Le président Laurent Gbagbo était samedi à Liboli, village côtier de la sous-préfecture de Tabou. Il y a fait une mise en garde sévère aux fauteurs de troubles. Le village de Liboli retiendra en lettre d’or, la date du samedi 17 octobre 2009, dans les annales de son histoire. Le président de la République, Laurent Gbagbo, y a effectué une visite à l’occasion de la journée d’hommage organisée en son honneur par ce village côtier qui a vu naître deux de ses proches collaborateurs. Les colonels Affamou, précédemment chef du personnel à la présidence de la République, aujourd’hui, attaché militaire à la représentation de la Côte d’Ivoire à l’ONU et le colonel Ahouman, commandant du Groupe de sécurité rapprochée (GSPR) du chef de l’Etat. Mettant à profit cette sortie, Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession lors de la présidentielle du 29 novembre, a mis sévèrement en garde les fauteurs de troubles qui n’ont pour seul stratégie de conquête du pouvoir que les coups d’Etat. “Un pouvoir, ça se gagne. Et je suis d’accord avec Edouard Balladur dont j’ai acheté le dernier livre intitulé, le pouvoir ne se partage pas. Celui qui a perdu les élections ne gouverne pas. Il y en a qui veulent gouverner, même quand ils ont perdu les élections. Celui qui croit qu’il aura le pouvoir avec les fusils, il n’aura ni le pouvoir ni les fusils. Faisons campagne. Disons aux Ivoiriens ce que nous voulons faire de leur pays et leur vie. Mais disons-leur aussi ce que nous avons fait hier. Parce que nous avons tous gouverné par le passé. Celui qui va prendre les fusils trouvera les fusils en face de lui. Mais celui qui va prendre la parole trouvera la parole en face de lui”, a-t-il dit. S’adressant aux populations de Liboli, le président Laurent Gbagbo a expliqué pourquoi il a accepté de venir dans ce village. “Quand tu vas dans un village et les enfants de ce village sont heureux de te recevoir, c’est que leurs parents leur parlent bien de toi. Mes collaborateurs et moi, nous parlons tous les jours de développement. Si on ne voit pas ce dont on parle tous les jours chez eux et qu’ils viennent parler à leurs parents de moi et de ce dont on parle, ceux-ci ne les prendront pas au sérieux. C’est pourquoi quand un collaborateur pose un acte de développement dans son village et qu’il m’invite, je n’hésite pas à répondre à son invitation. Je suis donc ici, comme je vais chez tous les autres collaborateurs. On doit voir chez eux ce dont on parle tous les jours. Parce que c’est l’homme qui fait l’homme”, a-t-il affirmé. Avant de préciser à l’endroit des jeunes: “Si vous restez assis en attendant que le développement vienne à vous, vous n’aurez rien. Il faut travailler. Il y a des jeunes qui ne travaillent pas et qui vendent les forêts. Je ne suis pas d’accord avec ça”. Quant au parrain de la cérémonie, le ministre Bertin Kadet, il a expliqué aux populations qui ont souhaité donner le nom du président Gbagbo à leur dispensaire, les responsabilités qui les attendent. A savoir fréquenter ce dispensaire, non seulement pour leur santé, mais aussi pour l’entretenir. C’est M. Théophile Grah, président de la mutuelle de Liboli, qui a exprimé la joie de ses parents de voir le président de la République : “Comme le soleil, votre présence illumine Liboli. Quel bonheur, quelle joie et quelle chance ! Le président de la République de Côte d’Ivoire à Liboli. Notre joie est immense et indescriptible. Excellence monsieur le président de la République, comment ne pouvions-nous pas vous honorer, nous qui étions hier dans les oubliettes et qui grâce à vous, avons aujourd’hui l’électricité, un centre de santé, deux logements pour infirmier et sage-femme, un marché couvert ainsi que des magasins et deux minicars pour le transport. Comme Moïse, vous êtes en train de conduire votre peuple vers la terre promise. Vous êtes la boussole, le faiseur de paix, le génie politique, le patriote émérite et le combattant intrépide”. Et s’adressant au candidat Gbagbo, le porte-parole de la population a poursuivi : “Comme Liboli est le premier village que vous visitez après le dépôt de votre candidature, nous voudrions vous dire que vous avez fini de manger la partie amèrede l’ananas. L’heure a sonné pour vous de manger la bonne partie. Vous pouvez dormir tranquille. Car c’est vous qui avez raison. Vous n’avez fait de mal à personne. Continuez votre marche. Liboli et l’ensemble des Ivoiriens sont derrière vous et vous pousseront jusqu’à la victoire finale”. Après les allocutions, le président de la République a procédé à l’inauguration du marché et du centre de santé qui porte son nom. Le chef de l’Etat qu’accompagnait outre le ministre Bertin Kadet, le député Martin Sokouri Bohui, est arrivé à Liboli à 14 h 15 mn. Il a été accueilli par le député Amessan et le président du conseil général, Yao N’Guessan. Il y avait également les généraux Philippe Mangou, chef d’état-major des armées, Kassaraté Tiapé, commandant supérieur de la gendarmerie nationale. Après les honneurs militaires, il a pris un bain de foule avant de s’installer sous la bâche. Le chef du village, l’honorable Kragbé Saki, a ensuite remis, selon les coutumes, deux bouteilles de Gin pour “laver les pieds” du chef de l’Etat avant le début de la cérémonie. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr envoyé spécial à Liboli
Politique Publié le lundi 19 octobre 2009 | Notre Voie