Depuis le mardi 6 octobre 2009, la CEI, par l`intermédiaire du Premier Ministre Soro Guillaume, a remis officiellement le coffret numérique contenant la liste électorale au Chef de l`Etat Laurent Gbagbo. Et depuis cette date, les atermoiements, les commentaires de tous genres ainsi que les spéculations les plus saugrenues circulent autour de cette liste.
Des propos officiels, il ressort que sur un total de 6 384 816 de personnes enrôlées, 2 752 181 personnes ne figurent dans aucun fichier primaire ou historique pour utiliser le vocabulaire en vogue. En même temps, on s`empresse de nous rassurer que cela ne signifie pas qu`il s`agit de fraudeurs.
Ainsi, des rencontres sont organisées par le Premier Ministre avec les représentants de toutes les composantes de la nation ivoirienne : partis politiques, syndicats, sociétés civiles, religieux, etc. Aucun Ivoirien sérieux ne peut effectivement affirmer qu`un nombre aussi important d`inscrits ont tenté d`abuser la CEI quand on sait que cette dernière avait prévenu qu`elle disposait de tous les moyens pour débusquer et traquer toutes tentatives de fraudes. Il faut donc mettre tous les moyens en œuvre pour expliquer et trouver les solutions appropriées à ce qui apparaît comme anormal dans le processus d`identification des électeurs. Et le plus tôt serait mieux.
Il convient toutefois de s`interroger sur la démarche actuelle de la CEI et d`attirer son attention sur la propension du camp présidentiel à se saisir à chaque étape cruciale du processus électoral où le chef d`Etat doit jouer sa partition pour dresser de nouveaux obstacles à l`organisation de l`élection présidentielle à la date fixée.
Il a toujours été proclamé que l`organisation des élections relève de la compétence exclusive de la CEI. Certes, il est évident que la CEI peut et doit solliciter le concours d`autres structures pour mener à bien ses tâches. Mais elle doit toujours avoir présente à l`esprit une position de non vulnérabilité.
Que le coffret numérique soit remis par courtoisie au chef de l`Etat pour information ne paraît souffrir a priori aucune difficulté. Mais quand on connaît l`aversion de ce dernier pour la tenue de l`élection présidentielle, on peut se demander si ce n`est pas lui offrir l`aubaine avant terme d`un enième report de cette consultation tant attendue par les Ivoiriens? D`ailleurs, il suffit pour s`en convaincre de se référer à sa déclaration lors de cette cérémonie de remise pour deviner la manœuvre qui se dessine à l`horizon en vue du retardement de l`élection présidentielle. Et ce n`est pas sa candidature annoncée par son épouse, à coup de publicité tapageuse sur la première chaîne de la télévision nationale aux frais du contribuable ivoirien, qui y changera quelque chose.
Aussi plutôt que d`instituer un débat surréaliste sur le cas de ceux dont on ne trouve pas trace dans les fichiers historiques ne serait-il pas mieux indiqué de publier sans délai la liste électorale tout en recherchant les solutions à ces cas ? Il n`y a aucune contradiction à procéder de la sorte, les deux opérations pouvant être conduites conjointement.
Chacun doit comprendre que dans le contexte actuel, cette liste n`est pas uniquement une affaire électorale. Elle est aussi une affaire individuelle car nombreux sont les Ivoiriens qui ne disposent pas d`une carte d`identité nationale et qui sont désireux de l`obtenir grâce à l`enrôlement. Il importe donc de publier cette liste pour que ceux pour qui il n`y a aucun problème le sachent et que les cas litigieux fassent l`objet de réclamation par les concernés. Il ne sert à rien donc de se livrer à des spéculations oiseuses en refusant d`aller à l`essentiel : l`affichage de la liste électorale provisoire. Tous les discours officiels qui nous sont servis jusque-là évitent cette question centrale.
Avec tout le temps consommé dans ces débats fictifs, nous nous acheminons allègrement vers un autre report de l`élection présidentielle prévue pour le 29 novembre 2009.
Voilà pourquoi ICP veut prendre à témoin tous les Ivoiriens et la communauté internationale sur les conséquences dommageables pour la Côte d`Ivoire d`un enième report de l`élection présidentielle. Notre pays et ses populations ont trop souffert des effets de cette crise pour qu`on se paie encore le luxe de différer des décisions que rien fondamentalement n`empêchent de prendre. Le gouvernement doit mettre à la disposition de la CEI tous les moyens nécessaires pour que le processus se poursuive en vue du respect de la date du 29 novembre 2009. Il y va de l`avenir de la Côte d`Ivoire et des Ivoiriens.
