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Politique Publié le vendredi 30 octobre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Marie-Paule Kodjo - ‘’50,87% de femmes sur la liste électorale, c’est un record !’’

Pour la première fois, les femmes représentent plus de la moitié des personnes figurant sur la liste électorale en Côte d’Ivoire. Marie-Paule Kodjo, présidente de la Coordination des femmes pour les élections qui a été à la base de la forte mobilisation des femmes lors de l’opération d’enrôlement, en donne les raisons dans cet entretien.

La Coordination des femmes de Côte d’Ivoire pour les élections et la reconstruction post-crise (COFEMCI-REPC) a toujours milité pour une participation des femmes à l’élection présidentielle ; aujourd’hui, Jacqueline Lohouès Oble est candidate, est-ce une victoire pour la coordination des femmes ?
C’est une victoire. Il y a eu du chemin pour qu’une femme ait le courage de se présenter à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire. C’est une victoire pour toutes les femmes de Côte d’Ivoire. Et je souhaiterais que les médias l’accompagnent dans cet élan. Je crois que nombreuses sont les femmes qui vont suivre son exemple lors des autres scrutins à venir.

Avec Jacqueline Lohouès Oble, candidate, doit-on considérer que votre choix est déjà fait ?
Je ne pourrais pas dire que notre choix est déjà fait, mais je peux dire qu’elle a un capital sympathie assez important. Parmi toutes les femmes qui se sont déclarées, elle est la seule à avoir été jusqu’au bout. Nous sommes très fières de Lohouès Oble qui n’est plus à présenter. Ses compétences sont indiscutables. Elle est le symbole de la femme ivoirienne. C’est pourquoi nous avons pondu un communiqué pour la féliciter et l’encourager. Je veux dire aux hommes : « attention !».

En moins d’une année d’existence, les activités de la COFEMCI-REPC sur le terrain semblent porter leurs fruits : les femmes représentent plus de la moitié des personnes enrôlées sur la liste électorale. Comment cela a été possible ?
Cela a été possible grâce au ministère de la Famille, grâce à l’ONUCI, au PNUD, la CEI, etc. Nous nous sommes retrouvés à Bassam pour un atelier de cinq (5) jours. Nous avons eu une formation sur l’enrôlement dispensée par la vice-présidente de la CEI. Nous étions 70 personnes et chaque femme formée devait à son tour former au moins 15 personnes par région (19 au total) qui à leur tour sont allées sensibiliser. Tout ceci nous a permis de mettre en place trois (3) principaux réseaux ; chaque réseau comprend 500 relais. C’est-à-dire que moi Docteur Kodjo, si je veux faire passer un message, j’appelle la coordinatrice régionale qui va appeler la formatrice qui va toucher les relais. Et le message passe facilement dans les 19 régions de la Côte d’Ivoire. Nous avons expliqué ce qui était l’enrôlement à travers des sketchs, des griots, des crieurs publics, etc. L’engouement était total. On s’est rendu compte que beaucoup de personnes ne savaient pas que l’enrôlement permettait à la fois l’obtention de la carte d’identité et celle de la carte d’électeur. Il y a deux semaines, le Premier ministre nous a reçues et à cette occasion, le président de la CEI, Beugré Mambé, a salué le travail abattu par la COFEMCI-REPC car il y a eu un résultat positif. Les 50,87% de femmes au niveau de l’affichage de la liste provisoire, c’est du jamais vu et c’est un record. Nous sommes sereines car nous savons que c’est le travail que nous avons fait sur le terrain qui porte ses fruits. Et nous sommes très fières. Nous avons fait un travail de fourmi, du porte-à-porte et les zones où il n’y avait pas d’enrôlement, nous y sommes allées. Nous avons suscité l’engouement en mettant tout le monde ensemble. Notre objectif, c’est qu’il faut impérativement un scrutin populaire, gage d’élection apaisée. Donc si les femmes, frange de la population la plus importante, comprennent ce que c’est que l’enrôlement, ce que c’est que des contentieux, nous aurons un scrutin populaire et par conséquent, une élection apaisée.

Après l’étape de l’enrôlement, quel est votre prochain défi en cette phase préélectorale ?
Relativement aux élections, nous allons continuer le renforcement des capacités. Parler aux femmes de leurs droits et devoirs citoyens et se battre pour que les autorités gouvernementales fassent que les structures impliquées dans les élections, les partenaires au développement nous appuient, nous aident financièrement afin que les femmes de la COFEMCI-REP puissent renouveler cette sensibilisation. Qui, cette fois, sera liée à la gestion du contentieux de l’affichage de la liste électorale.

Généralement ce genre d’action nécessite des soutiens importants. Qu’en est-il dans votre cas ? Avez-vous des moyens conséquents ?
Nous nous battons et nous avons le soutien du PNUD, l’UNISEM ainsi que le ministère de la Famille. Pour le moment, nous souhaitons que la CEI nous appuie grâce au « basket-found » (un fonds également destiné à la CEI et aux femmes). On a besoin de cet appui financier rapidement. On ne doit pas attendre que l’affichage se fasse pour aller sensibiliser. C’est maintenant que cela doit être fait. D’autant plus qu’après l’affichage, les populations ont seulement 5 jours pour faire leurs réclamations. Il faut qu’on nous donne les moyens mais assez rapidement. Nous pensons que tous les contentieux doivent être levés avant d’aller aux élections. Il faut donc mener une sensibilisation et nous pensons que nous pouvons le faire. Car nous l’avons prouvé avec l’enrôlement et nous voulons réitérer cela.
Source : minutepolitique.net
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