l'entourage immédiat. Puis, il s'attaqua à la filière café cacao, où la mauvaise gouvernance était devenue la règle depuis 2000. Jetant en prison des barons du parti qui l'a porté au pouvoir. Le candidat a-t-il eu le sentiment d'aller trop vite dans sa volonté de changement ? Toujours est-il que la lutte contre la mauvaise gouvernance semble marquer le pas depuis des semaines. Comment le Fpi réagit-il à toutes ces manœuvres de son ancien président ? Ce parti, faut-il le rappeler, n'a pas toujours accepté facilement les greffes. L'arrivée massive de soutiens non issus du sérail provoque assurément quelques grincements de dents. Un reflexe de protection en somme. Mais qui ne devrait pas peser lourd face à l'enjeu qui est de garder le pouvoir d'Etat. Après, sans doute, viendra-t-il le temps des retrouvailles entre camarades. Si le candidat Gbagbo met éventuellement fin à sa volonté de s'offrir une nouvelle virginité politique après son élection.
Selon Dr Guehoun Augustin, Secrétaire national du Fpi chargé de la Communication et du marketing politique, le fait que Simone Gbagbo annonce la candidature de son époux n'a rien de particulier.
Simone Ehivet Gbagbo est vice-présidente du Fpi. Elle est secrétaire générale du CNRD, vice-présidente du groupe parlementaire Fpi. Pour lui, ce débat ne devrait même pas avoir lieu. « Savez-vous qu'un directeur de campagne a déjà été choisi ? », interroge-t-il. Histoire de bien montrer que le parti a un plan d'activité élaboré qui n'est pas sur la place publique. « Retenez bien que l'annonce de la candidature de Laurent Gbagbo est un indice déterminant de la tenue de l'élection cette année, je dis bien cette année », a-t-il assuré.
Kesy B. Jacob