Par Konan Jacques (pour le bureau d`Ic)
Des propos officiels, il ressort que sur un total de 6 384 816 de personnes enrôlées, 2 752 181 personnes ne figurent dans aucun fichier primaire ou historique pour utiliser le vocabulaire en vogue. En même temps, on s`empresse de nous rassurer que cela ne signifie pas qu`il s`agit de fraudeurs.
Ainsi, des rencontres sont organisées par le Premier Ministre avec les représentants de toutes les composantes de la nation ivoirienne : partis politiques, syndicats, sociétés civiles, religieux, etc. Aucun Ivoirien sérieux ne peut effectivement affirmer qu`un nombre aussi important d`inscrits ont tenté d`abuser la CEI quand on sait que cette dernière avait prévenu qu`elle disposait de tous les moyens pour débusquer et traquer toutes tentatives de fraudes. Il faut donc mettre tous les moyens en œuvre pour expliquer et trouver les solutions appropriées à ce qui apparaît comme anormal dans le processus d`identification des électeurs. Et le plus tôt serait mieux.
Il convient toutefois de s`interroger sur la démarche actuelle de la CEI et d`attirer son attention sur la propension du camp présidentiel à se saisir à chaque étape cruciale du processus électoral où le chef d`Etat doit jouer sa partition pour dresser de nouveaux obstacles à l`organisation de l`élection présidentielle à la date fixée.
Il a toujours été proclamé que l`organisation des élections relève de la compétence exclusive de la CEI. Certes, il est évident que la CEI peut et doit solliciter le concours d`autres structures pour mener à bien ses tâches. Mais elle doit toujours avoir présente à l`esprit une position de non vulnérabilité.
Que le coffret numérique soit remis par courtoisie au chef de l`Etat pour information ne paraît souffrir a priori aucune difficulté. Mais quand on connaît l`aversion de ce dernier pour la tenue de l`élection présidentielle, on peut se demander si ce n`est pas lui offrir l`aubaine avant terme d`un enième report de cette consultation tant attendue par les Ivoiriens? D`ailleurs, il suffit pour s`en convaincre de se référer à sa déclaration lors de cette cérémonie de remise pour deviner la manœuvre qui se dessine à l`horizon en vue du retardement de l`élection présidentielle. Et ce n`est pas sa candidature annoncée par son épouse, à coup de publicité tapageuse sur la première chaîne de la télévision nationale aux frais du contribuable ivoirien, qui y changera quelque chose.
Aussi plutôt que d`instituer un débat surréaliste sur le cas de ceux dont on ne trouve pas trace dans les fichiers historiques ne serait-il pas mieux indiqué de publier sans délai la liste électorale tout en recherchant les solutions à ces cas ? Il n`y a aucune contradiction à procéder de la sorte, les deux opérations pouvant être conduites conjointement.
Chacun doit comprendre que dans le contexte actuel, cette liste n`est pas uniquement une affaire électorale. Elle est aussi une affaire individuelle car nombreux sont les Ivoiriens qui ne disposent pas d`une carte d`identité nationale et qui sont désireux de l`obtenir grâce à l`enrôlement. Il importe donc de publier cette liste pour que ceux pour qui il n`y a aucun problème le sachent et que les cas litigieux fassent l`objet de réclamation par les concernés. Il ne sert à rien donc de se livrer à des spéculations oiseuses en refusant d`aller à l`essentiel : l`affichage de la liste électorale provisoire. Tous les discours officiels qui nous sont servis jusque-là évitent cette question centrale.
Avec tout le temps consommé dans ces débats fictifs, nous nous acheminons allègrement vers un autre report de l`élection présidentielle prévue pour le 29 novembre 2009.
Voilà pourquoi ICP veut prendre à témoin tous les Ivoiriens et la communauté internationale sur les conséquences dommageables pour la Côte d`Ivoire d`un enième report de l`élection présidentielle. Notre pays et ses populations ont trop souffert des effets de cette crise pour qu`on se paie encore le luxe de différer des décisions que rien fondamentalement n`empêchent de prendre. Le gouvernement doit mettre à la disposition de la CEI tous les moyens nécessaires pour que le processus se poursuive en vue du respect de la date du 29 novembre 2009. Il y va de l`avenir de la Côte d`Ivoire et des Ivoiriens.
Par Konan Jacques (pour le bureau d`Ic)