A travers leurs différentes réactions sur la situation des 2,7 millions d`inscrits non repérés sur les fichiers historiques, les chapelles politiques se contredisent sur le sort à réserver à ces personnes.
La question devient récurrente. A qui profiterait une élection présidentielle au forceps le 29 novembre au cas où tous les cas à problème de la liste électorale ne seraient pas réglés ? Ceux qui pointent immédiatement le doigt vers le camp présidentiel ne manquent pas d`arguments. Ils en veulent pour preuve la précipitation avec laquelle le parti au pouvoir a tranché sur la situation des 2.752.181 inscrits dont les traces n`ont été retrouvées nulle part sur la liste électorale de 2000 et sur les 11 fichiers historiques de probation de nationalité. Face au Premier ministre le mercredi 7 octobre, le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N`guessan, avait carrément demandé au président de la Commission électorale indépendante (Cei) de faire preuve de «responsabilité» en étant «sans état d`âme» face à ceux que ses tentatives de récupérations ne pourront pas sauver. Pour le Fpi, il faut publier deux listes distinctes en commençant par celle des 56,10% d`inscrits (2,6 millions croisés avec succès sur la liste de 2000 et 904,8 mille avalisés par les fichiers historiques) qui ne posent pas problème. Ainsi, une fois le contentieux achevé sur ceux-ci, l`on pourrait aller aux élections le 29 novembre. Le faisant, poursuivent les tenants de cette thèse, l`on aura ainsi tenu l’élection présidentielle sur la base de la liste de 2000. Chose que le Fpi avait réclamé depuis le début du processus. Laurent Gbagbo ayant été élu face à Robert Guéi en 2000 grâce à cette liste, il est clair, pensent nos interlocuteurs que le candidat du camp présidentiel partira favoris dans ces conditions.
Si, rétorquent d`autres observateurs, ce calcul fonde effectivement la propension du Fpi à demander la mise à l`écarter des «2,7 millions de suspects» (la presse proche de ce parti les désigne ainsi), alors il faut craindre qu`Affi et ses hommes ne soient dans une «méprise grave».
Car, rappellent nos sources, la victoire arrachée à Guéi en 2000 l`a été dans un contexte où les deux poids lourds de l`opposition (le Rdr et le Pdci) ont été mis à l`écart. «En octobre 2000, une foule de militants de ces deux formations ont donné leurs voix à Gbagbo (considéré comme le moindre mal face à un militaire) par dépit», relève ce responsable de la société civile.
L`opposition serait-elle alors la bénéficiaire d`une élection sans les 2,7 millions ? Des voix au sein de celle-ci le pensent. Estimant que les 2,7 millions, contrairement à ce que l`on croit pourraient se compter plutôt majoritairement parmi les partisans de Laurent Gbagbo. Le secrétaire général de l`Udpci rappelait récemment à Nord-Sud (parution du 6 octobre 2009) que Blé Goudé le leader de la jeunesse patriotique ayant revendiqué 4 millions d`enrôlés pour Gbagbo, il est clair «qu`au moins la moitié» de ce chiffre est passée à la trappe. Au Pdci, lorsqu`une voix officielle du vieux parti s`invite dans le débat, c`est pour affirmer que l`affaire des 2,7 millions de cas litigieux relève de la «pure manipulation» pour ne pas aller aux élections. «Si le 29 novembre, il n`y a pas d`élection, le Pdci ne se reconnaitra plus dans l`Accord de Ouaga», menace Maurice Kakou Guikahué (In Nouveau Réveil N°2342 de ce lundi). Au Rdr, l`on pense également qu`il faut mettre fin «à la polémique inutile» et aller aux élections. Sanogo Mamadou, le «M. Election» du parti d`ADO que nous avons joint hier au téléphone refuse toutefois que l`on mette une seule personne à l`écart parmi les 2,7 millions d`inscrits au nombre desquels figureraient des enfants de «hauts responsables» du camp présidentiel. En exigeant que le scrutin se tiennent vaille que vaille le 29 novembre avec l`ensemble des inscrits (6,3 millions), l`opposition qui s`appuie principalement sur les faveurs de ses bastions traditionnels se croit assurée d`une victoire devant Laurent Gbagbo. Là encore, la prudence est recommandée par nos interlocuteurs qui rappellent qu`après 7 ans de crise les lignes pourraient avoir beaucoup bougé.
