Le pays est en plein dans la campagne électorale. Les états-majors sont en mouvement et se déploient. Acte important pour la présidentielle dont la date effective reste à déterminer, le 29 novembre 2009 officiellement annoncée apparaissant de plus en plus intenable, tous les postulants ont déposé leurs candidatures. L’un des derniers à le faire a été le chef de l’Etat sortant. A la différence des autres prétendants au poste, Laurent Gbagbo a eu droit la veille de son déplacement à la Commission électorale indépendante, c’est là bas que les dossiers devaient être remis, à un traitement particulier de la part de la télévision ivoirienne. La chaine publique oubliant son rôle de media de service public a livré aux Ivoiriens un long métrage sur la préparation, les étapes et le programme de dépôt de cette candidature. Un acte privé d’un citoyen qui allait remplir une formalité que certains de ces concitoyens ont effectuée avant lui. Le pays devait savoir que les candidats ne sont pas identiques. Et la télévision nationale s’est chargée de cela. Qui plus est, pendant le journal télévisé de 20 heures du jeudi 15 octobre 2009. Une fois de plus, l’impartialité de cet important outil est en cause. Passent encore les reportages sur les différents bords politiques largement en faveur de celui du chef de l’Etat. Mais que la Rti devienne un canal quasi exclusif de la communication d’un candidat à la présidentielle cela ne peut manquer d’inquiéter. Les structures de régulation de l’espace audio visuel, singulièrement le Conseil national de la communication audiovisuelle, le Cnca, se contentent d’observer. La mission de l’Onu dans le pays, tout comme le cadre permanent de concertation produisent des communiqués. Simples vœux pieux. La Rti continue sa dérive partisane.
D. Al Seni
D. Al Seni