Après la sortie d'Alain Joyandet, secrétaire d'Etat français à la coopération, à propos des élections en Côte d'Ivoire, les voix continuent de se faire entendre pour dénoncer cette ingérence. Récemment, sa majesté Tchiffi Jean-Gervais, président du forum des rois et chefs traditionnels africains a fait une sortie pour demander à la France de Sarkozy d'arrêter ses manigances. " Nous ne sommes pas sous le diktat de la France ", a-t-il lancé, pour qu'elle nous dise ce que nous devons faire. Dans la mesure où, nous sommes un Etat souverain et indépendant qui a sa façon de gèrer ses propres affaires. " La France ne peut pas nous dicter notre avenir, parce qu'il s'agit de l'avenir de la Côte d'Ivoire, nous sommes mieux placés pour l'évaluer. Nous ne sommes plus à l'époque où les colons donnaient des miroirs aux Africains et en retour, ils partaient chez eux avec des esclaves. Pourquoi, c'est toujours ceux qui sont à l'extérieur qui nous disent de faire ceci ou cela ?", s'est interrogé Tchiffi Jean-Gervais. Avant d'estimer que la France ne peut pas se substituer au peuple ivoirien. Pour lui, il n'est donc pas question que le pays de Sarkozy s'immisce dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. Mieux, il a souhaité que la France commence par retirer les armes qu'elle a donné aux ex-rebelles pour attaquer la terre ivoire, avant de tenir tout autre discours. Dans son intervention, Tchiffi Jean-Gervais est revenu sur sa position pour ce qui est de l'élection présidentielle. A ce niveau, le président du forum des rois et chefs traditionnels africains persiste et signe : " il faut reporter les élections". Il s'est donc voulu on ne peut plus clair. "Il faut éviter d'organiser des élections au moment où, la situation de plus de 2 millions d'Ivoiriens n'est pas claire, au moment où, le désarmement n'est pas encore une réalité. A preuve, nous avons appris que Gervais Coulibaly et la délégation qui l'accompagnait ont eu maille à partir avec les Forces nouvelles à Korhogo. S'il n'y a pas de problème, pourquoi, la libre circulation n'est pas de mise partout en Côte d'Ivoire ?", s'est interrogé Tchiffi Jean-Gervais qui pense qu'il serait préférable de repousser l'échéance électorale de 2 ou 3 mois pour permettre aux structures en charge du processus d'identification d'établir une liste électorale sans reproche. Toutes choses qui, selon lui, permettront d'éviter les contestations après la proclamation des résultats. A ce sujet, Tchiffi Jean-Gervais a demandé à Beugré Mambé de rendre sa démission, s'il ne peut pas produire une liste électorale limpide, susceptible de nous conduire à des élections justes et transparentes. " Je demande au président de la Commission électorale indépendante (Cei) de dire la vérité aux Ivoiriens et d'arrêter de les endormir. S'il n'est pas capable de prendre ses responsabilités, afin de produire une liste électorale irréprochable, qu'il démissionne ", a-t-il conclu.
Roger Kassé
Roger Kassé