Le président Laurent Gbagbo dépose aujourd’hui sa candidature pour l’élection présidentielle prévue le 29 novembre 2009. A la faveur de cet événement, le député Martin Sokouri Bohui appelle les Ivoiriens à un autre sursaut national. Notre Voie : C’est aujourd’hui que le président Gbagbo dépose sa candidature à la Commission électorale indépendante (CEI). Que représente cet évènement pour votre parti, le FPI ? Martin Sokouri Bohui : C’est le début d’une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire. Nous sortons d’une crise sans précédent et la date qui sonnera la vraie indépendence de la Côte d’Ivoire sera le jour de sa réélection. Mais déjà, la date de ce vendredi 16 octobre, jour du dépôt de la candidature du président Gbagbo à l’élection présidentielle, marque le point de départ de cette nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire. N.V. : Comment les choses vont-elles se passer ? M.S.B. : Le président Laurent Gbagbo qui a pris la décision d’être candidat et qui a porté cette décision aux Ivoiriens viendra formellement faire acte de candidature à la CEI à 11 heures. Cet évènement marquera en même temps le début de la campagne. Après donc le dépôt de son dossier de candidature, le président s’adressera aux Ivoiriens et au monde entier dans une conférence de presse qu’il animera aussitôt au QG de sa campagne sis non loin du commissariat du 30ème arrondissement aux II-Plateaux. N.V. : Que représentent pour le FPI ces élections qui s’annoncent ? M.S.B. : Ces élections-ci ne sont pas des élections ordinaires. Elles ne se tiennent pas aux dates constitutionnelles du fait de la sale guerre portée contre le régime du président Gbagbo, parce que certains voulaient être candidats à la présidentielle. Et de l’avis de tous, ces élections doivent nous permettre de sortir définitivement de la crise engendrée justement par la sale guerre. Elles vont également permettre à la Côte d’Ivoire de reprendre sa place dans le concert des nations. Un vaste programme de reconstruction du pays va être enclenché. La question à laquelle les Ivoiriens devront répondre au cours de ces élections, c’est celle de savoir qui mettre à la tête du pays au moment où celui-ci va prendre son nouvel envol ? Sont-ce ceux qui, parce qu’ils voulaient être candidats, ont envoyé la guerre qui a défiguré notre pays et qui sont prêts à le vendre et qui n’éprouvent aucune honte à se porter candidat ? Ou sont-ce ceux qui sont dépassés et qui, malgré leur âge, ont manqué de sagesse en se faisant complices de ceux qui ont porté le glaive à la Mère Patrie, et qui, en réalité, ne se battent que pour eux-mêmes et non pour le peuple ? Ou alors, est-ce celui qui est entré en politique dès son jeune âge, non pas pour se servir, mais pour servir le peuple ? Et qui, de ce fait, s’est dressé en bouclier quand le pays a été attaqué ? C’est cela l’enjeu de cette élection. Il y aura d’un côté ceux qui ont envoyé la guerre et/ou l’ont soutenu et de l’autre côté, celui qui a défendu le pays et a apporté la paix. De toutes les façons, les Ivoiriens qui ont souffert de cette guerre connaissent très bien la personne qui est habilitée à conduire le pays vers ce nouveau destin. Cette personne est le président Laurent Gbagbo. N.V. : Qu’est-ce qui vous permet de faire une telle affirmation ? M.S.B. : Le président Gbagbo a montré ses capacités d’homme d’Etat. Un homme d’Etat digne de ce nom, c’est celui qui est profondément attaché à la paix. Parce que c’est dans la paix qu’un pays peut se développer. En 30 ans d’opposition, il n’est jamais venu à l’esprit du président Gbagbo de prendre les armes. Et pourtant nous savons qu’il a subi toutes les humiliations possibles. Comme quoi la paix dans un pays dépend, certes des gouvernants, mais davantage de l’attitude de l’opposition. Le constat aujourd’hui, est que nous connaissons 9 ans de pouvoir de Gbagbo et 7 ans de guerre du fait de l’opposition. Quand le pouvoir du président Gbagbo a été attaqué, il avait la possibilité de faire la guerre. Mais il a plutôt opté pour le dialogue. Il est allé de capitale en capitale à la recherche de la paix. Et comme cette paix semblait ne pas venir des solutions venues de l’extérieur, il a, après consultation de son peuple, proposé le dialogue direct. Mieux ce dialogue direct a abouti à l’Accord politique de Ouagadougou qui nous permet aujourd’hui d’aller aux élections dans un climat apaisé. Ce dialogue direct est devenu un concept onusien dans le règlement des crises. Un chef d’Etat digne de ce nom, c’est également celui qui est courageux, prêt au sacrifice suprême pour défendre sa Nation. Et le président Gbagbo l’a éloquemment démontré pendant cette guerre. Il était en Italie quand la guerre a éclaté. Et alors qu’on lui offrait un exil doré en France, il a tenu à rentrer dans son pays, dans une période d’incertitude et d’insécurité, démontrant ainsi sa fidélité et son amour pour son peuple. Prouvant également son attachement à la souveraineté de son pays et de son peuple. Un homme d’Etat c’est enfin un homme qui sait pardonner et qui ne garde pas de rancune. Un homme généreux qui sait partager. Et le président Gbagbo a suffisamment fait montre de toutes ces qualités. C’est pour toutes ces raisons que ces élections dépassent le simple cadre des partis politiques où chacun défend sa chapelle. Il s’agit de l’avenir de notre pays en tant que Nation libre et indépendante que certains, pour leurs propres intérêts égoïstes ont voulu affaiblir. J’en appelle donc à l’ensemble des Ivoiriens, de quels que bords que nous soyons, à un autre sursaut national pour achever en beauté, ce que nous avons commencé ensemble, le 19 septembre 2002 quand notre pays a été attaqué. Il faut une victoire éclatante au 1er tour au président Gbagbo, l’homme de la situation. Interview réalisée par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Politique Publié le vendredi 16 octobre 2009 | Notre Voie