Une semaine après sa nomination, le docteur Issa Malick Coulibaly a rendu publique mercredi dernier la liste des membres de son équipe de campagne au Palais de la Culture de Treichville (Abidjan). Un acte qui témoigne, a bien des égards de la volonté inébranlable du militant du PDCI-RDA de tout mettre en œuvre pour assurer la victoire de Laurent Gbagbo au soir du futur scrutin présidentiel. Mais pour y parvenir, beaucoup de défis, et non des moindres, sont dressés sur le passage du petit fils du patriarche Gon Coulibaly. Décryptage !
On peut désormais le dire sans risque de se tromper. Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 29 novembre a lui-même perçu la délicatesse et la complexité de ce scrutin jugé capitale pour le pays. En affirmant donc à la face du monde que « rien n’est gagné d’avance » le chef de l’exécutif ivoirien savait donc ce qu’il disait. Et c’est, semble-t-il, eu égard à ces difficultés du reste perceptibles, qu’il a finalement jeté son dévolu sur le docteur Issa Malick Coulibaly, membre du bureau politique du PDCI pour en assurer la direction de sa campagne. Cependant, même si nombre d’Ivoiriens lui reconnaissent des talents de politicien habile et rusé, il n’en demeure pas moins que cette fois, contrairement à 2000, la situation ne sera pas du tout repos pour son directeur de campagne du camp présidentiel. Qui, il faut le dire, sera infailliblement confronté à plusieurs grands défis. Dont le premier demeure, à l’évidence, la reconquête du Grand-Nord par le parti présidentiel. Dans cette zone littéralement dominée par le RDR et, à un degré moindre le PDCI-RDA, Malick Coulibaly aura donc la lourde responsabilité de bousculer les Houphouétistes.
Malick Coulibaly pour suppléer Fologo, Koulibaly, Gervais, etc…
Cette tâche s’annonce d’autant plus ardue que ses devanciers, nommés à cet effet n’ont, jusque-là, pu donner au locataire du Palais présidentiel, les résultats escomptés. On se souvient d’ailleurs que quelques jours après sa prise du pouvoir, Laurent Gbagbo avait bâti toute sa stratégie de reconquête du Nord sur le professeur Mamadou Koulibaly. De sorte que, de son portefeuille « juteux » de ministre de l’Economie et des Finances, le député d’Azaguié a été bombardé chef du parlement ivoirien. En ce moment-là, le FPI et ses laudateurs croyaient dur comme fer que le tour était joué. Mais, face à la réalité du terrain, le parti présidentiel s’est vite aperçu de ce que l’idéologue du régime n’avait pas les atouts nécessaires pour faire basculer les Nordistes dans la Refondation. Dès lors, Laurent Gbagbo se résout à opter pour l’ancien député de Sinématiali, M. Augustin Laurent Dona-Fologo, auréolé de son titre de secrétaire général du parti Houphouétiste. Et pour ce faire, l’ex-ministre d’Etat d’Henri Konan Bédié a été, lui-aussi, bombardé à la tête d’une autre institution étatique. Toutefois, à l’image de Koulibaly, Fologo non plus ne pourra donner les résultats escomptés. Quand bien même il a crée le rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) à cet effet. Nonobstant ses 22 ans de présence dans les gouvernements d’Houphouët et de Bédié, « L. D. F », à l’épreuve du terrain, n’a p u faire mieux que Mamadou Koulibaly. En tout et pour tout, il n’a pu rallier que quelques uns de ses sympathisants à la cause de Laurent Gbagbo. Face donc à cet autre échec cuisant quant à une réelle reconquête des peuples nordistes par le parti présidentiel, Laurent Gbagbo se résout donc à jeter in fine, tout son dévolu sur Gervais Coulibaly qu’il a d’abord tenté de positionner à la primature à la place de Seydou Diarra en 2006 sans succès, avant de le nommer comme étant le porte-parole de la Présidence en lieu et place de Désiré Tagro, entre-temps, devenu ministre de l’intérieur. Ainsi donc, dans l’imagerie populaire, le triumvirat Fologo – Koulibaly – Gervais devrait pouvoir convaincre le Grand-Nord à adhérer massivement aux idéaux et surtout à la philosophie politique de Laurent Gbagbo.
