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Politique Publié le samedi 17 octobre 2009 | Nord-Sud

Dépôt de la candidature du chef de l`Etat hier : Le film d`une formalité devenue fête populaire

Le chef de l'Etat a fait acte de candidature hier pour la future élection présidentielle. Des milliers de ses partisans ont effectué le déplacement pour être témoin de cet évènement.


Il y avait du monde hier devant le siège de la Commission électorale indépendante (Cei) sis aux II-Plateaux, carrefour Duncan. Des milliers de jeunes, d'hommes et de femmes ont pris les lieux d'assaut dès 7h. Ils voulaient tous être témoins d'un évènement. Celui pour lequel le tout-Abidjan aura été suffisamment préparé par la presse (de nombreuses Unes l'annonçaient) : le dépôt de la candidature de Laurent Gbagbo qui a décidé de se succéder à la tête du pays. Arrivées par petits groupes d'animation à pied et par cars, les différentes délégations ont vu leur nombre grossir au fur et à mesure qu'approchait l'heure (le dépôt était officiellement prévu pour 9h). Les sons des trompettes, des grelots et des tams-tams mêlés aux chants et cris de joie surchauffent l'atmosphère. Munis de mégaphones, les meneurs haranguent leurs différentes équipes.
Conséquence directe du parrainage de la candidature du chef de l'Etat par une dizaine de partis politiques et d’organisations de la société civile, le public présent est hétérogène. Sur certains pagnes l'on distingue les effigies du Fpi, de l'Usd ou encore de l'Ung… Mais les couleurs dominantes sont celles du drapeau national. Vêtue dans un ensemble tailleur de couleur blanche, lorsque Géneviève Bro Grébé (leader des femmes patriotes) apparaît, la foule crie pour lui souhaiter la bienvenue. Elle reprend quelques chants pour encourager les partisans de son candidat et n'hésite pas à distribuer des billets de banque. Au même moment, la chanteuse Aïcha Koné fait son entrée à la tête d'un groupe de femmes qui, comme elle, sont toutes vêtues de basins aux couleurs nationales. Sous la fine pluie qui tombe, Aïcha esquisse des pas de danse en plein milieu de la voie, marquant ainsi son engagement au côté du chef de l'Etat. A quelques mètres de là, Jeannette Koudou, la sœur de l'hôte attendu, et Odette Sauyet manifestent aussi leur joie. Tout comme elles, les personnalités qui arrivent une à une sont accueillies par des cris de joie. Certains Vip comme le Dr Issa Malick Coulibaly, Gervais Coulibaly, Bléoué Aka, Charles Blé Goudé, Tiéhi Joël… tentent en vain de passer inaperçus. Leurs partisans qui les identifient à bord de leurs véhicules crient pour les saluer. La foule a maintenant considérablement grossi, obligeant les éléments de la Garde républicaine (Gr) et de la Brigade anti-émeute (Bae) à prendre quelques mesures sécuritaires. Le public est prié de dégager l'entrée principale de la Commission et d'ouvrir un couloir au milieu de la voie pour laisser le cortège présidentiel passer. Il est 9h55, des bruits de sirène déchirent l'air du côté du boulevard Latrille (devenu le boulevard des Martyrs) totalement dégagé également pour laisser passer le président-candidat. Debout dans son véhicule, un 4X4 Toyota Land-Cruiser à toit ouvrant, Laurent Gbagbo salue la foule des deux mains. C'est l'hystérie ! On crie, on chante, on danse tout autour du véhicule. Celui-ci est maintenant obligé d'avancer à pas de tortue et même de marquer des arrêts sous la contrainte de la foule. Distribuant des baisers à tour de bras avec ses mains, Laurent Gbagbo salue la foule de ses partisans. Pendant ce temps, dans la cour de la Cei, c'est le branle-bas. Le groupe de militaires chargé de la sécurité à l'intérieur essaye de discipliner tant bien que mal les personnes autorisées à accéder aux lieux. Les journalistes et autres reporters photographes et cameramen se bousculent pour avoir accès à la salle de dépôt des dossiers qui s’avère exigüe pour la circonstance. Lorsque le Président-candidat y fait son entrée, il est obligé de se tenir debout quelques instants attendant que le secrétaire permanent de la Cei, Auguste Miremont, chargé de le recevoir, se fraye un chemin jusqu'à sa place. Ce dernier y parvient avec difficulté et fait signe à tous de s'asseoir avant de demander les nouvelles. «Je suis venu faire acte de candidature», indique Laurent Gbagbo qui commence aussitôt à ouvrir la pile de chemises devant lui pour donner ses dossiers. «Attendez ! Doucement ! ça, c'est la première nouvelle», l'arrête Auguste Miremont qui ironise pour faire remarquer qu'il trouve son interlocuteur quelque peu pressé d'en finir. La réplique du chef de l'Etat est immédiate. «Je ne savais pas que tu étais devenu Akan (rires aux éclats dans la salle). Parce que, toi et moi, chez nous là-bas (Ndlr : à l'Ouest du pays) on dit tout en même temps», lance-t-il.
«Mais, comme ici, on est chez eux, faisons comme eux», lui rétorque M. Miremont arrachant également des rires à la salle. Il demande ensuite au chef de l'Etat dans quelle catégorie de candidature s'inscrit son dépôt de dossier. Celle réservée aux partis issus de l'Accord de Linas Marcousis, celle des partis non signataires de Marcoussis ou une candidature indépendante ? «C'est difficile ! Parce que je suis présenté par au moins dix partis (Ndlr, réunis au sein de La majorité présidentielle -LMP-) parmi lesquels il y a deux, le Fpi et l'Udcy qui sont signataires de Marcoussis», explique M. Gbagbo. D'un commun accord, la décision est prise de l'inscrire dans la catégorie «Marcoussis». Les pièces exigées sont : une déclaration personnelle de candidature, les lettres d'investiture, le reçu de cautionnement de 20 millions de Fcfa, 4 photos d'identité en noir et blanc… Une petite anomalie est relevée dans la description du sigle retenu par le candidat. Dans le document présenté, il est écrit : «les deux doigts levés, l'index et l'auriculaire ouverts en V». Il fallait plutôt dire «l'index et le majeur». Jugeant l'erreur minime, M. Miremont déclarera le dossier complet et recevable. Cela n'empêchera pas Laurent Gbagbo de tenter de produire son extrait d'acte de naissance, son certificat de nationalité et son attestation de régularité fiscale. «Nous n'en avons pas besoin pour la catégorie que vous avez choisie», lui rappellera M. Miremont. Avant de préciser : «Gardez les pour le moment où le Conseil constitutionnel vous les demandera». Après une visite de courtoisie chez le président de la Cei avec qui il a échangé pendant quelques minutes, le chef de l'Etat prendra congé de Mambé Beugré et ses collaborateurs. Cap sur son QG de campagne aux II-Plateaux 7ème tranche.


Djama Stanislas
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