Le candidat Laurent Gbagbo a présenté hier à la presse le Dr Malick Coulibaly. C'est lui qui a été choisi pour diriger la campagne de La majorité présidentielle au plan national.
Une ascension fulgurante. Nommé directeur de cabinet adjoint du président de la République en avril dernier, le Dr Issa-Malick Coulibaly se retrouve aujourd'hui à la tête de la campagne du candidat Gbagbo. Ni militant de base du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti présidentiel, ni membre de ses instances dirigeantes. Dr Coulibaly ne vient pas du sérail contrairement à Pascal Affi N'Guessan en 2000, date de l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo, alors président du Fpi.
Il est vrai que le chef de l'Etat est engagé dans une vaste opération d'élargissement de sa base électorale. Mais, il reste solidement adossé au parti qui l'a porté au pouvoir. Selon une source bien informée, le parti à la rose a même lourdement pesé dans le choix du directeur de campagne. Laurent Gbagbo aurait ainsi sollicité les poids lourds du parti il y a six mois afin de lui proposer un schéma d'organisation de la campagne et, surtout, un directeur de campagne. Très vite, un accord a été trouvé sur le fait que le choix devait se porter sur une personnalité hors du parti.
En plus du Dr Coulibaly, les recruteurs visaient Gervais Coulibaly, porte-parole du chef de l'Etat. Mais, il semble que l'activisme de ce dernier au sein de Cap-Ur-Lg, le club de soutien à Gbagbo qu'il a créé, lui ait été défavorable. Le ton de ses discours n'a pas été jugé suffisamment rassembleur par les stratèges de la maison bleue.
Les votes ont finalement été pour le Dr Malick Coulibaly. Ce membre de la famille Gon Coulibaly de Korhogo est apprécié pour sa pondération et le respect qu'il a pour le Fpi. Un homme de compromis en sorte entre la machine politique bleue et les nombreux sympathisants du candidat Gbagbo. Une fois cet équilibre obtenu, il reste maintenant la configuration de la direction de campagne. Certains pensent à la création de directions éclatées pour les femmes, les jeunes, etc. Mais, comment choisir ceux qui vont occuper ces postes sans susciter des grincements de dents au cas où les titulaires seraient hors du Fpi ? Par exemple Charles Blé Goudé pour les jeunes et Géneviève Bro Grébé pour les femmes.
Des inquiétudes qui pourraient sonner le glas des directions déléguées. Dans ces conditions, le clan présidentiel devrait se résoudre à un schéma vertical où Dr Coulibaly gérerait la campagne avec le parti dirigé par Affi N'Guessan. Ce qui a l'avantage d'éviter des frustrations inutiles. Il faut alors relever que face au puissant parti présidentiel, la tâche ne sera pas facile pour le directeur de campagne. Il est obligé de gérer beaucoup de contradictions et de susceptibilités. Il devra, par-dessus tout, toujours trouver un point équilibre qui laisse toute sa place au Fpi, sans laisser ce parti le phagocyter. Dans le premier cas de figure, il pourra alors aller à la pêche aux voix des hésitants des autres partis. Dans le second, ce sont les raisons mêmes de son choix qui s'écrouleront. Et, il est à parier que les dignitaires du parti à la rose qui ont activement participé à son choix ont déjà leur petite idée sur la question.
Kesy B. Jacob
Une ascension fulgurante. Nommé directeur de cabinet adjoint du président de la République en avril dernier, le Dr Issa-Malick Coulibaly se retrouve aujourd'hui à la tête de la campagne du candidat Gbagbo. Ni militant de base du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti présidentiel, ni membre de ses instances dirigeantes. Dr Coulibaly ne vient pas du sérail contrairement à Pascal Affi N'Guessan en 2000, date de l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo, alors président du Fpi.
Il est vrai que le chef de l'Etat est engagé dans une vaste opération d'élargissement de sa base électorale. Mais, il reste solidement adossé au parti qui l'a porté au pouvoir. Selon une source bien informée, le parti à la rose a même lourdement pesé dans le choix du directeur de campagne. Laurent Gbagbo aurait ainsi sollicité les poids lourds du parti il y a six mois afin de lui proposer un schéma d'organisation de la campagne et, surtout, un directeur de campagne. Très vite, un accord a été trouvé sur le fait que le choix devait se porter sur une personnalité hors du parti.
En plus du Dr Coulibaly, les recruteurs visaient Gervais Coulibaly, porte-parole du chef de l'Etat. Mais, il semble que l'activisme de ce dernier au sein de Cap-Ur-Lg, le club de soutien à Gbagbo qu'il a créé, lui ait été défavorable. Le ton de ses discours n'a pas été jugé suffisamment rassembleur par les stratèges de la maison bleue.
Les votes ont finalement été pour le Dr Malick Coulibaly. Ce membre de la famille Gon Coulibaly de Korhogo est apprécié pour sa pondération et le respect qu'il a pour le Fpi. Un homme de compromis en sorte entre la machine politique bleue et les nombreux sympathisants du candidat Gbagbo. Une fois cet équilibre obtenu, il reste maintenant la configuration de la direction de campagne. Certains pensent à la création de directions éclatées pour les femmes, les jeunes, etc. Mais, comment choisir ceux qui vont occuper ces postes sans susciter des grincements de dents au cas où les titulaires seraient hors du Fpi ? Par exemple Charles Blé Goudé pour les jeunes et Géneviève Bro Grébé pour les femmes.
Des inquiétudes qui pourraient sonner le glas des directions déléguées. Dans ces conditions, le clan présidentiel devrait se résoudre à un schéma vertical où Dr Coulibaly gérerait la campagne avec le parti dirigé par Affi N'Guessan. Ce qui a l'avantage d'éviter des frustrations inutiles. Il faut alors relever que face au puissant parti présidentiel, la tâche ne sera pas facile pour le directeur de campagne. Il est obligé de gérer beaucoup de contradictions et de susceptibilités. Il devra, par-dessus tout, toujours trouver un point équilibre qui laisse toute sa place au Fpi, sans laisser ce parti le phagocyter. Dans le premier cas de figure, il pourra alors aller à la pêche aux voix des hésitants des autres partis. Dans le second, ce sont les raisons mêmes de son choix qui s'écrouleront. Et, il est à parier que les dignitaires du parti à la rose qui ont activement participé à son choix ont déjà leur petite idée sur la question.
Kesy B. Jacob
