Que cache la sortie de Paris ?

Ça laisse pantois. La France, la " grande " France, héritière de la démocratie, demande à la Côte d'Ivoire d'aller coûte que coûte aux élections le 29 novembre prochain. A priori, il n'y a pas matière à débat. Puisque, c'est la volonté de la majorité des Ivoiriens. Parce que ces élections, nous l'avons déjà écrit dans ces colonnes, même si elles ne vont pas, d'un coup de baguette magique effacer, les poches résiduelles de tension de 7 ans de crise, elles auront au moins le mérite de mettre fin à cette quincaillerie politique faite d'hommes et de femmes qui pensent peu à l'intérêt du pays, et n'ont d'yeux que pour les prébendes qui alimentent leur clan. L'économie aussi va quelque peu s'aérer. Rien que pour ça, il faut aller aux élections. Mais comment y aller pour ne pas retomber dans la crise ? C'est en cela, que la minutie avec laquelle, les acteurs clés travaillent, est à saluer. On avance certes au rythme d'escargot, mais mieux vaut tard que jamais, dit l'adage. Mais cela ne semble pas être du goût de la France. De deux choses l'une : soit la France assiste le gouvernement ivoirien dans le processus électoral, et dans ce cas, elle est essoufflée, soit elle est consciente qu'une élection bâclée en Côte d'Ivoire va déboucher sur une situation insurrectionnelle, prétexte pour mettre à exécution son vieux schéma de renversement du pouvoir d'Abidjan. Sinon comme comprendre que la France dont l'entreprise Sagem est partie prenante au processus, qui plus est, plus de 2 millions de personnes posent problème, demande des élections " absolument ". Deux millions, ce n'est pas 2 mille. C'est environ la moitié du corpus électoral. Quel homme sérieux, acceptera-t-il d'aller à une compétition sérieuse, avec autant d'inscrits à problème ? Ou bien la France en sait beaucoup, et elle espère obtenir ce qu'elle cherche depuis 7 ans, le renversement du pouvoir d'Abidjan, jugé “dangereux”, pour ses intérêts, ou bien, elle donne simplement dans le vampirisme, espérant faire couler le sang des Ivoiriens à nouveau. On n'ira pas aux élections "absolument", parce que la Côte d'Ivoire n'est pas un département français. Joyandet se trompe d'époque. C'est vraiment triste que la France n'arrive pas à lire les signes du temps.

Tché Bi Tché.
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