Tirer sur la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. C’est ce qu’a fait hier, l’Alliance pour le Changement. Au cours d’une conférence de presse au siège du Conseil général de Korhogo, le président du directoire de l’Alliance, M. Alphonse Tiorna Soro a appelé les acteurs politiques à plus de responsabilité dans l’affaire des 2,7 millions de personnes absentes des fichiers historiques. Le président du directoire de l’APC estime qu’il s’agit d’une « polémique dont le peuple ivoirien se serait bien passé». Car pour lui, le caractère sensible de la question identitaire en Côte d’Ivoire et les enjeux d’une véritable sortie de crise devraient inciter les uns et les autres à «une communication prudente». C’est raison pour laquelle il a dénoncé le fait que la Commission électorale indépendante se soit éternisée sur un problème qui n’en est pas un, en réalité. Pour Alphonse Soro, il n’y a pas de feu en la demeure. Puisque, a-t-il révélé, le traitement des données n’est pas fini et continu de se faire. Pour lui, la CEI est en grande partie responsable de cette situation. Car, à ses dires, elle aurait dû ne pas se précipiter pour remettre le coffret des données au Premier ministre. Il n’a pas manqué d’appeler sur la question, la classe politique à ne pas mettre de l’huile sur le feu et à faire preuve de retenue. «Nous mettons en garde contre toute exclusion. Personne ne doit oublier que la question identitaire est la pierre angulaire du conflit ivoirien», a-t-il averti. Avant d’attirer l’attention de tout le monde sur les conséquences encore visibles dans la société que de tels discours et de tels propos ont créées. «La souffrance du peuple et le lourd tribut que nous payons tous devrait amener les uns et les autres à éviter tout propos de nature à réveiller les passions», a-t-il conseillé. C’est pour donc préserver la cohésion sociale et prévenir toutes dérives que le président de l’APC a annoncé la tenue des assises nationales le jeudi 22 octobre prochain au Palais de la culture. Ces assises qui auront pour thème : «Violence électorales et responsabilité de la société civile en Côte d’ivoire» sont ouvertes, a précisé Alphonse Soro, à toutes les associations et ONG de la société civile, avec la participation des leaders politiques et religieux. Ainsi que des structures techniques concernées par le processus de sortie de crise. Ces assises, selon le président de l’APC, vise à amener les participants à mieux appréhender et à soutenir le processus de paix en Côte d’Ivoire, à les sensibiliser à bannir les comportements susceptibles de provoquer des violences électorales et à les encourager à privilégier les programmes de société des candidats. Au total, ce seront quatre sous-thèmes qui seront exposés au cours de ces assises. A savoir : « l’état des lieux du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire ; l’instrumentalisation et la manipulation des jeunes en période électorale ; la violence électorale et la responsabilité de la femme en Côte d’Ivoire » et enfin le sous-thème : «La société civile face à la problématique du changement en Côte d’Ivoire». A cette conférence, l’APC a présenté à la presse son site internet logé à l’adresse www.alliancepourlechangement.net. Pour Lancina Yéo, membre de l’APC, le souci qui anime la création de ce site est de participer au changement et à la prise de conscience en Côte d’Ivoire. En donnant un cadre d’expression et d’échanges aux Ivoiriens en vue de ramener la paix sociale et faire taire les passions à travers le débat contradictoire.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly