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Politique Publié le vendredi 23 octobre 2009 | Notre Voie

Tunisie : Une opposition éparse et timide

Ils sont quatre candidats à aller à la pêche aux voix des Tunisiens pour l'élection présidentielle ce dimanche 25 octobre : le président sortant, candidat à sa propre succession, Zine El Abidine Ben Ali, du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti au pouvoir ; Ahmed Brahim du Mouvement Ettajdid, survivance du parti communiste tunisien ; Mohamed Bouchiba du Parti de l'Unité populaire (PUP) et Ahmed Inoubli de l'Union démocratique unioniste (UDU). Le parti du président Zine el Abidine Ben Ali, créé en 1920, a mené la lutte de libération nationale sous la direction du leader Habib Bourguiba qui a été candidat unique et ensuite président à vie. Avec l'arrivée au pouvoir de l'actuel président en 1987, une ouverture démocratique s'est opérée en 1994 et des partis politiques de l'opposition ont obtenu la possibilité de se présenter à l'élection présidentielle. Le parti de l'unité populaire (PUP) s'est ainsi présenté en 1999 et 2004 ; l'Union démocratique Unioniste (UDU) en 1999 ; le Mouvement attajdid en 2004 ; et le parti social libéral (PSL), le grand absent de l'élection présidentielle de dimanche, en 2004. Au vu de ce qui précède, c'est un vieux parti bien huilé, rompu aux joutes électorales, que vont affronter trois partis jeunes, sur les huit que compte l'opposition tunisienne. Sur ce que nous avons vu et entendu sur le terrain au cours de la campagne électorale, ces partis de l'opposition n'ont mis en place aucune stratégie commune,ne sont liés par aucun pacte électoral pour affronter la machine du RCD. Ils iront en rangs dispersés, solliciter le vote de quelque 5 millions d'électeurs tunisiens. Quand on sait que le RCD revendique 2,7 millions d'adhérents et à la main mise sur les moyens de l'Etat et le parlement on peut affirmer sans risque de se tromper que l'opposition ne verra que du feu. D'ailleurs, la campagne électorale a déjà montré les prémices de la défaite des candidats de l'opposition : dans les rues de la capitale tunisienne, les affiches des opposants,des “A4”, font piètre figure à côté de Ben Ali, la main sur le cœur et qui véhiculent une sérénité, une confiance en soi débordantes. Alors que, les chargés des meetings et des conférences du candidat Ben Ali déroulent le programme de leur champion en étalant au grand jour les acquis et les projets à mettre en œuvre pour le bonheur du Tunisien, les opposants cantonnés dans leurs états majors de campagne respectifs s'époumonnent à appeler le changement de toutes leurs forces. Changer pour changer, tel ne semble pas être l'avis des Tunisiens amassés dans les cafés de l'immense avenue Bourguiba de la capitale. Pour beaucoup d'entre eux, Ben Ali est encore bon pour le service malgré les 22 ans passés au pouvoir (ils oublient les années durant lesquelles il a été 1er ministre). Un jeune diplômé de l'université, au chômage, malgré ce statut, affirme sans sourciller que “le président actuel peut rester au pouvoir tant que ses forces le lui permettent, parce que la Tunisie qui est aujourd'hui un pays émergant, doit aller de l'avant avec lui, pour faire partie des nations développées”. Le candidat du parti au pouvoir depuis 1956, qui est lui-même au pouvoir depuis 1987 après avoir été premier ministre de Habib Bourguiba, s'apprête probablement à approcher ou à décrocher un score stalinien que la présence de nombreux observateurs internationaux, une vingtaine venue de l'Union africaine, des Nations unies, de l'Europe, de l'Afrique du Nord rendront certainement crédible et indiscutable. D'ailleurs au plan national il a été mis sur pied un observatoire national des élections présidentielles et législatives de 2009. Présidé par un juriste de renom, Me Abdelwahab El Béhi, cet observatoire “a une mission de suivi et de contrôle des diverses étapes des élections présidentielles et législatives qu'il accomplit d'une manière indépendante, neutre et objective par des personnalités ne représentant aucune des parties prenantes aux élections”. Selon Me Abdelwahab, la décision de charger l'observatoire de suivre et de contrôler les diverses étapes des élections vise à renforcer les garantis de contrôle de la neutralité de l'administration et de la transparence des opérations électorales et du scrutin à leurs diverses étapes ; conférer plus d'efficacité et de transparence aux garanties constitutionnelles et législatives et aux mécanismes institués par la constitution tunisienne et le code électoral… Toujours selon Me Abdlewahab, les missions confiées à l'observatoire sont : le contrôle de l'opération d'inscription des citoyens sur les listes électorales ; le contrôle de l'opération de distribution des cartes d'électeur ; le contrôle de l'opération de dépôt des listes candidates ; le contrôle de la propagande et du déroulement de la campagne électorale ; le contrôle des opérations de vote, de dépouillement des votes et de proclamation des résultats du scrutin…. Me Abdelwahab, qui a animé une conférence de presse entouré des autres membres de l'observatoire pour instruire la presse nationale et internationale sur l'action de la structure qu'il dirige, n'a pas omis de viser les dispositions juridiques qui encadrent leurs actions. Il a cité notamment quelques dispositions constitutionnelles. A l 'article 20 il est écrit : “est électeur tout citoyen possédant la nationalité tunisienne depuis au moins cinq, âgé de 18 ans accomplis et remplissant les conditions prévues par la loi électorale”. Quant à l'article 40 relatif à l'éligibilité à la présidence de la République, il stipule en ses alinéa 1 et 2 : “Peut se porter candidat à la présidence de la République tout Tunisien, jouissant exclusivement de la nationalité, de religion musulmane, de père, de mère de grands-pères paternel et maternel tunisiens, démeurés tous de nationalité tunisienne sans discontinuité. En outre, le candidat doit être, le jour de dépôt de sa candidature, âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus et jouir de tous ses droits civils et politique”. Il faut dire qu'en Tunisie, tous les candidats n'ont aucun problème avec la loi fondamentale et personne dans la population ne trouve à rédire sur ces dispositions claires et nettes qui, ailleurs, auraient pu faire jaser.

Franck Dally envoyé spécial
franckdali1@yahoo.fr
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