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Politique Publié le samedi 17 octobre 2009 | Notre Voie

Gbagbo candidat à la présidentielle depuis hier - La démonstration de force!

Si l’adage qui dit que “ce que femme veut Dieu le veut” est une vérité implacable, c’est que Laurent Gbagbo a déjà gagné l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon. Hier, dans la foule qui s’est massée le long du boulevard des Martyrs (ex-Bd Latrille) jusqu’à la CEI à Aghien, les femmes étaient de loin les plus nombreuses. Elles ont battu le record de mobilisation. Venues de tous les coins d’Abidjan comme le laissent croire les pancartes qu’elles tenaient en main, elles ont chanté, dansé, crié et jubilé devant les bureaux de la CEI. Une devanture du reste trop exiguë pour accueillir ce monde fou venu soutenir un homme libre, courageux et ingénieux. Ces braves femmes de tous âges, associées aux jeunes venus très nombreux aussi, ont entonné des chansons tirées du répertoire musical ivoirien du type wôyô. Ainsi, de “Essoubao bédjaolê” à “Gbagbo ayokaka” en passant par “Respectez le pouvoir de Gbagbo”, elles n’ont pas arrêté de bouger et de pousser des cris de victoire, depuis l’arrivée de Laurent Gbagbo à 9h55 jusqu’à sa sortie de la CEI à 11h. Confiantes en leur cheval, “le meilleur”, disent-elles, elles n’ont pas hésité à prononcer la sentence victorieuse : “Au premier tour !”. Et d’expliquer : “Nous sommes venues ce matin pour dire que ce que les sondages montrent (42% d’intension de vote) est vrai sur le terrain. A partir de ce matin, vous verrez que nous allons atteindre les 50% d’intention de vote avant d’entrer véritablement en campagne et reprendre des points à nos adversaires”. D’où tirent-elles cette conviction ? “C’est simple”, répond une dame habillée en tailleur aux couleurs de la Nation qui continue : “Regardez le monde qu’il y a ici. Regardez ces femmes. Ce que femme veut Dieu le veut. Et nous voulons Gbagbo parce qu’il aime la Côte d’Ivoire. Donc il nous aime”. Un jeune homme qui propose des CD et des brochures à vendre, s’invite dans le débat : “Il y a cinquante raisons de voter Gbagbo. Je ne vous les dévoilerai pas. Si vous voulez les connaître, achetez ce document”. Un homme, la quarantaine, coiffé à la Obama, au ras du cuir chevelu, renchérit, quelque peu provocateur : “Regardez tous ces visages. Est-ce que vous reconnaissez un étranger parmi eux ? Ce sont tous des Ivoiriens. C’est la Côte d’Ivoire qui est venue déposer sa candidature. Avant-hier, ici même, c’étaient des gens de la CEDEAO qui criaient le nom d’un candidat. Or, le vote ne concerne que les Ivoiriens. C’est-à-dire nous. Voilà !”. Enfin, une jeune fille filiforme, cheveux au vent, pantalon jean bleu ciel déchiré (c’est la mode), sac en bandoulière, venue spécialement de Prikro accoste tous les passants : “Nous ne sommes pas venus pour déposer une candidature. Nous sommes venus l’installer sur le fauteuil. Définitivement. Et puis y a rien !”. Devant cette foule immense, Hanny Tchelley a juste trois mots : “Démonstration de force”. Laurent Gbagbo lui-même, arrivé debout dans sa 4X4 privée, sourire aux lèvres, saluant tantôt la foule avec la main ouverte tantôt avec les deux points levés, cachait mal l’émotion qui l’étreignait devant cette foule compacte pour le dépôt d’une simple candidature. Ici, le slogan créé par les Ivoiriens a pris tout son sens : “Avec Gbagbo, on gagne ou on gagne ! ”. Abdoulaye Villard Sanogo
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