Les acteurs de la pêche artisanale de Conakry en Guinée, se frottent les mains. A cause des recettes qu`ils tirent de cette activité.
Conakry, samedi 24 septembre dernier. Il est 9 h30. Un vent frais et léger souffle sur le port artisanal de pêche de Boulbinet, au quartier Kaloum. Ce quartier qui abrite le centre des affaires de la capitale est situé à l`opposé du grand palais présidentiel. Où a travaillé pendant 25 ans, le Général Lansana Conté, l`ex-chef de l`Etat guinéen. Sur la voie principale qui sépare ce grand bâtiment en chantier, des petits bateaux de pêches artisanales et des pirogues longent le quai d`environ un kilomètre. L`endroit grouille de monde. Ici, c`est le port de pêche artisanal de Conakry. Une quarantaine de pirogues à moteur ou de petites embarcation déchargent leurs " colis " composés essentiellement de fruits de mer, notamment des crabes, des écrevisses, mais surtout du poisson tels les carpes, les silures et autres machoirons… Ces derniers sont aidés dans leur tâche par des jeunes " dockers " restés sur les quais. Car, ici, le travail de la pêche se fait en équipe. Il y a d’abord, les pêcheurs. Viennent ensuite, ceux chargés de la vente du poisson. Un peu plus loin enfin, on trouve les réparateurs de filets et les fabricants des pirogues. Ce travail à la chaîne est pour la plupart exécuté par les ressortissants sierra-léonais, comme c`est le cas en Côte d`Ivoire. Où, la pêche traditionnelle est essentiellement occupée par les Ghanéens qu`on trouve à Abobodoumé ou à Grand-Bassam. "On y trouve les meilleurs poissons de la sous-région", lance James, un jeune pêcheur sierra-léonais. Qui vient à peine de décharger ses fruits de quatre jours de pêche en haute mer. C`est au port de pêche de Boulbinet que toutes les commerçantes grossistes de Conakry viennent s`approvisionner, ainsi que certains industriels du secteur pour ensuite, les revendre sur le marché local des quartiers de Madina, Pita, Kipé, Taouya, banlieue, Dixinne… ou les exporter dans certains pays de la sous-région, notamment en Côte d`Ivoire, Guinée équatoriale… Pour James et son équipe qui pratiquent ce métier depuis une dizaine d`années, cette activité leur permet de faire face à leurs besoins. Car, elle rapporte assez d`argent. Nous pouvons, dit-il, gagner 8 millions de francs guinéens, soit 800000 Fcfa par mois. Zenaib, une commerçante grossiste qui ravitaille différents quartiers des cinq communes de Conakry fait savoir que certes le coût de la vie est élévé à conakry. Mais, il y a pour toutes les bourses sur le marché de Boulbinet. Car, le coût du poisson est nettement avantageux par rapport au grand port de pêche situé à quelques deux kilomètres de là. Zeinab, la quarantaine, grossiste depuis une vingtaine d`années indique que contrairement au grand port de pêche, tout se négocie à des prix abordables au port de pêche de Boulbinet. " Les prix du poisson varient entre 10000 francs et 50000 francs guinéens, soit entre 1000 Fcfa et 5000 Fcfa ". Pour elle, certes la vie est chère à Conakry, mais avec ces tarifs, le citoyen moyen se nourrit convenablement. Les autres intervenants, notamment les badauds qui vendent des fils, aiguilles et autres objets de mer disent aussi gagner leur vie. Il en est de même pour les fabricants de pirogues. Smith et son frère William qui sont sur le point d`achever la confection d`une pirogue indiquent que ce métier leur rapporte gros. Ils expliquent que le coût d`une embarcation est de 5 millions de francs guinéen soit 500000 Fcfa. Cependant, ils indiquent que leur travail n`est pas très souvent aisé à cause du coût exorbitant des matériels de fabrication, notamment le bois et d`autres produits. Au siège du syndicat des pêcheurs traditionnels de Boulbinet à quelques mètres de là, M. Barry, l`un des responsables explique que la pêche artisanale à Boulbinet, est un maillon essentiel de l`économie de la capitale, et partant, du pays. Il fait savoir que, les acteurs en tirent un grand profit. Cependant, il fait savoir que les derniers évènements que vit la Guinée n`apportent pas une grande sérénité aux pêcheurs qui craignent le pire.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
