Droit au but : Eh, Jagger !

Pourquoi un ministre français peut demander que la date fixée par les Ivoiriens pour la tenue de l’élection présidentielle soit respectée ? C’est une foutaise, selon Mister Blondy. Les Ivoiriens ne s’invitent pas dans le débat électoral français. Donc Alain Joyandet n’a rien à foudre dans l’affaire de la date des Ivoiriens. Le « reggae maker » le disait aux soldats français : « allez vous faire voir ailleurs ». La même chose vaut pour ce ministre « esclavagiste ». Mais, celui qui n’est pas capable de financer ses élections et qui sollicite l’extérieur ne se met-il pas en situation de recevoir des injonctions de ceux qui mettent la main à la poche, surtout lorsque ceux-ci ont le sentiment d’être menés en bateau ? « Qu’ils paient et nous laissent aller à notre rythme ». Ainsi s’égrène la mélodie du père de « brigadier sabari ». Un mélange envoutant et déroutant de principes patriotiques et de logique infantilisante. C’est ça aussi cet artiste. Capable du meilleur sur la scène, et la production discographique. Mais aussi de prise de position sans relief. Faut-il en vouloir à Alpha Blondy ? Certainement que non ! Au début de la crise ivoirienne, il a vu tomber beaucoup de personnes. Parmi elles, un certain Camara Yéréfê dit H. Tué par des inconnus qui opéraient sous couvre feu. Comme tout mortel, Blondy a été traumatisé. Réflexe de survie, il a cherché à se protéger. Des amitiés avec des personnes pas éloignées des escadrons de la mort ont vu le jour. La logique du discours a changé. Tout comme les principes et valeurs défendus. Celui qui a pleuré et chanté Norbert Zongo a gardé ainsi le silence sur Kieffer ! Tout comme, l’artiste a pu « tirer » sur « ces soldats français tueurs de jeunes patriotes » et a applaudi les soldats d’ici qui ont assassiné les jeunes Rhdp. C’est ça Jagger !


D. Al Seni