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Politique Publié le mercredi 28 octobre 2009 | Nuit & Jour

Présidentielle 2009 / Banny, Bombet, Zémogo, Gaza Gazo… - Les grands absents de la compétition

Alors même qu’ils avaient naguère donné l’impression d’être de potentiels candidats à la future élection présidentielle, Charles Konan Banny, Emile Constant Bombet, Fofana Zémogo, Gaza Gazo et autres ont, somme toute, brillé par leur absence lors du dépôt des candidatures à la CEI. Une absence qui est diversement interprétée au sein de la classe politique ivoirienne et qui est même de nature à atténuer l’intensité de cette bataille à tout le moins explosive et indécise.

Ce sont au total treize (13) candidats qui iront à l’assaut du fauteuil présidentiel le 29 novembre 2009 prochain, lors d’un scrutin que d’aucuns ont déjà qualifié d’indécise pour la Côte d’Ivoire. Pour la première fois, en effet, le pays assistera à une compétition transparente et ouverte à tous les candidats, contrairement à 2000, et même bien avant. Ainsi donc, Henri Konan Bédié, le président du plus vieux parti politique ivoirien et Alassane Dramane Ouattara chef charismatique du RDR, tous exclus de la présidentielle d’octobre 2000 pourront, cette fois, faire acte de candidature.

Bédié sauve les meubles au PDCI

Cependant, en dépit de sa large ouverture à tous les postulants, certains candidats de poids ne figurent pas sur la liste des candidats à cette consultation électorale d’envergure. Et pourtant, ceux-ci avaient naguère parcouru tout le pays, ou du moins par des personnes interposées, pour demander aux différentes populations de leur apporter leurs suffrages. Or, au moment de concrétiser leurs vœux, les présumés candidats déclarés à la présidentielle ont fait faux bonds à leurs partisans. Qui, de ce fait, n’en reviennent pas encore. Entre autres grands absents de la compétition du 29 novembre 2009 prochain, se trouve l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Ex-gouverneur de la BCEAO, l’homme n’a jamais fait mystère de sa farouche volonté de briguer le haut sommet de l’Etat. Bien avant sa nomination au poste de Premier ministre en remplacement de Seydou Elimane Diarra. Charles Konan Banny, depuis le Sénégal, ne s’embarrassait pas de fioritures pour actionner ses hommes dans ce sens. Après avoir suscité la création du COPAD et du Comité national des jeunes pour Charles Konan Banny (CNJ-CKB) de Kouakou Abonouan Louis, le natif de Morofé, par le biais de son frère aîné, Jean Konan Banny est par la suite rentré en conflit ouvert avec Henri Konan Bédié. C’est d’ailleurs, eu égard à cela que celui-ci a lancé sans ambages au visage de N’zuéba courant 2006 : « allez-y dire à Bédié que celui qui a cassé le canari ne peut plus être envoyé pour aller chercher le bangui… ». L’allusion est claire. Il s’agit de faire comprendre à N’zuéba qu’il n’a plus la légitimité du PDCI pour en être désormais son candidat à l’élection présidentielle. Et ce message, Henri Konan Bédié l’a tellement perçu qu’en retour, il a répondu en ces termes : « dites aux Banny d’aller planter leurs propres palmiers ». Sous-entendu : « tant que je suis là, ils ne seront jamais investis par le PDCI ». Finalement, l’histoire aura donné raison au « sphinx » de Daoukro. Puisqu’au dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009, Charles Konan Banny a brillé par son absence. Mieux, il a résolument décidé de se mettre désormais au service exclusif du candidat du parti sexagénaire, au grand dam de ses partisans. Or, l’affrontement Bédié-Banny aurait pu donner plus de tonus à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009. Hélas !

Bombet, un virage à 180°

Tout comme Banny, certains militants du PDCI éprouvent encore du mal à comprendre la volte-face spectaculaire d’Emile Constant Bombet qui, lui-aussi, avait exprimé des velléités de candidature à cette élection. On se souvient d’ailleurs que M. Bombet qui n’a jamais adoubé l’union des Houphouétistes en raison notamment de tous les risques qu’il a pris contre Alassane Ouattara avait donc décidé de se porter candidat contre Bédié. Et pour y parvenir, il a suscité la création du mouvement « PDCI-Vision nouvelle » dirigé par le docteur Narcisse Ehoussou. Dans l’establishment PDCI, la candidature d’Emile Constant Bombet ne faisait l’ombre d’aucun doute. Jusqu’à la récente tournée de N’zuéba à Agboville où l’on a aperçu le colonel-major à ses côtés. Et depuis lors, les supputations sont allées bon train. De sorte que, les craintes de ses partisans vont se confirmer le jour de la date limite de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle. A la grande surprise de ses laudateurs, Bombet n’a pas daigné faire acte de candidature. Pour quelle raison ? Nul ne le sait. Toujours est-il que, tout comme Banny, Bombet a, lui-aussi, décidé d’apporter un soutien indéfectible à Bédié. Qui, avec le retrait de ces deux ténors, s’en tire à bon compte.

Zémogo fait douter les militants de l’ANCI

Autre grand absent de la compétition du 29 novembre 2009, le président de l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire (ANCI), Fofana Zémogo ci-devant, maire de la commune de Boundiali. Cette absence est d’autant plus étonnante que Zémogo a rompu les amarres d’avec le parti Républicain pour voler de ses propres ailes. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a créé sa propre formation politique qui a pour secrétaire général Jean-Jacques Béchio et porte-parole Khalil Ali Kéita. En plus, à maintes reprises, les dirigeants de ce parti ne se sont pas embarrassés d’oripeaux pour marteler que « l’ANCI aura bel et bien un candidat à l’élection présidentielle ». Mais curieusement, pour des raisons qu’on ignore encore, l’alliance a brillé par son absence lors du dépôt des candidatures à la future présidentielle. Mettant ainsi, ses militants dans le doute et l’anxiété. Aujourd’hui, nombreux sont les compatriotes qui ne cessent de se demander ce que fera désormais le président Zémogo. Va-t-il basculer dans la mouvance présidentielle ou alors, prendra-t-il le risque de retourner au RDR, Quoiqu’il en soit, l’absence du maire de Boundiali sur la liste des candidats à la future présidentielle inquiète sérieusement les militants de l’ANCI. Il en est d’ailleurs de même pour le président Francis Gaza Gazo qui, on le sait, n’a jamais caché sa volonté de succéder à Laurent Gbagbo lors de la future présidentielle. Ancien maire de Lakota, Gaza Gazo a été évincé de son poste par le ministre Désiré Tagro alors même qu’il était contraint à un exil forcé au Gabon. Depuis lors, le fossé entre cet ex-financier du FPI et les socialistes s’est considérablement agrandi. Tant et si bien que, Gaza, ulcéré, a décidé de briguer le fauteuil de Laurent Gbagbo. Mais, finalement, il ne fera pas acte de candidature, tout comme l’ex-DG du CEPICI, M. Dago Godé Pierre qui, lui-aussi, nourrissait de réels ressentiments contre le locataire du Palais présidentiel. Au total, Banny, Bombet, Zémogo, Gaza… et bien d’autres encore, seront les grands absents de la confrontation du 29 novembre 2009.

Michel Ziki

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