Malick face à « l’aile dure » du FPI
Mais là-encore, les résultats ne seront pas à la hauteur des attentes du natif de Ouragahio. Conséquence : le Nord n’a pas bougé d’un seul iota et la percée « spectaculaire » tant attendue du FPI n’aura somme toute été qu’un leurre. Or, pour Laurent Gbagbo, son succès à la future présidentielle passe irrémédiablement par la résolution de l’équation nordiste. Surtout que cette région nourrit de réels ressentiments et autres récriminations contre le camp présidentiel. Qu’elle n’a eu de cesse d’accuser perpétuellement de vouloir persécuter ses cadres depuis le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002. Et depuis cette date, il faut avoir le courage de le dire, les relations entre le Nord et le pouvoir d’Abidjan sont devenues plus qu’exécrables. Toute chose qui a d’ailleurs contraint le locataire du présidentiel à porter son choix sur le petit-fils du mythique patriarche Gon Coulibaly. Ainsi donc, Issa Malick Coulibaly aura à relever le premier défi qui est vraisemblablement de servir de contrepoids au parti Républicain dans cette partie du territoire réputée hostile au FPI. Or, là où les Fologo, Koulibaly Mamadou, Gervais Coulibaly, le général Youssouf Koné et autres n’ont pu apporter grand-chose, l’on se demande bien ce que pourra réellement apporter un Malick Coulibaly certainement à la recherche d’une légitimité. D’autant plus que dans cette zone, son neveu, Coulibaly Amadou Gon, directeur de campagne d’Alassane Ouattara y est solidement et confortablement installé. L’autre défi qui attend le directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo est sans aucun doute, l’hostilité que lui réservent ce que d’aucuns ont affublé du titre « d’aile dure » du FPI, composé de Simone Ehivet, Mamadou Koulibaly, Marcel Gossio, Dano Djédjé etc… Ceux-là, depuis des décennies, ont bravé toutes les adversités, physiques et morales pour faire triompher leur parti en octobre 2000. Ils sont donc considérés à ce titre comme étant les dépositaires du parti socialiste. Et de ce fait-là, l’on ne comprendrait pas comment ils pourraient recevoir des ordres de campagne d’un Malick Coulibaly qui pourrait être perçu comme un « intrus ». Assurément, le docteur devra donc relever cet autre défi qui est de convaincre réellement els « dinosaures » ou « caciques » du FPI à l’accepter comme étant désormais leur chef. Ensuite, le DNC devra relever un autre défi qui est de convaincre le peuple Dida, les Akyé et tous ceux qui ne font plus mystère de leur volonté de sanctionner le parti présidentiel au scrutin du 29 novembre 2009, lui, le militant actif du PDCI-RDA. En plus, en tant que directeur de campagne de Laurent Gbagbo, c’est à lui que revient la mission de convaincre aussi le peuple DAN et les parents de Robert Guéi à apporter leurs suffrages à son mentor. Ce sont donc autant de défis qui attendent Malick Coulibaly.
Michel Ziki
On peut désormais le dire sans risque de se tromper. Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 29 novembre a lui-même perçu la délicatesse et la complexité de ce scrutin jugé capitale pour le pays. En affirmant donc à la face du monde que « rien n’est gagné d’avance » le chef de l’exécutif ivoirien savait donc ce qu’il disait. Et c’est, semble-t-il, eu égard à ces difficultés du reste perceptibles, qu’il a finalement jeté son dévolu sur le docteur Issa Malick Coulibaly, membre du bureau politique du PDCI pour en assurer la direction de sa campagne. Cependant, même si nombre d’Ivoiriens lui reconnaissent des talents de politicien habile et rusé, il n’en demeure pas moins que cette fois, contrairement à 2000, la situation ne sera pas du tout repos pour son directeur de campagne du camp présidentiel. Qui, il faut le dire, sera infailliblement confronté à plusieurs grands défis. Dont le premier demeure, à l’évidence, la reconquête du Grand-Nord par le parti présidentiel. Dans cette zone littéralement dominée par le RDR et, à un degré moindre le PDCI-RDA, Malick Coulibaly aura donc la lourde responsabilité de bousculer les Houphouétistes.