Djama Stanislas
La question devient récurrente. A qui profiterait une élection présidentielle au forceps le 29 novembre au cas où tous les cas à problème de la liste électorale ne seraient pas réglés ? Ceux qui pointent immédiatement le doigt vers le camp présidentiel ne manquent pas d`arguments. Ils en veulent pour preuve la précipitation avec laquelle le parti au pouvoir a tranché sur la situation des 2.752.181 inscrits dont les traces n`ont été retrouvées nulle part sur la liste électorale de 2000 et sur les 11 fichiers historiques de probation de nationalité. Face au Premier ministre le mercredi 7 octobre, le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N`guessan, avait carrément demandé au président de la Commission électorale indépendante (Cei) de faire preuve de «responsabilité» en étant «sans état d`âme» face à ceux que ses tentatives de récupérations ne pourront pas sauver. Pour le Fpi, il faut publier deux listes distinctes en commençant par celle des 56,10% d`inscrits (2,6 millions croisés avec succès sur la liste de 2000 et 904,8 mille avalisés par les fichiers historiques) qui ne posent pas problème. Ainsi, une fois le contentieux achevé sur ceux-ci, l`on pourrait aller aux élections le 29 novembre. Le faisant, poursuivent les tenants de cette thèse, l`on aura ainsi tenu l’élection présidentielle sur la base de la liste de 2000. Chose que le Fpi avait réclamé depuis le début du processus. Laurent Gbagbo ayant été élu face à Robert Guéi en 2000 grâce à cette liste, il est clair, pensent nos interlocuteurs que le candidat du camp présidentiel partira favoris dans ces conditions.
Si, rétorquent d`autres observateurs, ce calcul fonde effectivement la propension du Fpi à demander la mise à l`écarter des «2,7 millions de suspects» (la presse proche de ce parti les désigne ainsi), alors il faut craindre qu`Affi et ses hommes ne soient dans une «méprise grave».
Car, rappellent nos sources, la victoire arrachée à Guéi en 2000 l`a été dans un contexte où les deux poids lourds de l`opposition (le Rdr et le Pdci) ont été mis à l`écart. «En octobre 2000, une foule de militants de ces deux formations ont donné leurs voix à Gbagbo (considéré comme le moindre mal face à un militaire) par dépit», relève ce responsable de la société civile.
L`opposition serait-elle alors la bénéficiaire d`une élection sans les 2,7 millions ? Des voix au sein de celle-ci le pensent. Estimant que les 2,7 millions, contrairement à ce que l`on croit pourraient se compter plutôt majoritairement parmi les partisans de Laurent Gbagbo. Le secrétaire général de l`Udpci rappelait récemment à Nord-Sud (parution du 6 octobre 2009) que Blé Goudé le leader de la jeunesse patriotique ayant revendiqué 4 millions d`enrôlés pour Gbagbo, il est clair «qu`au moins la moitié» de ce chiffre est passée à la trappe. Au Pdci, lorsqu`une voix officielle du vieux parti s`invite dans le débat, c`est pour affirmer que l`affaire des 2,7 millions de cas litigieux relève de la «pure manipulation» pour ne pas aller aux élections. «Si le 29 novembre, il n`y a pas d`élection, le Pdci ne se reconnaitra plus dans l`Accord de Ouaga», menace Maurice Kakou Guikahué (In Nouveau Réveil N°2342 de ce lundi). Au Rdr, l`on pense également qu`il faut mettre fin «à la polémique inutile» et aller aux élections. Sanogo Mamadou, le «M. Election» du parti d`ADO que nous avons joint hier au téléphone refuse toutefois que l`on mette une seule personne à l`écart parmi les 2,7 millions d`inscrits au nombre desquels figureraient des enfants de «hauts responsables» du camp présidentiel. En exigeant que le scrutin se tiennent vaille que vaille le 29 novembre avec l`ensemble des inscrits (6,3 millions), l`opposition qui s`appuie principalement sur les faveurs de ses bastions traditionnels se croit assurée d`une victoire devant Laurent Gbagbo. Là encore, la prudence est recommandée par nos interlocuteurs qui rappellent qu`après 7 ans de crise les lignes pourraient avoir beaucoup bougé.
Djama Stanislas