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Faits Divers Publié le samedi 17 octobre 2009 | Nord-Sud

Port-Bouët : Un marabout carotte plus de 20 millions Fcfa

Les proies sont encore faciles à rançonner à Abidjan. Et les truands, dont c’est la spécialité ne démordent pas malgré les interventions de la police criminelle chargée de la répression du grand banditisme. Pis, ils ne changent pas de méthode et ciblent toujours les mêmes personnes : Les esprits faibles qui croient au gain facile. Parmi ceux-ci, on peut citer Attipoupou Kossi Anselme, Tiéba Brice, tous deux agents de sécurité à « Viga-assistance », qui ne croyaient plus dans le mérite. Ils se confient à Abubakar Gambo, marabout, pour leur avancement et leur promotion au service. L’histoire se déroule en juillet. Anselme et Brice remettent à Gambo quatre cents mille Fcfa « pour faire le travail ». Selon eux, il devait préparer une potion magique qui les permettra d’avoir une ascension rapide. « Après la consultation, il nous a demandé de donner 400.000 Fcfa. Cet argent, selon lui, devait servir à l’achat de deux moutons et de deux parfums. Nous lui avons apporté une semaine plus tard les sous. Trois jours après, il nous a dit qu’il ne pouvait pas traiter notre affaire. Cependant, il s’est engagé à rembourser les 400.000 Fcfa », racontent-t-ils en chœur. Mais, Gambo pose une condition : Le délai de remboursement est fixé par lui. En agissant ainsi, le marabout joue dans le temps. Il parvient à prendre la poudre d’escampette sans restituer les 400.000 Fcfa. Les deux agents de sécurité font l’amère expérience. « Le jour du rendez-vous le soi-disant marabout avait quitté son domicile pour une destination inconnue », constatent les nigauds. Mais, il ne s’arrête pas là, car Gambo tisse une amitié avec Aboubacar Ousmane. En septembre, soit trois mois passés, il frappe à nouveau. A deux, ils arnaquent Medlege Hassan, commerçant de produits cosmétiques à Marcory-Biétry. Pour faire prospérer son activité, Hassan ne lésine pas sur les moyens. Il met la main à la poche dès que cette bande d’escrocs lui promet « la réussite ». Hassan remet la somme d’un million six cents mille Fcfa aux bandits qui se font passer pour des fournisseurs de produits cosmétiques. «Ils se sont présentés comme étant des vendeurs de produits cosmétiques et aromatiques. C’est ainsi que j’ai convenu avec eux d’en acheter. Je devais entrer en possession des marchandises le mercredi 16 septembre. Ce jour-là, personne ne s’est présenté au rendez-vous », regrette-t-il en répétant à souhait qu’il a effectivement remis l’argent aux quidams. « Je signale que Aboubacar Gambo, n’est qu’un prestidigitateur. Séance tenante, il a coupé la tête d’un pigeon qu’il a jeté. Il a couvert le reste d’une calebasse et le pigeon a été reconstitué vivant », relève Hassan. La bande continue de semer le trouble et le désarroi. Saba Abdoulaye apprend à ses dépens sa naïveté. Ce commerçant de poissons se fait plumer 210.500 Fcfa pour « relever mes affaires ». Selon lui, c’est à Koumassi qu’il a rencontré le fameux Aboubacar qui lui a proposé ses services. « Il m’a donné rendez-vous chez lui à Koumassi Akromiabla au terminus du bus 32 non loin de la brigade de gendarmerie. Après l’entretien, il nous a donné rendez-vous le 25 septembre. Le travail devait être prêt ce jour-là », soutient-il. Une fois encore, Aboubacar roule son client. Il disparaît de la circulation avec les 210.500 FCFA. Le plus grand coup de ce sulfureux marabout reste celui réalisé en mai. Issiaka Issamatou, revendeur de billes de bois à Attécoubé, s’est fait trompé en livrant du bois à hauteur de six millions Fcfa à l’un de ses « fidèles » client. « Il s’appelle Diakité. Il est venu me voir pour que je lui donne du bois d’une valeur de six millions Fcfa à crédit. Il est porté disparu jusqu’à ce jour. J’ai fais la connaissance d’Aboubacar Ousmane par le biais d’un compatriote. Aboubacar m’a donné l’assurance de retrouver le nommé Diakité. Séance tenante, il m’a demandé de lui remettre 70.000 Fcfa pour l’achat d’un mouton noir. Ce que j’ai fait. Après avoir tué la bête, il m’a remis le cœur de l’animal. Je devais le préparer moi-même pour le manger à 23 heures», indique-t-il. Selon lui, il a suivi à la lettre les conseils du marabout. Et depuis ce jour ce sont des sommes exorbitantes, poursuit le commerçant, qu’il me demande d’un montant global de dix huit millions Fcfa. «Curieusement, quant il me demande de l’argent, je passe par tous les moyens pour satisfaire sa demande. Mais quand il a constaté que j’étais à bout de souffle, il a disparu. Et jusqu’à ce jour, je ne suis pas encore rentré en possession de mes six millions Fcfa », affirme Issiaka. Le criminel revient toujours sur les lieux du crime. Et Abubacar Gambo ne déroge pas à la règle. Il est appréhendé au moment où il paradait les ruelles de Koumassi Akromiabla. Son interpellation s’est faite par Attipoupou, l’agent de sécurité, aidé par des jeunes. « Nous l’avons conduit au commissariat de police du 5ème arrondissement », soutient le vigile. Suite aux plaintes portées contre lui par ses victimes, la police parvient de son côté à mettre la main sur le complice du marabout : Aboubacar Ousmane. Lors de leur audition ils reconnaissent le fait d’escroquerie portant sur 20.210.000 Fcfa. Cependant ils contestent le montant escroqué. « L’argent reçu servait pour payer les sacrifices des clients. J’ai reçu 80.000 Fcfa des mains d’Anselme. Mais, je n’avais pas réussi le travail. Je n’étais pas en mesure de lui restituer son argent donc je suis allé me refugier chez une cliente à San Pedro. Quand je suis revenu, j’habitais chez Aboubacar Ousmane parce que je savais que j’étais recherche par une multitude de clients », déclare-t-il. Selon lui, il n’a reçu que 860.000 FCFA sur les 1.600.000 FCFA que lui a remis Hassan. Coup de théâtre ! A la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, jeudi 8 octobre, les prévenus se ravisent en plaidant non coupables. Ils réfutent l’accusation d’escroquerie. Mais, l’argumentation qu’ils développent ne convainc pas le tribunal. Les victimes qui comparaissent aussi réaffirment leur position. Elles réitèrent leur déclaration mentionnée dans les procès verbaux. Le tribunal a donc déclaré coupables les mis en cause. En répression, ils écopent chacun de cinq ans de prison ferme assortis d’amende de 100.000 FCFA.

OM
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