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Politique Publié le vendredi 30 octobre 2009 | Nuit & Jour

Présidentielle 2009 / Cacophonie au sein du camp présidentiel - Gbagbo peine à faire l’unité autour de Malick

Après la présentation en grandes pompes de son équipe de campagne, le Président Laurent Gbagbo a le sommeil trouble en ce moment. Le choix qu’il a porté sur Malick Coulibaly pour conduire ce staff continue de soulever des vagues. Au point que son programme de campagne en pâtit.
Les observateurs ont unanimement salué l’équipe que le candidat Laurent Gbagbo a présentée le mercredi 21 octobre et qui doit conduire sa campagne pour l’élection présidentielle du 29 novembre 2009. Cet état-major, en effet, est l’expression de l’ouverture politique voulue par le chef de l’Etat. Lui qui se veut, pour l’élection à venir, le candidat de tous les Ivoiriens sans distinction de couleurs politiques. De l’avis général, il ne pouvait choisir mieux pour ratisser large durant le crucial scrutin qui s’annonce. Tant cette stratégie lui sera indispensable pour pouvoir s’imposer le moment venu. Aussi, le choix d’Issa Malick Coulibaly, membre du bureau politique du grand rival, le Pdci-Rda, comme directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo, a-t-il été salué comme un acte politique majeur de plus à la charge du chef de l’Etat.
Malick contre le mur de la rancune
Malheureusement pour le champion de la Refondation, ce que les mêmes observateurs qui l’acclamaient prédisaient comme le risque majeur lié à un tel choix, est lui aussi survenu. Car si au sein du Fpi qui est la première force politique du camp présidentiel, on en félicitait également Laurent Gbagbo, en réalité, ce n’était que du bout des lèvres. En effet, les frontistes qui contestaient avec véhémence le choix par leur candidat d’un directeur de campagne en dehors de leur parti, s’étaient braqués contre les différents noms pressentis et donc Malick Coulibaly.
Aujourd’hui, ils ont beau clamer en chœur que peu importe l’origine du directeur de campagne, l’essentiel, étant qu’il donne la victoire à Laurent Gbagbo, les membres du Fpi ne digèrent toujours pas d’avoir été écartés de ce poste au profit d’un nouveau venu. La constitution de l’équipe de campagne du chef de l’Etat où, les rares frontistes qui y ont été admis, sont réduits au rang de faire-valoir, a un goût de fiel qu’ils ne peuvent digérer. Pour de nombreux dirigeants, femmes et jeunes, cette équipe de campagne continue de retentir comme une inadmissible humiliation de leur parti. Aussi, s’ils ne la dénoncent pas sur la place publique pour ne pas fragiliser leur camp en prêtant le flanc à l’adversaire, en coulisses, ils ne peuvent s’empêcher de la stigmatiser avec force. Surtout que Malick Coulibaly qui a dit n’avoir pour seule préoccupation que la victoire de Laurent Gbagbo, a annoncé qu’il relèvera nombre de directeurs de campagne départementaux et locaux installés par le Fpi et qui opèrent déjà sur le terrain, pour les remplacer par des hommes de son choix. En réaction, les membres du parti au pouvoir ont décidé de se ceindre autour d’Affi N’guessan, pour marquer que celui-ci demeure leur seul et unique chef.
La survivance de la rivalité Blé Goudé – Affi N’guessan
Et Malick Coulibaly n’est pas le seul à buter contre ce regroupement des membres du Fpi autour de la personne de l’ancien premier ministre. Cette attitude des frontistes est également observée contre Charles Blé Goudé. Le leader patriotique qui a reçu les charges de directeur de campagne adjoint pour la jeunesse, doit faire face aux immobilismes des jeunes de la Jfpi dont la nomination de leur secrétaire national, Konaté Navigué, comme second du ‘’ministre de la rue’’, est vécue par ceux-ci comme une humiliation à eux infligée. Ainsi, Blé Goudé a-t-il beau appeler à l’union autour de la cause commune qu’est la victoire de Gbagbo, Damana Pickas se pose au sein de cette équipe comme un véritable mur d’inertie qui agit dans le dos du patron du Cojep. Cela, sur fond d’une réminiscence de la rivalité ouverte qui a toujours opposé le leader patriotique au président du Fpi. En clair, au sein de la direction de campagne pour la jeunesse, continue de se jouer un remake, cette fois silencieux, de la lutte d’influence entre pro-Blé Goudé et pro-Affi. Dans cette logique, le directeur de campagne adjoint pour la jeunesse de Gbagbo devait animer un meeting au ‘’parlement’’ de Yopougon Sideci mardi 27 octobre 2009. Mais cet espace se trouve être contrôlé par le Conareci, l’autre fédération de mouvements patriotiques fondée par le conseiller d’Affi N’guessan, Damana Pickas, et qui se pose comme la rival de l’Alliance patriotique du patron du Cojep. Ainsi, face à l’opposition des maîtres des lieux, Blé Goudé a dû délocaliser le même jour son meeting au ‘’parlement’’ de Yopougon Wacouboué. Tous ces blocages opèrent alors même que Damana Pickas apparaît, enthousiaste, en tous lieux aux côtés de Blé Goudé pour contribuer à la réussite de la mission confiée à ce dernier.
Gbagbo à la peine
Tous ces immobilismes contre lesquels butent Blé Goudé et singulièrement Malick Coulibaly, sont devenus un os dans la gorge de Laurent Gbagbo. Il sait que sans unité et cohésion dans son camp, il n’aura aucune chance lors de la campagne à venir. Aussi, plutôt que de prendre le risque de lancer sur la piste de la présidentielle un attelage branlant, il s’emploie d’abord à harmoniser son groupe. Là où ses rivaux qui ont dépassé ce problème il y a belle lurette sont en branle sur le terrain depuis longtemps. Ainsi, les 6 milliards de francs que, selon nos sources, il devait mettre à la disposition de Malick Coulibaly depuis le lundi 26 octobre pour que celui-ci puisse déployer sur le terrain sa stratégie de conquête de l’électorat, le directeur de campagne continue de les attendre. Parce qu’au sein de cette équipe, le porte-étendard n’étant pas encore accepté par tous, la répartition des tâches à mener auprès des populations ne s’est pas encore faite. Comme quoi, si le choix d’Issa Malick Coulibaly apporte beaucoup à Laurent Gbagbo en terme d’ouverture et donc d’élargissement de sa base électorale, le rejet contnu de cette option par sa famille politique d’origine, est une équation bien épineuse à résoudre pour lui.
Michel Dia
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