Au-delà des prises de positions publiques qui servent surtout à mobiliser les militants, le respect de la date du 29 novembre relève désormais d'une illusion. Car, les difficultés techniques qui l'empêchent ne pourront être levées dans la précipitation sans créer d'autres problèmes. Les techniciens et les politiques ne semblent pas encore totalement sur la même longueur d'onde.
L'opposition continue de réclamer à cor et à cri le vote pour le 29 novembre. Elle est soutenue en cela par le président de la Commission électorale indépendante (Cei), dont le président Robert Mambe Beugré est issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) du candidat Henri Konan Bédié. Malgré les attaques de ses adversaires qui l'accusent de freiner des quatre fers, le président de la République, candidat à sa succession depuis le 16 octobre, ne rate aucune occasion pour insister aussi sur sa volonté d'en découdre à la date indiquée. Il l'a encore exprimée récemment au cours de la séance de travail qu'il a eue avec le Premier ministre et les structures techniques, après qu'il a reçu la liste électorale provisoire.
Entre les souhaits des politiques et la réalité, il y a un fossé. Car, il est évident que la poursuite du traitement des données permet de repêcher plusieurs inscrits initialement comptabilisés dans la liste des 2,7 millions de personnes qui n'ont pu être croisées avec succès avec la liste électorale de 2000 et les fichiers historiques. Ces traitements additionnels qui ont permis de retrouver les traces de plus de 800.000 personnes sont basés sur une multiplication des critères liés à la filiation. Selon toute vraisemblance, les recherches vont se poursuivre pour donner sa chance à chaque Ivoirien de figurer sur la liste électorale et surtout d'obtenir sa carte d'identité.
Par ailleurs, les acteurs politiques demandent désormais un découplage de la liste provisoire contre l'avis des opérateurs techniques. Il y aura donc une liste pour les cas à éclaircir et une autre pour les inscrits confirmés. Selon une source bien informée, ce processus devrait durer un mois environ. La liste électorale sera disponible à partir de la mi-novembre. Il faudra encore quatre jours pour la convoyer dans tous les centres en vue de l'affichage. La période du contentieux s'ouvrira alors pour un mois. Elle ne prendra fin qu'à une dizaine de jours de la date du 29 novembre, si tout se déroule bien. Des délais incompressibles à en croire les techniciens.
Tous les partis politiques qui sont représentés au sein de la Cei ont connaissance de ces difficultés techniques. Plusieurs raisons pourraient donc expliquer leur discours. Parmi celles-ci, les questions budgétaires. La grogne de certains candidats serait ainsi liée à l'impact financier du report. Car, leurs sources de financement risquent de se tarir, ce qui les fragiliserait dans la course au fauteuil. Pour le candidat du Pdci par exemple, la pré-campagne a commencé depuis longtemps. Une prolongation devrait laisser des traces dans les caisses.
Pour certains candidats, la tentation est donc grande de privilégier les intérêts immédiats au détriment de la question de fond qui est l'exclusion éventuelle d'une catégorie d'Ivoiriens.
Kesy B. Jacob
L'opposition continue de réclamer à cor et à cri le vote pour le 29 novembre. Elle est soutenue en cela par le président de la Commission électorale indépendante (Cei), dont le président Robert Mambe Beugré est issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) du candidat Henri Konan Bédié. Malgré les attaques de ses adversaires qui l'accusent de freiner des quatre fers, le président de la République, candidat à sa succession depuis le 16 octobre, ne rate aucune occasion pour insister aussi sur sa volonté d'en découdre à la date indiquée. Il l'a encore exprimée récemment au cours de la séance de travail qu'il a eue avec le Premier ministre et les structures techniques, après qu'il a reçu la liste électorale provisoire.
Entre les souhaits des politiques et la réalité, il y a un fossé. Car, il est évident que la poursuite du traitement des données permet de repêcher plusieurs inscrits initialement comptabilisés dans la liste des 2,7 millions de personnes qui n'ont pu être croisées avec succès avec la liste électorale de 2000 et les fichiers historiques. Ces traitements additionnels qui ont permis de retrouver les traces de plus de 800.000 personnes sont basés sur une multiplication des critères liés à la filiation. Selon toute vraisemblance, les recherches vont se poursuivre pour donner sa chance à chaque Ivoirien de figurer sur la liste électorale et surtout d'obtenir sa carte d'identité.
Par ailleurs, les acteurs politiques demandent désormais un découplage de la liste provisoire contre l'avis des opérateurs techniques. Il y aura donc une liste pour les cas à éclaircir et une autre pour les inscrits confirmés. Selon une source bien informée, ce processus devrait durer un mois environ. La liste électorale sera disponible à partir de la mi-novembre. Il faudra encore quatre jours pour la convoyer dans tous les centres en vue de l'affichage. La période du contentieux s'ouvrira alors pour un mois. Elle ne prendra fin qu'à une dizaine de jours de la date du 29 novembre, si tout se déroule bien. Des délais incompressibles à en croire les techniciens.
Tous les partis politiques qui sont représentés au sein de la Cei ont connaissance de ces difficultés techniques. Plusieurs raisons pourraient donc expliquer leur discours. Parmi celles-ci, les questions budgétaires. La grogne de certains candidats serait ainsi liée à l'impact financier du report. Car, leurs sources de financement risquent de se tarir, ce qui les fragiliserait dans la course au fauteuil. Pour le candidat du Pdci par exemple, la pré-campagne a commencé depuis longtemps. Une prolongation devrait laisser des traces dans les caisses.
Pour certains candidats, la tentation est donc grande de privilégier les intérêts immédiats au détriment de la question de fond qui est l'exclusion éventuelle d'une catégorie d'Ivoiriens.
Kesy B. Jacob