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Politique Publié le samedi 17 octobre 2009 | Notre Voie

Gbagbo sort tous ses papiers à la CEI

Sous le coup de 10h25, Laurent Gbagbo fait son entrée dans la salle de conférence de la CEI, suivi de 25 personnalités soigneusement choisies dans son staff. On y remarque Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien, parti fondé par Laurent Gbagbo lui-même. Le président du FPI est aussi entouré de plusieurs responsables de partis politiques ainsi que des responsables de mouvements de résistance tels que Geneviève Bro Grébé, présidente des Femmes patriotes, Charles Blé Goudé, président des Jeunes patriotes, Eugène Djué, président de l’UPLTCI… A leur vue, journalistes et photographes se mettent en branle dans ces lieux devenus trop exigus. Le service d’ordre presque débordé est contraint à jouer des biceps pour permettre au candidat de se frayer un chemin, saluer les responsables de la CEI conduits par le ministre Miremont qui le reçoivent, et s’installer autour de la table de séance. Après quoi, Auguste Séverin Miremont, porte-parole de la CEI, lui demande “les nouvelles”. Le candidat Gbagbo répond être dans ces locaux pour “dire bonjour” aux éminents membres de la CEI. Puis il enclenche aussitôt : “Je suis venu déposer ma…”. Auguste Miremont ne le laisse pas continuer : “Non, Monsieur le président. Nous n’en sommes pas encore à cette étape. Nous ne vous avons demandé que les premières nouvelles. Le reste viendra après”. Avec l’humeur qu’on lui connaît, Laurent Gbagbo réplique presque instantanément : “Ah bon, Monsieur le ministre, je ne savais pas que vous étiez devenu un Akan ! En tout cas, chez nous à l’Ouest, on dit tout et en même temps”. La réplique est accueillie par un rire généralisé dans la salle. L’ambiance est détendue. L’atmosphère est amicale, amusante, chargée d’humour… Auguste Miremont se reprend, solennellement et explique à Laurent Gbagbo que la CEI reçoit trois types de dossiers : les candidats présentés par des partis ou groupements politiques non signataires de l’accord de Linas-Marcoussis, ceux portés par des partis ou groupements politiques signataires de cet accord de la banlieue française en 2003 et, enfin, ceux des candidats indépendants. Selon la catégorie, les pièces exigées au candidat diffèrent. “Monsieur le président, dans quelle catégorie de candidat vous situez-vous ?”, demande encore Miremont. “Difficile à dire”, commence Laurent Gbagbo avant d’ajouter, toujours sous les rires de l’assistance : “Je suis en vérité présenté par dix partis politiques dont deux, le FPI qui me présente et l’Union démocratique et citoyenne (UDCY) sont signataires de Linas-Marcousssis. Alors, c’est à vous de me classer dans une catégorie”. Applaudissements nourris dans la salle. Là, ce sont les responsables des organisations qui ont tenu des conventions pour déclarer que le président ivoirien est leur candidat à sa propre succession qui se réjouissent de la déclaration de leur champion. “Dans ce cas, nous retenons que votre candidature est présentée par des partis signataires de l’accord de Linas-Marcoussis”, tranche Auguste Miremont. Qui réclame les unes après les autres au candidat Gbagbo les pièces nécessaires à la constitution de son dossier. A la fin de l’opération, alors que le ministre Miremont s’organise pour refermer le dossier reçu, le président Gbagbo continue, encore sous les rires de la salle : “J’ai encore des papiers ici !”. Et il tend l’un après l’autre, un extrait d’acte de naissance, un certificat de nationalité et un certificat de régularité fiscale. “Non, Monsieur le président, tout cela n’est plus exigé dès lors que vous êtes présenté par des signataires de Linas-Marcoussis, et c’est vous-même qui avez signé le décret qui le dit”, lui apprend Miremont. “Ah, bon ! Merci alors. Vous savez, on m’a fait signer tellement de documents dans cette crise !”, confesse le président Gbgabo, toujours sous les rires de l’assistance. Auguste Miremont finit par déclarer le dossier du candidat Laurent Gbagbo complet et promet de le transmettre au Conseil constitutionnel, tout en envoyant une copie au Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et une autre à celui du facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne. La cérémonie de dépôt du dossier de candidature de Laurent Gbagbo venait de s’achever. Il était 10h45. Dix minutes avant l’entrée du président Gbagbo dans les locaux de la CEI, un candidat indépendant nommé Enoh Aka N’Douba, pratiquement inconnu de la presse, venait de subir le même exercice dans une ambiance nettement moins plaisante. César Etou (cesaretou2002@yahoo.fr)
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