Malick Coulibaly pour suppléer Fologo, Koulibaly, Gervais, etc…
Cette tâche s’annonce d’autant plus ardue que ses devanciers, nommés à cet effet n’ont, jusque-là, pu donner au locataire du Palais présidentiel, les résultats escomptés. On se souvient d’ailleurs que quelques jours après sa prise du pouvoir, Laurent Gbagbo avait bâti toute sa stratégie de reconquête du Nord sur le professeur Mamadou Koulibaly. De sorte que, de son portefeuille « juteux » de ministre de l’Economie et des Finances, le député d’Azaguié a été bombardé chef du parlement ivoirien. En ce moment-là, le FPI et ses laudateurs croyaient dur comme fer que le tour était joué. Mais, face à la réalité du terrain, le parti présidentiel s’est vite aperçu de ce que l’idéologue du régime n’avait pas les atouts nécessaires pour faire basculer les Nordistes dans la Refondation. Dès lors, Laurent Gbagbo se résout à opter pour l’ancien député de Sinématiali, M. Augustin Laurent Dona-Fologo, auréolé de son titre de secrétaire général du parti Houphouétiste. Et pour ce faire, l’ex-ministre d’Etat d’Henri Konan Bédié a été, lui-aussi, bombardé à la tête d’une autre institution étatique. Toutefois, à l’image de Koulibaly, Fologo non plus ne pourra donner les résultats escomptés. Quand bien même il a crée le rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) à cet effet. Nonobstant ses 22 ans de présence dans les gouvernements d’Houphouët et de Bédié, « L. D. F », à l’épreuve du terrain, n’a p u faire mieux que Mamadou Koulibaly. En tout et pour tout, il n’a pu rallier que quelques uns de ses sympathisants à la cause de Laurent Gbagbo. Face donc à cet autre échec cuisant quant à une réelle reconquête des peuples nordistes par le parti présidentiel, Laurent Gbagbo se résout donc à jeter in fine, tout son dévolu sur Gervais Coulibaly qu’il a d’abord tenté de positionner à la primature à la place de Seydou Diarra en 2006 sans succès, avant de le nommer comme étant le porte-parole de la Présidence en lieu et place de Désiré Tagro, entre-temps, devenu ministre de l’intérieur. Ainsi donc, dans l’imagerie populaire, le triumvirat Fologo – Koulibaly – Gervais devrait pouvoir convaincre le Grand-Nord à adhérer massivement aux idéaux et surtout à la philosophie politique de Laurent Gbagbo.
Malick face à « l’aile dure » du FPI
Mais là-encore, les résultats ne seront pas à la hauteur des attentes du natif de Ouragahio. Conséquence : le Nord n’a pas bougé d’un seul iota et la percée « spectaculaire » tant attendue du FPI n’aura somme toute été qu’un leurre. Or, pour Laurent Gbagbo, son succès à la future présidentielle passe irrémédiablement par la résolution de l’équation nordiste. Surtout que cette région nourrit de réels ressentiments et autres récriminations contre le camp présidentiel. Qu’elle n’a eu de cesse d’accuser perpétuellement de vouloir persécuter ses cadres depuis le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002. Et depuis cette date, il faut avoir le courage de le dire, les relations entre le Nord et le pouvoir d’Abidjan sont devenues plus qu’exécrables. Toute chose qui a d’ailleurs contraint le locataire du présidentiel à porter son choix sur le petit-fils du mythique patriarche Gon Coulibaly. Ainsi donc, Issa Malick Coulibaly aura à relever le premier défi qui est vraisemblablement de servir de contrepoids au parti Républicain dans cette partie du territoire réputée hostile au FPI. Or, là où les Fologo, Koulibaly Mamadou, Gervais Coulibaly, le général Youssouf Koné et autres n’ont pu apporter grand-chose, l’on se demande bien ce que pourra réellement apporter un Malick Coulibaly certainement à la recherche d’une légitimité. D’autant plus que dans cette zone, son neveu, Coulibaly Amadou Gon, directeur de campagne d’Alassane Ouattara y est solidement et confortablement installé. L’autre défi qui attend le directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo est sans aucun doute, l’hostilité que lui réservent ce que d’aucuns ont affublé du titre « d’aile dure » du FPI, composé de Simone Ehivet, Mamadou Koulibaly, Marcel Gossio, Dano Djédjé etc… Ceux-là, depuis des décennies, ont bravé toutes les adversités, physiques et morales pour faire triompher leur parti en octobre 2000. Ils sont donc considérés à ce titre comme étant les dépositaires du parti socialiste. Et de ce fait-là, l’on ne comprendrait pas comment ils pourraient recevoir des ordres de campagne d’un Malick Coulibaly qui pourrait être perçu comme un « intrus ». Assurément, le docteur devra donc relever cet autre défi qui est de convaincre réellement els « dinosaures » ou « caciques » du FPI à l’accepter comme étant désormais leur chef. Ensuite, le DNC devra relever un autre défi qui est de convaincre le peuple Dida, les Akyé et tous ceux qui ne font plus mystère de leur volonté de sanctionner le parti présidentiel au scrutin du 29 novembre 2009, lui, le militant actif du PDCI-RDA. En plus, en tant que directeur de campagne de Laurent Gbagbo, c’est à lui que revient la mission de convaincre aussi le peuple DAN et les parents de Robert Guéi à apporter leurs suffrages à son mentor. Ce sont donc autant de défis qui attendent Malick Coulibaly.
Michel Ziki