envoyé spécial en Guinée
Conakry, samedi 24 septembre dernier. Il est 9 h30. Un vent frais et léger souffle sur le port artisanal de pêche de Boulbinet, au quartier Kaloum. Ce quartier qui abrite le centre des affaires de la capitale est situé à l`opposé du grand palais présidentiel. Où a travaillé pendant 25 ans, le Général Lansana Conté, l`ex-chef de l`Etat guinéen. Sur la voie principale qui sépare ce grand bâtiment en chantier, des petits bateaux de pêches artisanales et des pirogues longent le quai d`environ un kilomètre. L`endroit grouille de monde. Ici, c`est le port de pêche artisanal de Conakry. Une quarantaine de pirogues à moteur ou de petites embarcation déchargent leurs " colis " composés essentiellement de fruits de mer, notamment des crabes, des écrevisses, mais surtout du poisson tels les carpes, les silures et autres machoirons… Ces derniers sont aidés dans leur tâche par des jeunes " dockers " restés sur les quais. Car, ici, le travail de la pêche se fait en équipe. Il y a d’abord, les pêcheurs. Viennent ensuite, ceux chargés de la vente du poisson. Un peu plus loin enfin, on trouve les réparateurs de filets et les fabricants des pirogues. Ce travail à la chaîne est pour la plupart exécuté par les ressortissants sierra-léonais, comme c`est le cas en Côte d`Ivoire. Où, la pêche traditionnelle est essentiellement occupée par les Ghanéens qu`on trouve à Abobodoumé ou à Grand-Bassam. "On y trouve les meilleurs poissons de la sous-région", lance James, un jeune pêcheur sierra-léonais. Qui vient à peine de décharger ses fruits de quatre jours de pêche en haute mer. C`est au port de pêche de Boulbinet que toutes les commerçantes grossistes de Conakry viennent s`approvisionner, ainsi que certains industriels du secteur pour ensuite, les revendre sur le marché local des quartiers de Madina, Pita, Kipé, Taouya, banlieue, Dixinne… ou les exporter dans certains pays de la sous-région, notamment en Côte d`Ivoire, Guinée équatoriale… Pour James et son équipe qui pratiquent ce métier depuis une dizaine d`années, cette activité leur permet de faire face à leurs besoins. Car, elle rapporte assez d`argent. Nous pouvons, dit-il, gagner 8 millions de francs guinéens, soit 800000 Fcfa par mois. Zenaib, une commerçante grossiste qui ravitaille différents quartiers des cinq communes de Conakry fait savoir que certes le coût de la vie est élévé à conakry. Mais, il y a pour toutes les bourses sur le marché de Boulbinet. Car, le coût du poisson est nettement avantageux par rapport au grand port de pêche situé à quelques deux kilomètres de là. Zeinab, la quarantaine, grossiste depuis une vingtaine d`années indique que contrairement au grand port de pêche, tout se négocie à des prix abordables au port de pêche de Boulbinet. " Les prix du poisson varient entre 10000 francs et 50000 francs guinéens, soit entre 1000 Fcfa et 5000 Fcfa ". Pour elle, certes la vie est chère à Conakry, mais avec ces tarifs, le citoyen moyen se nourrit convenablement. Les autres intervenants, notamment les badauds qui vendent des fils, aiguilles et autres objets de mer disent aussi gagner leur vie. Il en est de même pour les fabricants de pirogues. Smith et son frère William qui sont sur le point d`achever la confection d`une pirogue indiquent que ce métier leur rapporte gros. Ils expliquent que le coût d`une embarcation est de 5 millions de francs guinéen soit 500000 Fcfa. Cependant, ils indiquent que leur travail n`est pas très souvent aisé à cause du coût exorbitant des matériels de fabrication, notamment le bois et d`autres produits. Au siège du syndicat des pêcheurs traditionnels de Boulbinet à quelques mètres de là, M. Barry, l`un des responsables explique que la pêche artisanale à Boulbinet, est un maillon essentiel de l`économie de la capitale, et partant, du pays. Il fait savoir que, les acteurs en tirent un grand profit. Cependant, il fait savoir que les derniers évènements que vit la Guinée n`apportent pas une grande sérénité aux pêcheurs qui craignent le pire.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
envoyé spécial en Guinée