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Politique Publié le samedi 24 octobre 2009 | Notre Voie

Pour les besoins de la cause électorale : Bédié tente en vain de se rapprocher des masses populaires

Les élections présidentielles ivoiriennes approchent. Et Henri Konan Bédié, qui sait qu’elles sont capitales pour lui plus que tout autre, parce qu’il a aujourd’hui 75 ans, se jette corps et âme dans la bataille. S’il ne les remporte pas, il ne pourra plus, au regard de la Constitution actuelle, se représenter à ce type de scrutins. Car il sera, dans ce cas, frappé par la limite d’âge. Alors, il réfléchit et se souvient de la masse populaire, du bas peuple qu’il n’a pas souvent servi. Ceux qui n’ont pas un langage académique et qui croule souvent sous le poids de la misère ou ceux qui, bien qu’étant instruits, sont issus des quartiers défavorisés. Ceux-là parlent le “nouchi”, un mélange de français et d’ ethnies ivoiriennes. Lui, c’est le bourgeois. Il était toujours dans les bonnes grâces de feu Félix Houphouet Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire. Il aura tout eu sous le règne du “père-fondateur”. Ambassadeur, ministre de l’Economie et des Finances, président de l’Assemblée nationale… avec, en prime, un poste de président de la République taillé sur mesure. Il s’est, de ce fait, enfermé dans une tour d’ivoire, loin des préoccupations du bas peuple et ne connaît rien à ses habitudes linguistiques. Le président Bédié a pris l’habitude, comme président de la République et celui du PDCI, de faire écrire ses discours et de les lire d’une voix monocorde. Qu’il soit devant un auditoire d’intellectuels ou une assistance moins instruite, il avait toujours un langage soutenu. Peu importe si la cible ne comprenait rien à ce qu’il disait. Comme pour mieux se détacher de la masse, il a expérimenté le téléprompteur quand il était président de la République entre 1993 et 1999. On était étonné de voir un président ivoirien, pour la première fois, s’adresser à son peuple les yeux rivés sur un écran. Et l’air absent. C’était une grave erreur de communication.

Sur le contenu, le langage de Bédié n’était pas également pour l’homme des bas quartiers. Il s’est rendu célèbre par l’usage des mots comme “hypocondriaques écrivants endurcis”, “suiveurs”, etc. Aujourd’hui, Bédié se rend compte sur le tas qu’il a toujours ignoré une partie du peuple; Ces Ivoiriens qui n’ont pas d’argent et quelquefois peu d’instruction, mais dont l’avis est important dans une élection. Surtout pour la présidentielle à venir.

Les sondages cumulés donnent le président actuel Laurent Gbagbo favori. Bédié est donc inquiet. Son staff et lui ont imaginé une stratégie pour avoir les voix de ceux qu’il appelle, avec beaucoup d’opportunisme, les “bramôgô”. C’est ce qui explique que l’on peut voir un Bédié à Koumassi et dans d’autres villes lire (c’est aussi l’une de ses exclusivités) le “nouchi” devant des militants surpris. Il a utilisé des mots comme “chôco”, “gbôh”, “ziguéhi”, “dèbè”, “môgô de froufrou”, “atchèbè”, “sagba”, “fraya.”. Histoire de contrer Laurent Gbagbo, le candidat du peuple, sur son propre terrain lors des élections présidentielles prochaines. Peine perdue ! Puisque, dans les milieux nouchi, on lui rétorque que ce “créole” ivoirien ne se lit pas. Il se parle. Tout simplement !

Serge Armand Didi sardidi@yahoo.fr
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